Partie 1 : Le départ.

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« Tu vas tellement me manquer, mon chéri...! T'es sûr que tu dois y aller ? »

Guillaume soupira devant la question idiote de sa petite amie, Clara. Ils en avaient déjà discuté mais celle-ci ne semblait pas comprendre la gravité de la situation.

« Clara, tu veux que je te le répète combien de fois encore ? Si je n'accepte pas ce truc, c'est direct la prison. Tu comprends ou quoi ?

— Je ne vois pas en quoi 1 mois à la campagne est censé te faire te ranger comme ils disent, râla la jeune fille, de mauvaise humeur. Comme si t'allais pas reprendre le business là où tu l'avais arrêté en rentrant... Ils sont cons ou quoi ?

— Parce que tu crois que j'ai envie d'y aller, moi ? dit-il en haussant les épaules. De me retrouver dans un village paumé dans le nord de la France juste parce que j'ai vendu un peu de drogue ? Mais c'est soit ça soit la prison, vu que c'est la première fois qu'ils m'attrapent.

— Ça me saoule tellement, putain. Si t'arrêtais de jouer au con aussi...! s'exclama Clara en lui donnant un coup de poing sur l'épaule qui le fit légèrement grimacer. Je vais te manquer au moins ?

— Bah bien sûr. T'es ma copine, hein. » répondit-il d'un air détaché avant d'apercevoir le fourgon blanc de la personne qui venait le chercher tourner à l'angle de la rue.

Clara se tourna vers cette dernière en entendant le bruit des roues qui crissent sur le goudron puis l'attrapa brusquement par le col de sa veste en jean pour l'embrasser avec passion.

« Tu m'appelles tous les jours, hein ? murmura-t-elle contre ses lèvres en se reculant et il se retint de s'essuyer la bouche en appréciant à moitié le baiser qu'elle venait de lui imposer, littéralement. Sinon, je viendrais en personne dans ce village situé dans le trou du cul du monde. Tu peux me faire confiance pour ça.

— Ok... Ouais, je vais essayer, dit-il avant de se pencher pour attraper son sac de sport à ses pieds. Je sais même pas s'il y aura du réseau là-bas. »

La fourgonnette s'arrêta à sa hauteur et il aperçut les cinq autres garçons de son quartier avec qui il devait effectuer le T.I.G. Que des cassos. Et y'en avait même un avec qui il avait bossait dans la rue, Julien.

« Je crois que je vais plutôt essayer de m'enfuir, hein, soupira-t-il en se tournant vers Clara qui était en train de lui arranger son col. Je vais pas supporter de rester avec ces débiles un mois entier.

— C'est mignon comme tu crois que t'es mieux qu'eux, mon chéri. Allez, dépêche-toi d'y aller avant que je t'empêche de partir. »

Guillaume jeta un regard en coin à Clara et força un petit sourire sur ses lèvres avant de s'éloigner pour mettre son sac dans le fourgon. Il monta à l'avant, à côté de la personne qui allait les accompagner durant ce long mois, et salua sa copine de derrière la vitre. Celle-ci fit une bulle avec son chewing-gum et le salua de même avant de faire semblant de l'embrasser à travers la vitre. Il entendit les autres garçons rire de manière hilare derrière lui et il poussa un long soupire exaspéré, avant de se tourner vers Felipe, leur accompagnateur :

« J'crois qu'on peut y aller, là.

— Ok. C'est parti alors ! Tout le monde a mis sa ceinture ? dit Felipe en jetant un regard dans le rétroviseur intérieur. Super, à nous la Normandie ! »

Guillaume sentit la voiture se mettre en marche et salua une dernière fois sa petite copine avant de poser son bras sur le rebord près de la fenêtre et de poser sa tête sur ce dernier. Il regarda sa copine et le quartier qu'il avait toujours connu disparaître dans le rétroviseur et poussa un long soupire de désespoir. Il voulait déjà rentrer chez lui. Il avait un très mauvais pressentiment par rapport à ce stage.

Fiction OrelGringe - T.I.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant