Chapitre 13 - Princesses et chevaliers

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— Je te retrouve chez toi dans une heure, ça te va ?

Je hoche la tête et Adrien se dépêche de descendre les escaliers tandis que je suis plongée dans le nouveau roman que je corrige. Il est vraiment passionnant, je n'arrive pas à m'en décrocher depuis ce matin. C'est pour ce genre d'écrit que j'ai choisi de faire ce métier, pour ce qui me fera vibrer jusqu'à en vouloir quitter ma vie pour entrer dans un nouvel univers. Puisque j'ai presque fini les corrections, je décide de le ramener chez moi pour ne pas être en retard pour mon rendez-vous avec Adrien. Comme il me l'a rappelé ce matin, je suis vraiment en retard sur mon roman, alors je suis plutôt contente qu'il m'aide.

Quand je descends à mon tour les escaliers pour partir, Cat m'intercepte.

— Tu aurais dû partir cinq minutes plus tôt, il recommence à pleuvoir.

Je gémis de tristesse en récupérant mon parapluie.

— Je déteste la pluie !

— Je sais, rit ma meilleure amie. On se voit demain.

— C'est ça, à demain.

Je soupire avant de braver la tempête. Le vent souffle plus fort que ce matin, je sers mon sac contre moi. Je lutte pour conserver une trajectoire assez droite, ce qui s'avère plutôt compliqué. Mon parapluie se retourne sous la force du vent et une voiture en profite pour rouler dans une flaque d'eau à côté de moi. Je cligne des yeux, bouche bée, en me retrouvant trempée de la tête aux pieds, puis je pousse une flopée d'injures en tentant de retrouver un parapluie qui m'abriterait un tant soit peu de la pluie. Je renonce et couvre mon sac du mieux que je peux avant de reprendre ma route. Une voiture ralentit à mon niveau, et je reconnais la BMW d'Adrien.

— En voiture, Princesse.

Surprise, je ne réagis pas tout de suite.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'avais pas un truc à faire ?

— Si, j'ai fini, je me rendais chez toi, je te signale. On peut dire que c'est sur ma route, tu ne me fais pas faire de détour.

Il rit à sa propre blague tandis que je ne bouge toujours pas.

— Qu'est-ce que tu fiches ? Allez, monte ! Tu es trempée.

— Je croyais que tu n'éprouvais pas de pitié envers moi.

Ma voix est sèche et injuste, je ne sais pas pourquoi je réagis de la sorte. Ah si, je sais : les hormones. Mon mal de ventre ne me permet pas d'oublier. C'est cela, usons de ma condition féminine comme excuse pour ne pas penser aux réelles raisons qui me poussent à lui être agressive.

— Hailee, il pleut, je vais chez toi, on est dans une question de logique. Alors arrête de faire la gamine cinq secondes et monte dans cette voiture !

Étonnée par son ton autoritaire, j'obéis rapidement. Quand je claque la portière, la chaleur de l'habitacle m'envahit instantanément. Je soupire d'aise avant de me tourner vers Adrien. Il a repris la route mais me jette des petits coups d'œil amusés.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je finalement.

— Tu ne serais pas un tantinet rancunière ?

Son sourire s'agrandit tandis que je tourne la tête vers la fenêtre.

— Je ne vois pas ce qui te fait dire ça.

Adrien lâche un rire rauque.

— Oh, j'ai une dizaine d'exemples ! Pour commencer, ton refus de monter dans cette voiture.

— Je suis là, non ?

Il rit à nouveau en se concentrant sur la route. Je souffle avant de me tourner vers lui.

Un lendemain ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant