[Aruani] L'homme invisible

Chapitre 18

Éternuant dans sa main, la blonde se redressa frottant ses yeux avant de tomber dans le regard de son compagnon.

- Désolée de t'avoir réveillé, s'excusa-t-elle. J'ai dû...

La main du blond se glissa contre sa nuque et la tira vers lui pour l'embrasser. Annie lui répondit, caressant sa joue bleutée. Il avait un bandage qui entourait son crâne et un pansement sur son nez cassé.

- Pardon.

Elle pencha sa tête sur le côté, le regard interrogatif.

- De t'avoir forcé à l'enterrer, je... Tu es malade à cause de moi, je...

- Hermès je l'aimais, coupa-t-elle. Il était cher à mes yeux et il le restera. Je ne pouvais pas le laisser au milieu des rails, seul. Il ne mérite pas ça.

Armin l'observa, les yeux au bord des larmes.

- J'ai vu dans tes yeux que tu tenais énormément au fait que je l'enterre et je ne pouvais pas dire non. Il repose de l'autre côté des rails, près d'un parterre de fleurs.

Main dans la main, ils fixèrent la terre retournée où se trouvait des fleurs. Armin fixait en silence le petit tombeau que la blonde lui avait fait.

- Ça va ? demanda-t-elle en essuyant son nez, malade.

- Ce que je ne peux pas me pardonner, c'est qu'il est parti en souffrant.

Annie l'observa et se glissa devant lui, posant sa main sur sa joue pour qu'il la regarde.

- Il n'est pas parti seul. Tu étais là, tu l'as tenu jusqu'à qu'il rendre son dernier souffle. C'était ce qu'il souhaitait. Il est mort à côté de celui qu'il aimait.

Il l'observa avant de sourire.

- Il veut ton bonheur, Armin.

- Alors il n'a pas à s'inquiéter.

- Il est là, ajouta-t-elle en posant sa main sur son poitrail. Et il restera là.

Ils repartirent sans s'être lâchés une seule fois la main.

Armin s'observa dans le miroir, le visage à moitié bandé. Il allait avoir une belle cicatrice au sourcil maintenant.

- Armin ?

Déposant le pansement sur le rebord du lavabo, il se retourna vers la blonde qui se colla contre lui. Armin l'enveloppa de ses bras, embrassant le haut de sa tête.

- J'ai un cadeau pour toi.

- C'est toi ?

- Mh, presque, sourit-elle en gigotant une clé devant ses yeux.

Les yeux d'Armin s'agrandirent.

- J'aimerai que tu vives avec moi. Si tu arrives évidemment à me supporter.

Un magnifique sourire se dessina sur ses lèvres, ce qui réchauffa le cœur d'Annie.

- J'ai envie de me lever tous les matins à tes côtés et te supporter.

Elle lui pinça les côtes et ferma les yeux quand il l'embrassa.

Il était prêt. Prêt à changer radicalement de vie. Il venait de rencontrer la femme de sa vie, il le savait. Il voulait faire sa vie avec elle et peut-être un jour, construire une famille.