Royal History

𝐄𝐫𝐨𝐝𝐚

⌑Bugaleaj Ruz⌑

/River Flows In You - Yiruma/

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Je m'assois sur le piano du grand salon du château et commence à frôler les touches blanches et noires. Depuis plus de dix ans, je ne peux me résoudre à abandonner cet instrument. Il fait partie de moi. Lorsque je suis triste, heureux ou même en colère; il est là et traduit toutes mes émotions si parfaitement.

Le piano est une source d'inspiration pour moi. Il n'a aucun secret. Jouer les yeux fermés est devenu une routine. J'aime jouer les yeux clos. J'ai l'impression que la musique prend possession de mon corps et de mon âme.

Je commence alors à taper sur les touches et une douce musique emplit la pièce. Je me sens enfin apaisé.

Soudain, je sens une présence derrière moi. Je ne me laisse pas déconcentrer et continue la mélodie. Je sais très bien que c'est ma soeur, Gemma. Elle a toujours adoré m'écouter jouer depuis que je suis petit. Elle ne dit rien et écoute juste.

Elle m'a souvent dit que lorsque je jouais, je dégageais des ondes de bien être et qu'elle donnerait tout pour m'entendre jouer lorsqu'elle toute la pression devient trop imposante pour elle.

J'adore la peinture, la musique... En effet, je suis quelqu'un d'assez pudique niveau sentiments et ces arts me permettent de m'exprimer librement, sans recevoir de jugement. Vous savez, la vie de prince n'est vraiment pas simple tous les jours. On a beau vous faire le lit, vous préparer le repas, il n'en pas reste que que je reste humain et que par moment j'aimerais vivre comme Niall, simplement et pour moi, pas pour mon royaume.

A la fin de la mélodie que je joue, je me tourne vers ma soeur et je remarque qu'elle s'essuie les yeux avec sa main. Je sais très bien qu'elle n'aime pas être émue. Pourtant, je l'aime encore plus lorsqu'elle est comme ça. Être sensible c'est être humain et étant donné que ma soeur a constamment une attitude stoïque, alors la voir se lâcher un peu la rend plus vraie à mes yeux.

« — C'est le morceau que mère nous jouait quand nous étions enfants, n'est-ce pas?

— C'est exact, je ne peux me soumettre d'arrêter de le jouer. Il me rappelle tellement de beaux souvenirs.

— Je te comprends. J'aime te voir comme ça, Harrël.

— Comment?

— Apaisé. »

Je baisse alors les yeux. Ma soeur n'est pas le genre de personne à exprimer ses sentiments.

Soudainement, quelqu'un toque à la grande porte de notre salon. C'est Zayn, notre majordome commun à Gemma et moi. Nos parents ont toujours voulu que l'on en ait un même si tout le monde sait très bien que Gemma n'aurait aucun soucis à se défendre toute seule ainsi que me défendre par la même occasion. En effet, je ne suis pas du genre bagarreur et préfère largement les fleurs à la place des armes.

Il dit alors :

« — Je vous prie de m'excuser pour le dérangement.

— Il n'y a pas de problème Zayn, que se passe t-il?

— Je voulais prévenir notre altesse que votre demande a bien été prise en compte et sera réalisée dans les meilleurs délais.

— Très bien, merci. »

Puis, il part comme il est venu c'est-à-dire comme un fantôme. Zayn est très discret et isolé, il pourrait très bien s'introduire facilement dans des châteaux pour voler on ne l'entendrait absolument pas.