-Chapitre 11-

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Nous ne sommes plus loin de la maison d'Ethan à présent. Il se stoppe brutalement et se racle la gorge pour exprimer la douleur due à ses blessures.

« Excuse-moi, on peut s'arrêter si tu le souhaites ? demandais-je doucement.

Le bouclé tourne son visage d'ange au regard sévère dans ma direction et transperce mon regard à l'aide du sien.

Tu ne parais pas comme ça mais... tu t'inquiètes vraiment pour moi, dit Ethan dans un rire rauque et moqueur, rire qui le fit grimacer et le poussa à se tenir les côtes pour tenter atténuer sa douleur.

Tu viens de te faire passer à tabac devant mes yeux, tu as sûrement beaucoup de bleus et probablement des côtes cassées, alors oui, je m'inquiète pour toi, réponds-je sérieusement, attendant qu'il se redresse pour essayer de reprendre notre route.

Mais Ethan, pris sur le qui-vive, me fixe plus intensément.

– Tu es spéciale, John Lennon.

– Lennon, rectifiais-je. Ou Len'.

– John Lennon, répète Ethan, sûrement pour m'agacer.

– Green !

– Ethan, répond le bouclé, souriant bêtement, ce qui eut le dont de m'énerver.

Tsss » soufflais-je alors qu'Ethan recommençait à marcher, me forçant à continuer avec lui pour ne pas qu'il tombe.





XXX





Nous étions arrivés quelques minutes plus tard. Revoir la maison d'Ethan me rappela la soirée mouvementée qu'il avait organisé, la soirée où Scott m'avait paru quelqu'un de bien, la soirée où Ethan avait mystérieusement disparu avec lui. Le quartier était désert, ce qui me soulagea. Ethan cherchait sa clé de maison dans sa poche de jean ; une fois trouvée, nous entrâmes. Lors de sa soirée, je n'avais pas vraiment prêté attention à la décoration de la maison. Il y avait tellement de monde dans le salon qu'il ne m'avait pas été permis d'observer grand-chose. À présent, je voyais trois canapés en cuir noir, un grand dont deux petits, une table basse en verre ainsi qu'un meuble de télévision de la même couleur que les canapé, accompagné d'un écran plat. La première question qui me traversa l'esprit fut : comment a-t-il acheté tout cela ? Puis son affaire de drogue et d'argent gagné grâce à cela me revint immédiatement en mémoire.

« Mais oui... murmurais-je bêtement.

– « Mais oui » ? répète Ethan tandis qu'il s'assied doucement sur le grand canapé pour ensuite s'allonger de tout son long sur celui-ci et soupirer de douleur.

– Rien, marmonnais-je.

– Si si, je t'écoute. Qu'est-ce que tu as ? Tu te demandes comment je fais pour posséder tout ça dans ma situation ?

Je réponds timidement d'un signe positif de tête. Comment a-t-il deviné ?

– Mes parents, répond-t-il simplement. Enfin, ma tante m'a annoncé qu'ils m'avaient acheté une petite maison en ville pour mes études supérieures. J'ai également reçu leur héritage.

Oh, donc il n'est pas totalement seul ? Il a une tante. Cela me soulage de savoir qu'il a une personne autre que Will à qui se confier.

– Tu vis avec ta tante ? demandais-je pour ne pas que le sujet d'argent s'éternise.

Ethan répond négativement de la tête.

– Mais... tu la vois toujours ?

– On peut parler d'autre chose ? Elle est vivante, ne t'en fais pas pour moi, souffle Ethan.

Torn (correction & réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant