Chapitre 9

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Quand Percy demanda à Bill de l'accompagner voir Olivier jouer au quidditch, il se prit un coup sur la tête. Son grand frère, qui était passé chez lui en coup de vent pour lui demander quelques nouvelles, avait attrapé un livre sur l'étagère et l'avait abattu sur les cheveux bouclés de Percy.

« Je croyais que tu demanderais à Audrey de sortir avec toi, siffla-t-il avec un certain énervement dans la voix.

– J'allais le faire, crois-moi !

– Mais tu ne l'as pas fait ! Perce, il faut que tu prennes des initiatives ! Tu avais tous les voyants au vert, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Percy sentit une boule dans sa gorge. Il avait presque envie de pleurer. Bill était énervé et il ne savait pas quoi faire. Il se sentait tellement bête avec ses deux places à la main, reçues par hibou du matin. Tout penaud, Percy les reposa sur la table et haussa les épaules. Bill soupira.

« Je sais que tu as peur, Perce, que tu n'es pas à l'aise avec les autres. Je le comprends et je fais tout pour te ménager. Mais là, tu agis vraiment comme un idiot.

– Ce n'est pas ...

– Prends ces Merlin de place et va l'inviter elle ! Pourquoi tu la fais attendre comme ça ? »

Percy déglutit en regardant son frère reprendre sa veste et ouvrir la porte. Il le salua un peu sèchement et s'en alla sans chercher plus de réponse. Percy tomba sur son lit comme une masse. Est-ce que Bill disait vrai ? Est-ce qu'elle l'attendait vraiment ? Il sentit son cœur s'affoler dans sa poitrine. Pourquoi n'était-il pas capable d'agir tout simplement ? Ça semblait si simple pour les autres et il restait sur son lit, incapable de se lever et d'aller la voir, de lui sourire, de lui dire simplement qu'il voulait passer du temps avec elle et qu'il avait justement des places pour aller voir un match de Quidditch.

Une larme roula sur sa tempe et il ne prit même pas la peine de l'essuyer. Il se détestait. Il n'arrivait pas à s'apprécier. Comment pourrait-elle le faire, elle qui était si belle et si gentille ? Lui n'avait plus le courage de rien.

Mais Bill devait avoir raison et ses paroles firent leur chemin dans la tête de Percy. En fin d'après-midi, il se décida enfin. Après avoir essuyé machinalement ses lunettes avec le bas de sa chemise, puis avoir lancé un sort dessus en voyant l'inefficacité de ce nettoyage, il enfila sa nouvelle veste, souffla un bon coup et sortit en claquant derrière lui la porte de son appartement. Il ne fallait plus qu'il hésite. Il fonça directement vers le Chemin de Traverse et la petite ruelle qui cachait le trésor qu'était la librairie d'occasion. Il ne prit même pas le temps de vérifier dans la vitre sa coiffure. Il ne s'arrêta pas, pour ne pas laisser au doute le temps d'exister, et il entra, déterminé à en finir avec toutes ces hésitations.

La dernière fois qu'il avait franchi cette porte, il avait entendu tinter, en même temps que la cloche, les doux rires de la libraire et ceux moins agréables de l'arrogant étudiant. Il était reparti le cœur gros mais avait laissé traîner un indice de son passage, bien petit sûrement. Aujourd'hui, il revenait avec, coincé contre son cœur battant, le dernier livre qu'il avait acheté, où se nichaient ces quelques mots si gracieusement soulignés. C'était à lui qu'elle avait destiné ce message. De quoi avait-il peur ? Pourquoi avait-il attendu si longtemps ? Il avait glissé les places pour le match de Quidditch à l'intérieur, en espérant que ça lui porterait chance.

Il jeta un coup d'oeil circulaire dans la pièce. Il y avait toujours la vieille femme qui le salua d'un mouvement de doigts osseux et un sourire légèrement inquiétant. Percy cru apercevoir une femme blonde au rayon des histoires d'amour. Mais ce qui lui importait, c'était que l'étudiant ne semble pas être là et qu'Audrey non plus. Percy fronça les sourcils. La vieille lui adressa un large sourire :

Percy lisait des romans d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant