Chapitre 2

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Lendemain matin. Le réveil a été dur, au sens propre comme au figuré. J'avais la tête dans le cul, et un très beau chapiteau pointait sous ma couette. Résister à la tentation était plus dur que ce que je pensais, et mon corps me le faisait sentir. Merci érection matinale, j'ai compris le message.

J'enfilais un boxer et mes fringues de la veille qui traînaient sur le sol, avant de m'allumer une cigarette. Oui, dès le matin, je commence, un vrai pompier. J'ai bien ralenti la cadence depuis. Mais là, j'avais besoin de réfléchir. Dans la pièce d'un côté, j'avais un invité, un type très sympa que j'aurais bien envie de mettre dans mon lit. Et même si j'ai pensé à lui en me masturbant hier soir, je préférais éviter de me prendre une droite si je me montrais trop pressant. A peine une claque, et j'aurais fini en poster 3D. J'allais donc me tenir à carreaux jusqu'à ce que la dépanneuse vienne.

En sortant de ma chambre, je passe devant la chambre d'ami, vide. Quelle ne fut pas ma surprise de le découvrir dans la cuisine, dégustant un bol de céréales.

 - Bonjour, me dit-il, la bouche pleine de corn flakes. Je me suis servi, vu que tu n'étais pas levé, je n'aurais pas dû...

 - Non, tu as bien fait. Bien dormi ? lui répondit-je en me servant un café. (Et oui, on se tutoie maintenant, c'est plus pratique)

 - Oui, merci. Tu... fumes dès le réveil ?

 - Mauvaise habitude, désolé. Je peux l'éteindre si tu veux.

 - Non, ça ne me dérange pas.

 - Personnellement, je ne serai pas contre un petit joint, me lâcha-t-il.

Oui, vous avez bien lu. Benoît, qui n'était hier qu'un parfait inconnu, et qui l'était encore un peu, me proposait de but en blanc de fumer un joint... Dès le réveil.

 - Je te choque ? me demanda-t-il.

 - Non, pas du tout, mais... (Vous vous dites à ce moment-là : est-ce qu'il va profiter de la situation pour lui mettre le grappin dessus ?) Je n'ai plus de beuh à la maison. Ça risque d'être difficile.

Et ce n'était que la stricte vérité. Rien, même pas un fond de tiroir.

 - Ce n'est pas un problème, j'en ai dans ma voiture, je peux aller la chercher.

 - Euh... OK.

Au moment où il a franchi la porte, je me demandais si j'allais tenir bon. J'avais déjà une belle trique qui me déformait le jean, et elle avait du mal à redescendre. Et fumer un pétard n'allait pas m'aider non plus. Et puis je me suis dit : « Après tout, arrivera ce qui arrivera ». Si on couchait ensemble, ça resterait un coup vite fait ; moi, j'aurai eu ce que je voulais, on aura pris notre pied tous les deux, et il y avait peu de chances pour qu'on se recroise. Donc, des deux côtés, on était un peu gagnant.

Il était 11h, on était vautrés tous les deux sur le canapé, et la fumée avait envahi la maison. Bon, j'exagère, il y en avait un peu. On commençait à être bien déchirés tous les deux, puisqu'on se tapait un trip sur la sexualité des personnages de dessins animés. Du genre « Comment l'Âne dans Shrek a fait pour avoir des bébés avec la dragonne ? ». Oui, ça volait très haut.

 - Tu as quelqu'un dans ta vie ? lui demandai-je. Une copine ? Un copain ?

 - Non, me répondit-il, ni l'un ni l'autre. L'avantage, c'est que je peux profiter de mon célibat comme je veux en baisant qui j'ai envie.

 - Même les mecs ?

J'ai tenté un coup de poker. Je voulais voir sa réaction.

 - Ben... Je n'ai jamais essayé donc, je ne peux pas te dire.

Sans IssueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant