Chapitre 16 - Je ne peux pas être apprivoisée

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— Bon, ça suffit. J'en ai marre.

Ignorant mes grognements, Cathy ouvre les rideaux, faisant entrer la lumière d'un soleil inapproprié dans ma chambre.

— Je ne vais pas te laisser t'apitoyer sur ton sort, Hailee. J'ai déjà convaincu Mandini que tu étais malade pendant trois jours, mais il faut que tu te lèves, maintenant !

Ma meilleure amie me tire par le bras pour me forcer à me redresser tandis que je proteste.

— Si j'y vais, je vais le croiser. Et il n'est pas question que ça arrive.

Cat prend son air de maman ours, mais elle s'attendrit en s'asseyant sur mon lit.

— Parle-moi, fait-elle d'une voix douce.

Je soupire en serrant un oreiller contre moi.

— Je ne connais pas les peines de cœur, Cat.

— Pourtant, on dirait bien que c'est ce que tu es en train de subir...

— Mais ça ne devrait pas arriver ! (Je me lève pour faire les cent pas dans la pièce.) Je... Je passe mon temps à repousser tout le monde pour ne jamais ressentir ce sentiment ! Pas d'attache, pas de sentiment, ce n'est pourtant pas compliqué, bon sang !

Cat me saisit par les épaules pour m'asseoir sur le lit à côté d'elle.

— On ne peut pas contrôler son cœur, Hailee.

Je secoue tristement la tête.

— C'est bien la seule chose que je ne contrôle pas, crois-moi.

Après un long silence, Cathy reprend la parole.

— Je ne comprends pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous ? Je croyais que vous vous détestiez ?

Je hausse les épaules.

— Je ne sais pas trop... On se déteste, et la minute d'après, on retire nos vêtements.

— Cruelle attirance qui vous déchire.

Je sens de l'amusement dans sa voix alors que je ne vois pas du tout ce qu'il y a de drôle.

— Tu m'expliques ce qui te fait rire ?

Cat sourit en prenant mon visage entre ses mains.

— Hailee, tu n'as pas le cœur brisé. Il faudrait que tu sois tombée amoureuse, pour ça. (Je m'apprête à protester, mais elle me devance.) Tu es sexy, et il est... Mon Dieu, il est carrément trop hot, alors forcément, il fallait s'attendre à ce que les prédateurs que vous êtes se dévorent.

Mes yeux s'écarquillent sous le choc d'entendre ces mots sortir de la bouche de ma meilleure amie.

— Pardon ? Les quoi ?

Cat rit de plus bel.

— Aucun de vous ne cherche de relations, vous voulez vous amuser et vous envoyer en l'air. C'est ce que vous avez fait. La différence avec tes autres coups d'un soir, c'est que, même si tu ne veux pas te l'avouer, tu tiens à Adrien. Vous êtes amis, alors c'est normal que sa... réaction de dimanche t'aie chamboulée. Mais je sais que tu es loin de vivre ton premier chagrin d'amour. Crois-moi, je m'y connais. Il y a autre chose que tu me caches.

Je souffle en enfonçant ma tête dans mon coussin. Je tente de dire quelque chose, mais mes mots sont avalés par l'oreiller. Je relève difficilement la tête pour lui faire face avec une moue boudeuse.

— Je l'aime bien. En tant qu'ami. Tu as raison.

Cat pose une main sur mon genou.

— Alors le problème n'est pas que vous ayez couché ensemble ou non. Le problème, c'est que tu es quelqu'un qui refuse de s'attacher, même en tant qu'amie.

Un lendemain ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant