Fiction OrelGringe - T.I.G.

Partie 7 : Le chevreau.

Guillaume regardait d'un air contemplatif Aurélien qui était en train de nourrir le chevreau à ses côtés. Comme il le lui avait dit celui-ci devait être nourri comme un vrai bébé, au biberon. Le petit animal était donc allongé de tout son long sur le plus jeune qui était agenouillé au sol à ses côtés. Malgré son air sérieux, Guillaume pouvait apercevoir le fin sourire sur les lèvres d'Aurélien et, encore une fois, il sentit son ventre se tordre à cette vision si tendre. Guillaume était vraiment confus quant aux sensations que faisaient naître l'autre garçon en lui à chaque fois qu'il posait les yeux sur lui. Ça faisait même pas 24h qu'il le connaissait de plus ! Aurélien releva soudain la tête et lui sourit doucement, faisant rater un battement à son cœur.

« Tu voudrais essayer de le nourrir, Guillaume ? lui demanda Aurélien en caressant doucement les poils du chevreau dans ses bras.

— Euh, non... Merci, hein... Mais j'ai l'impression qu'il est à son aise sur toi. »

Aurélien rit doucement, fermant un instant les yeux, et Guillaume resta complètement fasciné par son rire. À cet instant, le plus jeune lui sembla la chose la plus pure et la plus belle qu'il n'avait jamais vu.

« Peut-être une prochaine fois alors, dit doucement Aurélien en rouvrant les yeux. De toute façon, il a bientôt fini son biberon, là.

— Pourquoi vous le nourrissez comme ça ? Il ne sait pas téter sa mère ? demanda-t-il alors et il vit Aurélien lui lancer un bref regard surpris.

— Je ne sais pas pourquoi... Si c'est parce que sa mère n'a pas assez de lait ou ne sait pas comment faire... Mais depuis qu'il est né, on ne l'a pas vu le nourrir une seule fois. Alors papa a dit que ce serait bien que pour les premières semaines on le nourrisse ainsi. »

Guillaume hocha la tête en compréhension et observa Aurélien retirer le biberon avec précaution de la bouche du chevreau. Ce dernier poussa un petit cri et Aurélien l'aida à se redresser sur ses pattes avant de le caresser doucement.

« Caresse-le, Guillaume. Avant qu'il ne parte rejoindre sa mère. »

Guillaume s'exécuta et approcha sa main d'un air hésitant du petit animal. Celui-ci poussa un autre petit cri mais se laissa faire et Aurélien rit doucement au son.

« Il a l'air si vulnérable comme ça... Il est encore si petit... » murmura Guillaume et lorsqu'il caressa doucement l'animal, ses doigts frôlèrent ceux d'Aurélien sans faire exprès.

Ce dernier rouvrit les yeux au contact et lui offrit un petit sourire qui fit rater pour la énième fois un battement à son cœur alors qu'il plongeait son regard dans le sien. Il perdait tout ses moyens en la présence du plus jeune et il ne comprenait vraiment pas pourquoi il réagissait comme ça. Il était en train de se noyer dans son regard lorsque son portable se mit soudain à sonner, les faisant sursauter tous les deux. Le chevreau s'enfuit aussitôt et Aurélien le suivit des yeux, sans réussir à le retenir à temps.

« Putain, merde... Désolé... » s'excusa Guillaume en attrapant son portable dans la poche de son pantalon et en refusant l'appel sans même prendre le temps de voir qui l'appelait.

Aurélien haussa les épaules et lui offrit un petit sourire, signifiant que ce n'était pas très grave, et il baissa les yeux sur l'écran de son portable pour lire le nom de la personne qui avait tenté de le joindre. Clara, sans surprise.

« Tu veux bien m'excuser cinq minutes ? dit-il à Aurélien et celui hocha la tête doucement. J'en ai pas pour longtemps mais j'ai plutôt intérêt à répondre à cet appel.

— Pas de problème. Prend le temps qu'il te faudra, Guillaume. Je vais aller laver le biberon et m'assurer que toutes les bêtes sont dans leurs enclos. »