Chapitre 11

573 46 17
                                    

-        Monsieur le président, Madame Monsieur, commença Annie en se levant. Falco a passé deux mois en détention provisoire. Certes, son casier judiciaire ne plaide pas en sa faveur, certes, les faits qui lui sont reprochés aujourd'hui sont graves et ont eu des conséquences sérieuses pour lui.

Annie défendait aujourd'hui un jeune adolescent de 17 ans. Mis en examen pour avoir attaqué à l'arme blanche un camarade de classe devant 5 témoins. D'après les aveux de son client, Falco se défendait face à deux garçons qui le harcelaient depuis plusieurs mois. De part de son jeune âge, Annie tentait de lui éviter un nouveau passage en prison. Il ne méritait pas cela après ce qu'il avait traversé.

L'audience s'acheva, Annie raccompagna son client hors de la salle, discuta un peu avec lui avant que ce dernier soit emmené par deux policiers. Elle devra encore se battre pour l'aider à se sortir de ce merdier. Elle frotta ses yeux fatigués avant de s'assoir sur un banc au sein du palais de justice, sortant son portable. Il y avait du monde à se balader dans les longs couloirs, des avocats, des juges, des policiers, délinquants, meurtriers... C'était son élément, elle aimait bien cette agitation autour d'elle. Elle se sentait utile.

Quittant le palais, elle sursauta en voyant Armin qui attendait près du portail.

-        Qu'est ce que tu fais là ? questionna-t-elle assez surprise de sa présence.

-        Je... Tiens, dit-il simplement en lui tendant un bouquet de roses.

La bouche entrouverte, elle le saisit avant de le contempler. Les roses étaient parfaitement entretenues, un rouge éclatant les accompagné avec une belle odeur.

-        Je voulais te remercier de m'avoir hébergé.

Annie sentit son cœur se gonfler de chaleur et elle posa sa main sur sa nuque, déposant un baiser sur sa joue droite.

-        Merci Armin. Ça me fait plaisir.

La dernière fois qu'on lui avait offert des roses, remontait il y avait des années.

-        Si tu veux redormir ce soir, ma porte est ouverte. Ne l'oublie pas.

-        Je ne veux pas t'embêter Annie, marmonna-t-il.

-        Arlert, si je te le propose, c'est que ça ne me dérange pas, gronda-t-elle en débutant la marche avec lui.

-        Merci, sourit-il.

-        Arrête de me remercier, en tant qu'amie, je me dois bien ça, non ?

Annie s'arrêta en voyant qu'il avait stoppé sa marche, les yeux écarquillés.

-        Quoi ? J'ai dit quelque chose qu'il ne... Armin ? s'inquiéta-t-elle en voyant des larmes perler sur ses joues. Désolée, je ne...

Elle tenta de chercher son regard et de sa main libre, la posa sur sa joue pour relever son visage vers elle.

-        C'est juste que... C'est la première fois qu'on m'aide autant. En 3 ans...

-        Tu es l'homme le plus gentil que j'ai rencontré, murmura-t-elle en caressant sa joue du revers de sa main. Tu as du talent, tu ne mérites pas d'être dans cet état et d'être invisible aux yeux des autres.

Il l'observa, ravalant ses sanglots quand soudain, la pluie retomba de nouveau.

-        Fais chier, je n'ai pas de...

Une paire de lèvres se colla pleinement contre les siennes, la prenant par surprise. Annie sourit et lui répondit chaleureusement. Sa main glissa dans sa nuque, l'empêchant de se reculer et approfondit leur échange avant de se détacher, tentant de voir son expression. Il était terriblement adorable avec ses cheveux mouillés par la pluie et ses yeux bleus.

Voyant qu'il ne réagissait pas, peut-être par timidité, elle caressa sa joue pour le ramener sur terre.

-        Je comprendrais si tu ne veux pas dormir une nouvelle fois chez moi, comme tu m'as avoué de n'être pas très à l'aise...

-        Je me sens enfermé, avoua Armin en serrant sa mâchoire avant de relever la tête. Je me sens oppressé...

Elle pencha la tête sur le côté et se rapprocha un peu de lui, glissant ses mains gantées sur son écharpe avant de la serrer autour de son cou afin qu'il n'est pas froid.

-        J'allais te demander de m'appeler mais... En tout cas, ma porte est ouverte.

-        Merci, sourit le blond, merci beaucoup.

[Aruani] L'homme invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant