Une âme pure pour le Diable

17. Évadé

Quelques minutes et larmes plus tard

- Pardonne-leur : ce ne sont que des humains. Ils t'aiment et essaient de te protéger.

Elle est blottie dans mes bras, tremblante et sanglotante. Je m'acharne à embrasser son front en essayant de la consoler. (Sauf que je suis le Diable et que je n'ai vraiment aucun talent pour consoler les gens.) On est posés sur mon lit et si je l'avais laissée faire, elle se serait déjà cachée sous les draps pour pleurer. 

Bélial entre soudainement et ne cache pas son étonnement lorsqu'il nous retrouve.

- J'ai senti votre présence mais... Vous n'étiez pas censé aller parler à ses parents ? dit-il sans le moindre tact.

- C'est ce qu'on a fait. Dois-je te rappeler qui je suis pour que tu devines comment ça s'est passé ?

- Oh ! Ils ne t'ont pas vraiment apprécié...

- Pire. Ils se sont retournés contre elle quand elle a pris mon partie.

- Ils n'assisteront donc pas au mariage.

- Je ne pense pas.

- PAS QUESTION QU'ILS VIENNENT ! s'écrie Alexia.

- D'accord, j'accepte pour la calmer. Ils ne viendront pas.

Une heure plus tard

Je fais visiter mon palais à mon âme sœur puis l'intégralité des Enfers. Je l'empêche cependant d'atteindre les quartiers sensibles : elle est bien trop pure pour que je la laisse approcher les monstruosités que je garde. 

Les Démons s'inclinent sur notre passage : ils tiennent à leur survie. Nous retournons finalement au palais où je lui présente quelques Démons importants. Puis, je m'installe sur mon trône, elle posée sur mes genoux.

- Quel avenir veux-tu ? je lui demande. Tu imagines comment la suite ?

- Pour l'instant, je veux me concentrer sur la préparation du mariage. Ensuite, dans un futur permanent, je t'aiderai à gouverner ici en t'imposant des pauses pour te traîner chez les humains où tu retrouveras tes frères et sœurs.

- Ça me va.

- Tant mieux parce que tu n'auras pas le choix.

J'ose enfin me lancer :

-  Avant notre mariage j'aimerai te couronner...

- Tu veux faire de moi la reine officielle de cette endroit ? vérifie-t-elle.

- À moins que ça te répugne, oui.

- J'accepte, bien sûr ! Je veux pouvoir t'aider.

- Bien, la cérémonie aura donc lieu dans deux jours.

Elle me lance un regard surpris :

- Si tôt ?

- On ne traîne pas aux Enfers. Je leur ai déjà dit que tu étais la Reine, officialisons la chose. Je vais faire circuler la nouvelle, prépare-toi à gouverner ces peuples de tarés !

- Compte sur moi pour réformer cet endroit.

C'est à mon tour d'être surpris.

- Comment ça « réformer » ? Je gère très bien mon royaume !

Elle s'installe de manière à ma faire face.

- Tu as une autorité et un contrôle inégalable sur tes deux peuples et le système de répartition des âmes par jugement est parfait, je ne peux le nier, mais regarde dehors : les Démons ne vivent que pour torturer, ils sont entassés dans des constructions qui se superposent et n'ont ni loisirs, ni vie sociale. Tu m'as dit que tu les avais rassemblés sous ta bannière pour leur offrir une vie meilleure. Alors certes, les massacres des guerres de clan ont cessés, mais regarde ce qu'ils appellent leur ville ! C'est laid. Ils ne sont pas obligés d'être mauvais et de vivre dans la misère. Les Démons sont des réservoirs de haine et de cruauté, mais si nous arrivons à les canaliser pour qu'ils ne s'acharnent que sur les Damnés, ils pourraient avoir une vie confortable ici-bas.