Prologue

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N.D.A.

Cette nouvelle fait office de suite à un roman de d'Heroic fantasy qui a marqué mon adolescence.

Si vous n'avez pas lu le cycle « l'Héritage » de Christopher Paolini, je m'excuse à l'avance du manque de contexte à votre disposition pour la bonne compréhension de l'intrigue.

En voici néanmoins le prologue.

4301 AC - Après la création des nains et de l'Alagaësia, avant l'arrivée des elfes et des hommes.

Galtjezar parcourait d'un pas décidé les rues sombres et désertes de la cité.

« Une vraie ville fantôme », pensa-t-il.

Les rares survivants étaient quasiment tous partis, à la recherche d'une quelconque échappatoire.
Lui se dirigeait vers l'Acropole qui occupait le cœur de la cité, où siégeait maintenant le conseil regroupant les mages survivants du peuple gris.

Après la Grande Catastrophe douze ans auparavant, où une représentante de son espèce avait failli détruire par accident la moitié de l'Alagaësia -fauchant par la même occasion de nombreuses vies- la quasi-totalité des mages du peuple gris se réunirent lors de la cérémonie du Grand Rattachement pour lier la magie sauvage à leur langue ancestrale.

Néanmoins, après cela, le peuple gris avait mystérieusement périclité: les enfants tombaient malades à leur naissance et ne survivaient pas à l'hiver, les hommes, qu'on ne pouvait encore considérer comme des vieillards, quant à eux s'endormaient un soir pour ne plus se réveiller le lendemain.
Les nombreuses cités qu'ils avaient bâtis depuis leur arrivée en Alagaësia se vidaient peu à peu, leurs habitants victimes de ce mystérieux mal qui n'épargnait personne, affligeant tout le monde d'une fatigue permanente.
Autrefois si puissant, le peuple gris dans son ensemble semblait désormais hagard, vidé de son énergie, incapable de perdurer: il était comme l'ombre de lui-même.

Galtjezar pesta. Ce sort aurait dû les rendre plus puissants encore, devait leur permettre de dompter la magie sauvage, si dangereuse quand elle était invoquée mentalement, et de prononcer des sorts complexes qui réduisaient les risques -mortels- d'éparpillement de l'esprit.
Mais au lieu de cela, ce sort, ou plutôt ses retombées, les avait conduits au bord de l'extinction.

Galtjezar avait pourtant participé à l'élaboration de la formule du Grand Rattachement, avec plusieurs centaines de ses confrères, et ce qu'il avait ressenti à l'issue de la cérémonie -une intense fatigue, proche de l'évanouissement- l'avait d'abord convaincu de la réussite de leur tentative.
Pourtant, le lendemain, les autres mages et lui-même eurent plus que jamais du mal à s'ouvrir à l'énergie dont la magie tirait sa source: bien qu'ils purent, comme prévu, altérer leur environnement à l'aide du langage de leur peuple, les sorts complexes ou nécessitant plus d'énergie se soldaient par un échec ou étaient détournés de leur effet d'origine (occasionnant souvent la mort du jeteur de sort).
Pour couronner le tout, la fatigue qu'ils avaient ressentie à la suite du sort ne les quittait plus.

Galtjezar n'y comprenait rien. C'était comme une malédiction divine, les punissant d'avoir tenté d'apposer leur nom à chaque chose que les Dieux avait créés afin de les manipuler à leur guise.

Il pensa alors au Nom, celui qu'ils avaient donné à leur langage après l'avoir lié à la magie. Il était censé permettre de tout contrôler, de tout annuler, de tout remodeler.

Galtjezar connaissait ce nom : lui-même avait été chargé de le graver sur une tablette avant de la cacher. Quoique trop effrayés pour en faire usage depuis la tournure prise par les évènements, les mages du peuple gris étaient conscients qu'il serait dangereux d'ébruiter un tel savoir au reste de la population.

Eragon, Tome 5 : Le peuple GrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant