Motel 6 - Version Française Chapitre 1-47

[42] Realization

Niall Horan

 

Trois jours plus tard

 

« Papa, lève-toi! » La voix d’Aimee me tira de mon sommeil. Je grognai et roulai sur le ventre. Je sentis alors une douleur dans mon dos lorsqu’elle grimpa sur moi, rigolant comme une folle.

« Ça va, je vais me lever. » Grommelai-je alors que je m’assoyais. Aimee portait une culotte jaune (elle était propre, c’était sa couleur originale) et ses cheveux étaient en désordre. Elle me lança un énorme sourire et resauta sur moi.

« Depuis quand es-tu levé? » Lui demandai-je en ébouriffant mes cheveux.

« Neuf heure moins…Dix heure. » Décida-t-elle. Je ria et la pris dans mes bras pour la chatouiller, ce qui la fit couiner. Je tentai ainsi de détourner mon attention de la douleur de mon cœur.

« D’accord. As-tu vu tes oncles? » L’autre chose, depuis que les parents d’Avery avaient appris qu’elle manquait à l’appel, ils étaient partis. Ils voyageaient avec Sam pour trouver des pistes partout à travers le pays. C’était un peu extrême comme mesure, mais nous devions la retrouver.

« Uh-huh. Zayn m’a donné des bonbons, mais je les ai déjà mangés. » Aimee grogna. « Je veux des bonbons. »

Je souris et sortis du lit et remontai mes joggings qui glissaient sur mes hanches. L’horloge affichait 9 :41, alors il n’était pas si tard. J’espérais pouvoir dormir plus longtemps.

Je ne me sentais bien que lorsque je dormais. Je pouvais m’abandonner à mon subconscient et oublier mon cœur brisé et mes problèmes. Quand je dormais, plus rien ne m’atteignait. Je n’avais plus à me soucier de la douleur et c’était mon moment d’échappement à cet enfer.

Mais ce qu’il y a avec le sommeil, c’est qu’il faut se réveiller. Durant les premières secondes, ton esprit est innocent. Tu ne peux pas te rappeler, et puis, les souvenirs refont surface et tu réalises que ta vie n’est que souffrance. Ce sentiment donne envie de tout abandonner.

Mais je ne peux pas. Je devais continuer de donner l’impression à Aimee que tout allait bien. C’était la seule raison qui me faisait continuer. Elle pensait encore qu’elle visitait des amis pour une semaine. Puisqu’elle ne savait pas la durée exacte d’une semaine, j’allais tenir ce mensonge pour deux, peut-être trois semaines. Mais elle était jeune, mais pas stupide. Elle finira par comprendre.

Et je n’étais pas très bon pour ce job. Aimee échappait souvent à ma surveillance. J’avais de la difficulté avec la discipline puisque j’avais peur de lui faire de la peine. Liam s’occupait habituellement de la discipline et gardait tout le plus simple possible.

« Peut-on jouer? » Demanda Aimee dans mes bras. Nous étions dans la salle de bain et je tentais de faire quelque chose de ses cheveux. Elle traçait des lignes sur ma peau avec ses petits doigts quand je sentis une douleur vive sur mon torse.

« Outch! Pourquoi t’a fait ça!? » Grognai-je en l’éloignant de mon torse. Aimee explosa de rire et me tendit  un poil blond. C’est alors que je réalisai qu’elle m’avait arraché un poil. « Ce n’est pas gentil. » Dis-je, mais je ria quand même.

« Alors pourquoi tu rie? » Me provoqua-t-elle. Oups. Je n’étais pas du tout doué pour m’occuper d’un enfant. Je n’étais même pas capable de garder mon sérieux.

« Ne refait plus ça d’accord? » L’avertis-je. Aimee jeta le poil par terre et il flotta jusqu’au plancher. Elle gigota pour que je la dépose et entreprit de le retrouver alors que je brossais mes dents. C’était une comique cette Aimee.