Son chien courra à toute vitesse sur les chemins de fer abandonnés. Armin sourit en voyant cette joie baignait dans les yeux de son meilleur ami. Il sentit son cœur se réchauffer de tendresse. Depuis qu'il avait rencontré Annie, il avait vu le caractère de son chien qui avait changé. Il était plus joyeux et courrait la langue pendante vers lui tout en ramenant le petit bâton.
Armin le tira avant de le lancer une nouvelle fois. Fourrant ses mains dans les poches de son manteau, il contempla la beauté du paysage abandonné, autrefois utilisé. Une ancienne gare se trouvait ici.
S'agenouillant, il caressa son chien qui revint vers lui, déposant son trophée à ses pieds.
- Je t'aime, sourit le blond en le serrant contre lui, caressant son pelage.
- C'est mignon...
Le chien se mit soudainement à aboyer et Armin sentit une barre de fer percuter sa nuque. Il tomba au sol, gémissant de douleur avant de poser ses mains sur le gravier pour se redresser. Ses yeux s'agrandirent quand il vit deux hommes frapper brutalement son chien. Il les reconnut. Les deux gars qu'ils l'avaient agressé il y a plusieurs semaines.
- Arrêtez ! hurla Armin en se jetant avec violence sur l'un d'entre eux avant de le frapper de toutes ses forces.
Une autre barre de fer frappa son visage et il s'évanouit.
Son crâne lui faisait mal. Cherchant un appui pour se redresser, il posa ses mains sur le gravier et poussa sur ses bras. Il s'assit, frottant son visage ensanglanté. Le sang coulait sur ses mains puis sur le sol. Il aperçut une masse floue dans son champ vision plus loin, allongé au sol.
Hermès gisait, mort.
Annie salua Hitch et quitta son cabinet, sacoche sous le bras. Elle tira son portable de sa poche de son long manteau noir et jeta un coup d'œil à l'heure : 18 heures 02. Elle était épuisée par sa journée et avait besoin de souffler. La seule envie qui lui traversait l'esprit, était de se lover contre Armin afin de savourer sa chaleur.
Poussant la porte de son appartement, elle tomba dans un incroyable silence.
- Armin ?
Aucune réponse. Normalement il venait, la serrant timidement dans ses bras tout en déposant ses lèvres contre les siennes mais rien.
Elle s'inquiéta, sentant que quelque chose s'était passé.
- Hermès ?
Pas de réponse.
Elle lui avait acheté un portable pour qu'ils puissent rester en contact.
Répondeur. Son stress s'intensifia en quelques secondes et sortit rapidement pour partir à sa recherche.
La pluie s'abattit soudainement, Annie se haïssait d'avoir mis un manteau sans capuche. Arpentant toutes les ruelles, elle questionna les passants s'ils n'avaient pas vu Armin mais rien. De toute manière, personne ne remarquait rien dans cette putain de ville.
Si j'étais toi, où j'irai ?
Annie s'arrêta, ses yeux grands ouverts et remonta dans sa voiture en direction des chemins de fer. Il lui avait avoué qu'il venait souvent ici afin de promener Hermès, pourquoi n'avait-elle pas pensé à cela avant ! Ralentissant, elle s'arrêta dans l'impasse et ouvrit sa portière avant de la refermer. La pluie continuait de tomber sans gentillesse.
- Armin ?! appela-t-elle.
Remontant les rails, elle plissa des yeux en voyant une masse agenouillée au loin. Elle le reconnut et courra vers lui avant de tomber à genoux.
- Putain, tu...
Elle se figea en voyant la tête fracassée de Hermès, inerte dans les bras d'Armin. Le sang coulait sur les graviers et elle attrapa son visage pour voir l'état. Un nez cassé et une violente blessure à l'arcade. Il était à deux doigts de s'évanouir qu'elle appela les pompiers sans plus attendre.
Alors qu'il était pris en charge, il attrapa la manche de la blonde. Elle se pencha près de lui.
- Enterre le... S'il te plait, pleura-t-il.
- Je dois rester avec toi...
- Enterre le... Je peux attendre. S'il te plait Annie...
Annie aperçut l'appel à l'aide dans son regard et elle hocha la tête, déposant un baiser sur ses lèvres.
- Laissez-le, ordonna-t-elle afin que les pompiers s'écartent du chien.
- Encore un groupe de jeunes qui s'en prend aux SDF.
Elle ne répondit. Les pompiers s'éloignèrent, la laissant sous la pluie. Elle tira son manteau et enveloppa Hermès avec douceur. Son visage était presque méconnaissable, il avait été frappé sans retenue et sans pitié et elle sentit son cœur se serrer de douleur. Il était adorable, il venait le matin lécher son visage avant de s'allonger entre eux comme un enfant. Il n'avait rien fait de mal. L'homme était répugnant.
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[Aruani] L'homme invisible
RomanceSans abri depuis 3 ans, il est invisible face aux yeux des gens. Enfin, c'était ce qu'il pensait quand Annie le remarque.