Chapitre 15

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Dehors, l'orage s'était calmé mais la pluie continuait de se faire entendre contre les volets. Elle glissait le long de la gouttière et continuait son chemin sans s'arrêter. Armin bougea un peu quand il sentit un mouvement sur son dos, comme un corps. Tournant sa tête sur sa droite, il sentit Annie qui se lova contre son dos, son visage caché dans sa nuque. Il sourit et posa sa main sur le bras de l'avocate qui était entouré autour de son cou.

-        Tu as bien dormi ? murmura-t-il en essayant de la voir.

-        Mh, marmonna simplement la blonde, encore endormie, se serrant un peu plus contre lui.

-        Je suis un bon matelas ?

-        Mh.

Armin tourna sa tête de l'autre côté pour voir quelle heure il était.

-        Tu ne devrais pas être au cabinet à cette heure ?

Soudain, il sentit le poids de la blonde se retirer d'un coup.

-        Tu peux rester ici, dit Annie en sortant de sa salle de bain, une fois habillée.

Il était encore allongé dans le lit.

-        Je... ça ne te dérange pas ? demanda-t-il en se redressant sur le matelas.

La blonde se glissa à ses côtés, se penchant vers son visage, laissant ses lèvres effleurer les siennes.

-        Quand vas-tu arrêter de poser cette question Arlert ? interrogea-t-elle.

Il se sentit comme un morceau de viande à ses yeux, elle le dévorait littéralement du regard comme un félin prêt à sauter sur sa proie. Il ferma leur distance, déposant sa bouche contre la sienne pour un dernier baiser avant que l'avocate ne parte. Il se rallongea sur le matelas encore chaud, observant le plafond tout souriant. Hermès arriva en trottant dans la chambre, reniflant sa main avant de sauter sur lui. Il voulait se réveiller comme ça tous les jours.

-        Tu t'es perdue en route ? demanda Hitch sans lever ses yeux de ses dossiers.

-        Ma voiture ne démarrait pas, mentit-elle en s'installant dans son siège, sortant son ordinateur portable.

Face au soudain silence de la pièce, la blonde releva la tête vers son amie qui la fixait avec de grands yeux.

-        Quoi ?

-        C'est quoi toutes ces marques dans ton cou ? demanda-t-elle avec un grand sourire.

Annie l'observa et se leva sans la lâcher du regard avant de s'éclipser dans les toilettes. Elle se pencha vers le miroir, déboutonnant les premiers boutons de sa chemise et découvrit une dizaine de suçons.

-        Tu aimes bien marquer toi.

Il ricana nerveusement, tout en serrant son écharpe autour de lui pour cacher les marques, tandis que Connie le dévisageait avec un sourire.

-        La nuit a dû être intense dis-moi.

-        Je... Oui, elle... Elle l'était, avoua-t-il.

-        Ça me semble sérieux entre vous ?

-        Je l'espère. Je dois absolument me sortir de ce pétrin, trouver un travail et lui offrir une belle vie. Je veux son bonheur.

-        Wow. C'est beau. Tu m'as dit que tu écrivais ?

Il hocha la tête.

-        Donne-lui tes écrits et elle pourra le fournir à son ami l'éditeur. Je t'assure, ce que j'ai lu et incroyable. Tu dois continuer cette histoire, la développer, l'argumenter ! Les personnages sont attachants même si tu les fais souffrir... Mais, cette histoire... Tu tiens quelque chose !

En y réfléchissant, son roman pouvait faire un carton dans le monde de la littérature. Avec son esprit développé et son vocabulaire enrichissant, il arrivait à formuler une histoire qui tenait la route, remplie de mystères.

Observant une vitrine où se trouvait un mannequin masculin habillé de vêtements modernes, Armin resta ainsi, plongé dans ses pensées. Mais il se fit violemment bousculer par un groupe d'adolescents qui se moquèrent de lui avant de s'éloigner. Il les ignora et repris sa route, tête basse. Cette fois ci, il avait laissé son sac chez Annie, il se sentait plus léger et moins encombré. Mais il se sentait toujours sale, détesté de tous alors qu'il ne faisait que gambader dans les rues. Peut-être que c'était ça qui dérangeait ?

Il décida de rentrer. Il faisait froid dehors et il préférait rester au chaud, attendant le retour de la blonde. Il ne pouvait envoyer aucun message à l'avocate. Il sortit ses écrits et commença à les lire. Les heures passèrent et il écrivait encore et encore, l'histoire sortait toute seule. Il ne connaissait jamais la fin et il la découvrait une fois le chapitre final terminé. Il sursauta quand une main se glissa sur son épaule.

-        Tu es à fond dans ton histoire, sourit-elle.

-        J'ai pleins d'idées, avoua-t-il. Il faut que...

Armin redressa la tête vers l'ordinateur portable que la blonde lui glissa sous son nez.

-        Ce sera mieux comme support de travail. J'en ai deux dont un qui ne me sert plus, prends-le.

-        Merci, balbutia-t-il avant de le prendre entre ses mains. Ta journée ?

-        Bien mais... Putain Armin tu m'as marqué de partout...

Elle cligna des yeux quand il tira sur son pull pour lui montrer l'état de son cou.

-        Tu m'as donné le même traitement.

Ils s'échangèrent un regard malicieux. Annie s'appuya sur la table, le regardant de haut.

-        Je suis obligée de marquer ce qui est à moi, dit-elle. Ce n'est pas ma faute.

Il souriait bêtement, sa faiblesse. Elle posa sa main sur sa joue et tourna sa tête pour qu'il arrête de la regarder ainsi avant qu'elle ne craque. Il déposa un baiser sur ses lèvres avant de dire :

-        Je veux publier ce livre. Réaliser mon rêve afin de me prouver que je peux réussir et...

Annie l'observa silence.

-        Je veux t'offrir une belle vie comme tu l'as fait pour moi.

-        Je n'ai besoin de rien d'autre, dit-elle. Je t'ai avec moi.

[Aruani] L'homme invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant