Partie 17 : La demande.

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Guillaume était allongé à côté d'Aurélien sur le lit de ce dernier, les yeux rivés sur le plus jeune qui avait les yeux fermés et respirait doucement face à lui, lui aussi allongé sur le flanc. Dès qu'ils étaient rentrés une demie heure plus tôt, les parents du plus jeune l'avaient couvert de baisers et l'avait inondé de questions, cherchant à comprendre ce qu'il venait de se passer. Aurélien, complètement épuisé, leur avait seulement répété ce qu'il lui avait expliqué à lui, omettant le fait que s'il était parti à la recherche du petit animal à la base, c'était parce que Julien lui avait tendu un piège. Guillaume avait dit aux parents du plus jeune qu'Aurélien devait immédiatement aller se doucher pour se réchauffer et ceux-ci avaient acquiescé avant de le remercier pour tout et de le laisser entraîner Aurélien dans sa chambre. Une fois dans la chambre du plus jeune, il avait attrapé le pyjama de celui-ci sur son lit et l'avait pressé d'aller se doucher, ce qu'Aurélien avait fait sans rechigner aussitôt. Quand il était revenu dans la chambre près de dix minutes plus tard, Guillaume était allongé sur le lit contre le dossier de celui-ci à regarder ses messages et Aurélien était venu le rejoindre, s'allongeant près de lui en fermant les yeux d'un air épuisé. Guillaume s'était alors allongé à son tour, venant lui faire face, et le regardant respirer doucement comme il l'était à présent.

« Ça va mieux ? » demanda-t-il alors, brisant le silence qui les entourait et en venant passer une main doucement dans la frange du plus jeune.

Celui-ci ouvrit lentement les yeux pour lui lancer un regard surpris puis Guillaume le vit lui offrir un petit sourire en hochant doucement la tête.

« Oui. Ça va bien mieux maintenant, merci... dit Aurélien en souriant avant qu'il ne voit son sourire disparaitre soudainement.

— Orel ? À quoi tu penses ? demanda Guillaume en approchant sa main du visage du plus jeune et celui-ci ferma les yeux lorsqu'il frôla sa joue avec douceur. Dis-moi...

— Je suis... tellement désolé, murmura Aurélien avant de rouvrir les yeux et de lui lancer un regard larmoyant. Je te demande pardon, Guillaume. Pour comment je t'ai parlé la dernière fois. J'ai tellement honte de moi, si tu savais...

— Orel... murmura tristement Guillaume en comprenant combien leur dispute avait miné le plus jeune.

— J'ai vraiment fait de la merde, continua Aurélien en lui lançant un regard attristé. Je t'ai mal parlé, en sautant aux conclusions comme ça et au final, je t'ai fait du mal... Je me sens tellement nul.

— Eh... Eh. Orel, regarde-moi s'il-te-plaît, lui demanda Guillaume en voyant qu'il avait fermé les yeux à nouveau et en voyant quelques larmes couler de ceux-ci. C'est vrai que ça m'a blessé, dit-il doucement en passant son pouce sur le haut de sa pommette gauche pour sécher ses larmes. Mais je comprends aussi ce qui a dû se passer dans ta tête et je comprends ta réaction. Je n'aurai jamais dû réagir comme ça et me casser sans te laisser le temps de t'excuser. J'aurai accepter tes excuser. Mais j'ai laissé parler mon égo et j'ai préféré me casser sans te laisser une chance de t'expliquer. Moi aussi je te demande pardon, Orel. »

Aurélien le regardait attentivement, les larmes aux yeux, et Guillaume lui sourit doucement alors qu'il caressait tendrement sa joue trempée de ses doigts. Qu'est-ce qu'il était adorable. Il était fou amoureux de lui, plus aucun doute n'était possible.

« Alors... Tu me... pardonnes ? lui demanda d'un air hésitant le plus jeune et Guillaume hocha la tête doucement contre le draps sous lui.

— Oui, Orel. Bien sûr que je te pardonne. »

Des larmes coulèrent alors à nouveau des yeux d'Aurélien et, avant qu'il ne puisse les sécher en y passant ses doigts, le plus jeune se rapprocha sur le lit et se blottit contre lui. Comme il ne s'y attendait pas, Guillaume prit quelques secondes avant de comprendre ce qu'il se passait et une fois que son cerveau eut reçu l'info il entoura la taille d'Aurélien pour le serrer plus encore contre lui.

« J'ai eu tellement peur que tu me détestes... sanglota Aurélien contre lui. Que tu décides de ne plus jamais me parler et même de ne plus être mon ami...

— Mais non, Orel... Ne dis pas ça...

— Je suis désolé, désolé... s'excusa à nouveau le plus jeune qui sanglotait toujours et Guillaume secoua doucement la tête contre son cuir chevelu.

— Arrête de t'excuser, Orel. On a tout les deux été cons. Ça fait parti du passé maintenant. On ferait mieux de se concentrer sur le présent. Parce qu'il nous reste plus beaucoup de jours à présent... »

Aurélien se figea dans ses bras à cette déclaration et il eut l'impression de sentir son cœur rater un battement contre le sien. Aurélien se recula lentement pour venir lui faire face et il vit dans ses prunelles sombres qu'il avait oublié que leur amitié n'était censé durer qu'un été.

« Tu parles... De la fin de vos travaux d'intérêt général...?

— Oui, répondit Guillaume en souriant doucement au plus jeune. Le... stage... dit-il en cherchant un mot qui conviendrait de même pour parler de ce qu'ils faisaient ici. Il est bientôt fini, Orel. Il est censé se terminer fin juillet, hein. Il faudra qu'on rentre à Paris ensuite... »

Dans le regard meurtri d'Aurélien il eut l'impression de voir son cœur se briser et il lui lança un regard triste.

« Je suis désolé, Orel. Je sais que ça doit sûrement te faire beaucoup de peine mais... On savait tous les deux que ce moment arriverait, hein ?

— J'ai pas envie... Que tu repartes, Guillaume. Je ne veux pas que tu me laisses seul... balbutia d'une voix brisée Aurélien et Guillaume lui sourit tristement.

— Je sais, Orel. Moi aussi je me suis attaché à toi... Crois-moi, j'ai pas envie de rentrer et de te quitter...

— Alors reste, murmura Aurélien dans une supplique. Je t'en supplie, Guillaume. Me laisse pas.

— Me tente pas, rit doucement Guillaume avant de caresser tendrement le visage du plus jeune. Je crois que ça me plairait beaucoup finalement de vivre à la campagne. Mais ce n'est pas possible et tu le sais.

— Pourquoi ? demanda Aurélien d'une petite voix prise par les sanglots. Tu pourrais rester ici avec nous. Je suis sûr que mes parents seraient d'accord. Il suffit de leur demander. Tu m'as dit toi-même qu'il n'y avait rien qui te retenait là-bas, non ? » lui dit Aurélien en plongeant son regard larmoyant dans ses yeux.

Guillaume pensa un instant à ce qui le retenait à Paris et il ne trouva rien d'assez important, même pas sa copine. Mais il ne pouvait quand même pas tout plaquer pour habiter ici avec Aurélien. C'était trop. Trop, trop vite.

« Désolé, Orel. Malgré tout ce que j'ai pu dire... J'ai ma vie là-bas. Et je ne peux pas partir. »

Aurélien recommença à pleurer soudainement et Guillaume l'attira à lui tendrement, le cœur en lambeaux à l'entendre pleurer par sa faute encore une fois.

« Pleure pas, Orel. Tu viendras me voir, hein ? Et moi aussi, je pourrai revenir...

— Non... Tu m'oublieras. Et moi j'arriverai jamais à le faire, sanglota Aurélien et Guillaume secoua la tête doucement contre celle du plus jeune.

— Jamais, Orel. Jamais. Je te promets. »

Non, il ne pourrait jamais l'oublier. Parce qu'il était amoureux de lui et c'était la première fois que quelqu'un lui faisait découvrir ce sentiment pour de vrai. Mais il était aussi trop lâche pour abandonner tout ce qu'il avait toujours connu pour l'amour de sa vie. Qui ne l'aimait sûrement pas en retour et il avait trop peur de souffrir quand Aurélien le lui dirait. Alors Guillaume ferma les yeux douloureusement, se laissant bercer par les larmes du plus jeune contre lui, perdu entre tous les sentiments qui se battaient à l'intérieur de lui : amour, peur, espoir, désespoir... Il était complètement perdu. 

Fiction OrelGringe - T.I.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant