Partie 2 : L'arrivée.

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« Putain, ça pue. »

Guillaume jeta un œil par-dessus son épaule pour voir qui était l'idiot qui venait de dire tout haut ce qu'ils pensaient tous tout bas. Julien, pas étonnant.

« C'est normal, il y a beaucoup de vaches dans les champs ici, expliqua Felipe en jetant un regard dans le rétroviseur intérieur.

— Ouais ben c'est pas une excuse. » râla un autre des garçons, Loïc, et Guillaume leva les yeux au ciel.

Putain, il était vraiment entouré d'idiots finis. Ils avaient oublié de brancher leurs cerveaux en partant ou quoi ? Quoique à bien réfléchir, le plus logique était qu'ils n'en avaient tout simplement pas. Ils dépassèrent un panneau indiquant Saint-Céneri-le-Gérei et Guillaume haussa un sourcil en apercevant des vaches dans un champ. La Normandie. Alors c'était ça ? Des pâturages à perte de vue et des vaches ? Il n'en avait jamais vu de sa vie, autre qu'en photo ou à la télé. C'est sûr que c'était pas dans son quartier de banlieue où tout sentait le goudron qu'il en aurait croisé. Felipe prit un virage dans le village et ils continuèrent sur une petite route caillouteuse et mal entretenue jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une grande maison en pierre. Guillaume observa cette dernière avec curiosité, se demandant si vraiment cette maison n'accueillait que quelques personnes comme leur avait dit Felipe sur le trajet. Une famille de 5 personnes : les grands-parents, les parents, et un garçon d'à peu près leur âge qui s'appelait Aurélien. C'était chez eux qu'ils allaient loger pendant un mois, dans un de leur champ qu'ils leur mettaient à disposition.

« Et voilà ! On est arrivés à la ferme ! s'exclama Felipe en éteignant le moteur et il se tourna vers lui, détachant son regard du bâtiment en pierre.

— Et ben, putain, ricana Thomas derrière lui. Ils s'emmerdent pas les campagnards.

— J'avoue, se moqua Noah à côté de Thomas et Guillaume se tourna vers eux pour les regarder. J'crois que toutes nos familles pourraient vivre ensemble ici tellement c'est grand.

— Bien sûr, mais c'est ça la campagne, expliqua Felipe sans s'énerver. Il y a beaucoup d'espace parce qu'il y a pas beaucoup de gens qui y vivent. À l'opposé des grandes villes comme Paris. Puis il faut qu'ils puissent loger les bêtes aussi.

— On va les aider, eux ? demanda Loïc en se détachant. Avec les animaux je veux dire. Je sais pas comment on s'en occupe moi, hein.

— Ne vous inquiétez pas. On a rendez-vous avec la mairesse cet après-midi. Elle va tout nous expliquer. Je pense que vous aurez surtout à aider dans le village.

— C'est quoi une mairesse ? demanda Julien, confus, et Guillaume soupira d'un air exaspéré devant la débilité de l'autre garçon.

— C'est une femme-maire, expliqua-t-il avant de se détacher à son tour. On peut sortir maintenant ? »

Felipe donna son accord et il ouvrit la portière pour sortir du fourgon. Il prit son sac dans le coffre et le déposa un peu plus loin, avant de voir deux personnes assez âgés s'approcher d'eux le sourire aux lèvres. Sûrement les grands-parents. Il les regarda se diriger vers eux d'un air méfiant et vit Felipe venir à leur rencontre quand il les eu aperçut. Celui-ci leur serra la main puis se mit à leur parler comme s'il les connaissait depuis toujours. Guillaume les regarda parler un long moment avant de les voir se diriger vers le groupe de garçons qui discutaient en rigolant à quelques mètres de lui et décida de les rejoindre pour les saluer à son tour. Même s'il ne restait pas longtemps, il pouvait se montrer poli.

Fiction OrelGringe - T.I.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant