« Espèce d'enfoiré ! Viens-là que je te fasse payer ! » s'exclama Guillaume lorsqu'il entra dans la grange et qu'il aperçut Julien une heure plus tard.
Il venait de passer la dernière heure en compagnie du plus jeune, à marcher près de la rivière et à s'assurer qu'il allait bien. Il lui avait promis de le protéger et il comptait bien tenir sa promesse, à commencer par éloigner Julien de lui ou n'importe lequel des garçons qui voudrait lui faire du mal. Thomas et Noah sortirent de nulle part et se placèrent entre lui et Julien afin de l'empêcher d'atteindre ce dernier et de le frapper.
« Oh, tu vas te calmer Guillaume ! lui cria Noah en le repoussant fortement et il essaya de revenir à la charge, retenu cette fois par Thomas.
— C'était une blague. Une simple blague, pas la peine de s'énerver comme ça, hein, dit alors une voix dans son dos et il aperçu Loïc, assis sur une meule de foin.
— Une... blague...? répéta-t-il d'un air confus, incertain de ce dont il voulait parler.
— Ben ouais, il t'a dit ce que je lui ai murmuré à l'oreille, non ? ricana Julien. Tu crois vraiment que je pourrai être attiré par lui ? C'est un garçon, Guillaume. Et j'suis pas pédé aux dernières nouvelles.
— Tu as dit que ça n'en faisait pas un de toi un d'être attiré par lui parce que justement il ressemblait à une fille avec ses cheveux longs.
— Ben ouais, c'était une blague. Fallait bien que j'invente un truc, non ? Cheveux longs ou pas, ça reste un garçon. C'est pas parce que toi tu le kiffes, que c'est la même pour tout le monde, hein.
— Pardon ?
— Oh, ça va Guillaume, rit Noah en lui balançant son point dans l'épaule de manière joueuse. On voit tous comment tu te comportes avec ce mec. Mais perds pas de vue que c'est, justement, un mec, hein. C'est pas une nana.
— Ouais, fais gaffe à ce qu'il se fasse pas d'idées à force d'être toujours collé à ses basques comme ça, lui dit Thomas en plantant son regard dans le sien et il frissonna un instant sous la dureté de ce regard.
— Qu'est-ce que vous racontez...?
— Non mais moi je crois que le sentiment est réciproque hein les gars, se moqua Julien en venant s'aligner à côté de Thomas et Noah. Je pense que Guillaume a un petit faible pour ce campagnard. T'avais pas une nana toi aux dernières nouvelles ?
— Quoi ? Non mais... Attends, j'ai pas de... faible... ou je ne sais quoi... pour Aurélien.
— Tu te fous de moi, Guillaume ? rigola Julien. T'as l'impression d'avoir la même relation que nous avec lui ? Tu nous vois traîner avec lui pendant des heures ? Le prendre dans nos bras pour le consoler ? dit Julien en l'imitant d'un air moqueur. Lui donner un surnom ? Eh, je t'ai même vu embrasser ses cheveux tout à l'heure ! C'est pas pédé ça peut-être ? »
Guillaume sentait son cœur battre à cent à l'heure dans sa poitrine devant les accusations de Julien et déglutit péniblement, cherchant que dire pour s'expliquer.
« N-Non... C'est vrai que j'ai une grande affection pour lui mais... C'est pas... forcément de l'amour, hein...
— Ah, alors juste il t'attire ? C'est ça ? lui demanda Thomas d'un air moqueur et il fronça les sourcils, réfléchissant à ce qu'il pouvait leur dire pour qu'ils lâchent l'affaire.
« Mais non. C'est comme... si c'était mon petit frère... Je sais pas... Ça n'a rien de... Comme ça...
— Pff, à d'autres, Guillaume, s'exclama Julien en riant soudainement. Assume de dire que tu as envie de le sauter et on en parle plus.
— Qu'est-ce que t'as dit là ? s'emporta Guillaume en l'entendant et il chercha à l'atteindre pour le frapper mais les deux autres furent aussitôt sur lui pour l'en empêcher.
— J'ai dit Tu as envie de le sauter, répéta Julien en rigolant. Ça se voit dans tes yeux, Guillaume. T'es vraiment un malade, hein.
— Ferme-la, Julien ! Arrête de parler de lui comme ça ! Comme s'il n'était qu'un objet ou quelque chose de sale !
— Mais tu te voiles la face, mec ! Assume un peu ! T'es ridicule.
— C'est vous qui êtes ridicules ! Vous êtes tous aussi cons les uns que les autres pour tenir des propos pareils ! Putain mais lâchez-moi ! s'écria Guillaume alors que Noah et Thomas tentaient de le repousser et alors qu'il se débattait pour qu'ils le lâchent, il se prit soudain une droite en plein visage qui le laissa un instant abasourdi.
« Désolé Guillaume, mais on veut plus de toi ici. Au moins pour cette nuit, dégage.
— Vous êtes sérieux, là ? Et Feli—
— Il en saura rien. Mais on veut pas de toi si c'est pour que tu cherches à nous fracasser durant la nuit, hein.
— Ou pire, rigola Noah.
— Ouais, t'as pas intérêt à nous approcher, Guillaume. On est pas pédés, nous, dit Julien en lui lançant un regard moqueur. »
Guillaume les regarda tous les uns après les autres avant d'enlever sa main de sa joue endolori.
« Mais vous allez pas bien. Vous êtes des grands malades. Je me suis mis exprès de l'autre côté de la grange pour pas avoir à dormir avec vous parce que vous êtes insupportable et vous croyez que je pourrai être attiré par l'un de vous ?! Mais faut vous faire soigner les gars !
— Dégage, Guillaume. Ça vaudrait mieux pour toi. » dit Loïc sur sa droite, toujours sur sa meule de foin, et Guillaume lui lança un regard abasourdi avant de tourner les talons et de s'éloigner au plus vite de la grange, où dans tous les cas il n'avait aucune envie de dormir ce soir-là.
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Fiction OrelGringe - T.I.G.
FanfictionGuillaume écope d'un mois de Travaux d'Intérêt Général avec d'autres jeunes de son quartier afin d'éviter la prison. Ce stage l'emmène dans un village perdu en plein milieu de la campagne Normande et il y rencontre un garçon à peine plus jeune que l...