Chapitre 7

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Marchant dans les rues, le blond s'était levé tôt pour repartir à la recherche de son compagnon. En réalité, il n'avait presque pas dormi, peut-être 2-3 heures. Il ne pouvait pas dormir loin de son seul ami, cela le rendait malade. Il devait le retrouver le plus rapidement possible. Il était peut-être en danger, une mauvaise rencontre, quelqu'un pourrait lui faire du mal...

Il essuya son front et refit les mêmes trajets que hier. Il décida tout de même d'aller à Central Park, peut-être qu'Annie était là ? Il avait des grands doutes mais qui sait ? Hermès se trouvait peut-être avec elle en ce moment ? Il en serait rassuré mais tant qu'il n'avait pas de preuve, il n'aura pas l'esprit tranquille.

Posant son lourd sac avant de s'assoir sur un banc. Le blond observa les alentours, quelques passants se baladaient tout en profitant de la beauté de ce parc et d'autres qui le traversaient à toute vitesse pour rejoindre un lieu précis. Armin tapota ses genoux quand il entendit des aboiements. Il leva la tête et aperçut Hermès qui courrait, la langue pendante vers lui à toute vitesse.

- Hermès ! appela le blond en tombant à genoux, ouvrant ses bras avant de le serrer contre lui. Abruti, où étais tu passé ?!

Il releva la tête, gardant son protégé contre lui et remarqua Annie qui marcha dans sa direction.

- Je l'ai retrouvé sur un parking, je me suis permise de l'héberger à la maison afin qu'il ne reste pas dehors.

- Merci beaucoup, que voulez-vous en échange ?

- Comment vous vous appelez ?

Armin fut surpris par cette question et se redressa.

- Armin Arlert.

- Ravie de vous connaitre, dit-elle en lui serrant la main avant de remarquer qu'elle était blessée. Vous avez mal ?

- Non, plus maintenant, la douleur n'est plus présente.

- Vous voulez boire quelque chose ? Il fait froid dehors.

Il l'étudia quelques instants, comme si on venait de lui dire un secret. C'était la première fois qu'on lui proposait cela et il ne savait pas réellement comment réagir.

- Je ne sais pas quoi dire, marmonna-t-il en retenant quelques larmes.

- Dites juste oui, ça me ferait plaisir.

Entrant dans un café à l'abri du froid, Annie remarqua le regard moqueur du propriétaire et elle lui offrit son expression froide. Il se tut. Armin hésitait à s'assoir mais quand l'avocate le fit, il suivit. Hermès était à ses pieds, couché. Etrangement, le propriétaire avait accepté qu'il entre.

- C'est gentil de votre part de m'offrir ce café, avoua enfin le blond en observant la tasse comme un trophée. A croire qu'il y encore des gens bons.

- Je suis contente d'en faire partie. Qu'aimez-vous faire ?

Armin l'observa la bouche entre ouverte, assez surpris par cette question. La plupart du temps c'était : Depuis combien de temps vivait-il dans la rue ? Souriant, il commença à lui parler de sa passion pour l'écriture. Il lui montra même ses écrits qu'elle avait lu tout en l'écoutant. Il lui fit part de son rêve de devenir écrivain même s'il savait qu'il n'y arrivera jamais vu sa vie actuelle.

- Et Hermès ?

- Abandonné, je l'ai retrouvé pétrifié dans une impasse après avoir été frappé par des adolescents. Cela m'a brisé alors je l'ai pris. Je sais que la vie que je lui offre n'est pas si belle mais, il a l'amour d'un maitre.

- Il a de la chance de vous avoir si je comprends bien, dit-elle en terminant sa tasse.

- Et vous ?

- Moi ?

- Parlez-moi de vous, répondit Armin, heureux d'avoir quelqu'un à qui se confier.

- Et bien, je suis une simple avocate travaillant à New York, raconta la blonde d'un haussement des épaules. A part cela, je travaille avec un boulet qui est mon amie d'enfance, je fais de la boxe et c'est tout.

- Pourquoi êtes-vous devenue avocate ?

- Une affaire m'a brisé le cœur quand j'étais jeune. Un homme de couleur noir avait été accusé à tort d'un crime qu'il n'avait pas commis. Il a été enfermé comme un animal pendant 25 ans et s'est suicidé quelques jours après sa libération.

Le blond l'écouta sans la couper, plongé dans son récit.

- Alors je me suis dit, que je voulais devenir avocate pour défendre ces gens accusés à tort.

- Et vous avez réussi, je vous ai reconnu dans un journal.

Elle lui offrit un sourire en réponse avant de pencher la tête vers ses cuisses quand elle remarqua que le chien s'était redressé et avait posé sa tête sur ces dernières. Etrange comme comportement pensa le blond, il ne l'avait jamais fait à des inconnus auparavant. Elle passa sa main sur sa tête et observa son oreille.

- Vous savez ce qu'il a eu ?

- Les adolescents, je l'ai retrouvé avec une oreille à moitié déchirée.

Elle hocha la tête et continua de caresser l'animal.

- Vous n'avez pas d'animaux ?

- Non, je n'ai malheureusement pas le temps, sinon j'aurai pris un chat.

Plongés dans leur discussion, ils restèrent plus de deux heures à parler de tout et de n'importe quoi. Armin se sentait enfin entendu, il avait trouvé quelqu'un à qui parler mais il ne savait pas s'il allait la revoir. Ils quittèrent le café puis marchèrent un petit peu près du Central Park.

- Merci, c'est rare pour moi ce genre de moment.

- Ça me fait plaisir.

[Aruani] L'homme invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant