[Aruani] L'homme invisible

Chapitre 9

- J'ai une chambre au fond du couloir, guida Annie en l'aidant à porter son sac.

Armin remarqua une énorme bibliothèque remplie de livres et il ne put s'empêcher de se planter devant, à lire rapidement les titres.

- Passionné à ce que je vois ? demanda Annie en se glissant à ses côtés.

- J'écris des histoires la plupart du temps.

Il la suivit dans la chambre.

- Je vous dois quoi en échange ? Ne me dites pas « rien ».

- J'allais le dire, avoua la blonde d'un haussement des épaules. Je peux vous tutoyer ?

- Oui, évidemment !

- Fais comme chez toi.

Après avoir pris une douche, Armin en avait profité pour mettre ses affaires dans la machine à lavée. En attendant, il observa les livres rangés dans la bibliothèque. Il était attiré comme un aimant et saisit un roman avant de lire le titre et le résumé sur la quatrième page de couverture. Intéressant pensa-t-il en le reposant. Son regard fut attiré par des cadres photos posés sur un meuble et il se glissa afin de mieux voir. Il aperçut Annie qui semblait avoir 15 ans, accompagnée de ses parents. Le même regard séduisant.

- Pour être honnête, j'ai la flemme donc ça sera pâtes.

- Je peux t'aider ? se proposa Armin.

- Si tu veux, sourit-elle avant de sortir des assiettes pour les poser sur la table.

Tout en mangeant, ils parlaient encore et encore, Armin lui tendit ses nouveaux écrits et la blonde les lisait avec une grande concentration jusqu'à s'énerver face à lui quand elle les termina.

- Pourquoi tu l'as tué ?!

- Il faut bien faire souffrir ses lecteurs, ricana-t-il avant de gagner un regard froid de la blonde.

- Je te hais mais... Tu devrais les publier.

- Ce n'est que des petits résumés, je n'ai pas écrit de chapitres développés.

- Et bien, tu devrais écrire. Je suis sûre que tu feras sensation au près des lecteurs.

- C'est un rêve.

Annie leva ses yeux pour les planter dans les siens.

- J'ai une amie qui travaille dans une maison d'édition. Je peux lui montrer ?

Il cligna des yeux, sous le choc.

- Attends... Tu...

- Armin, sincèrement, ce que je lis là, il faut le montrer aux autres. Je n'ai pas fait d'études dans la littérature mais je pense qu'on n'en a pas besoin pour voir un travail aussi soigné. Tu écris super bien et tu as un vocabulaire développé.

Le blond sentit son cœur se serrer de joie.

La nuit tomba et la maison devint subitement silencieuse. Armin ne put s'empêcher de sourire quand il se lova dans les couettes chaudes. Il avait par contre du mal dans cette pièce, ces quatre murs l'oppressaient terriblement et il n'arrivait pas à fermer l'œil. Hermès dormait au pied du lit. Armin se redressa sur le matelas et fixa le mur en face de lui où il y avait un meuble avec de fausses plantes. L'orage qui grondait dehors n'arrangeait pas ses histoires.

Annie ouvrit ses yeux quand le tonnerre retentit. Elle jeta un rapide coup d'œil vers les volets fermés. La pluie tapait contre les fenêtres sans retenue, elle avait l'impression qu'elle allait rentrer et inonder la chambre. La blonde tourna dans son lit, tirant les couvertures sur elle, grondant des mots incompréhensibles. Elle se demandait si Armin dormait. Se redressant sur son lit, elle reporta ses yeux sur le fracas qui se passait derrière cette fenêtre.

Buvant un verre d'eau, elle le reposa sur le plan de travail.

- Tu n'arrives pas à fermer l'œil non plus ? demanda Armin en grattant sa nuque.

Elle se tourna vers lui, sentant son corps qui frissonnait de plaisir en voyant ses cheveux éparpillés sur sa tête.

- J'ai un secret, dit Annie.

Il pencha la tête sur le côté.

- J'ai la phobie des orages depuis toute petite.

- Je garderai ce secret, sourit Armin.

L'avocate sourit en réponse.

Empêchés par le fracas, ils s'étaient installés dans le canapé, discutant encore une fois de tout et n'importe quoi. Le sujet de discussion dévira sur l'affaire qu'Annie traitait : La joggeuse de Central Park. La blonde lui expliqua les derniers détails révélés par la police, d'après les éléments il y avait deux personnes interpelées et potentiellement suspectes.

L'heure tourna mais ils restèrent ainsi comme deux adolescents, à raconter leurs vies.

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