Chapitre 10 : Flashback enfance d'Amalia

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Amalia avait 10 ans à ce moment-là et son frère 4 ans.

Elle s'occupait de faire à manger pour son petit frère, des pâtes au beurre, simple et efficace.

- « Finis ton assiette bonhomme avant de manger le dessert » Pris sur le fait, Max repose la mousse au chocolat et termine ses coquillettes

- « Pourquoi on mange le chocolat après les pâtes ? »

- « Parce que c'est comme ça, d'abord le salé ensuite le sucré » Elle lui ébouriffe les cheveux avant de lui embrasser le front.

- « Moi je veux manger des pâtes au chocolat » Elle rigole et lève les yeux au ciel en terminant sa propre assiette.

Une fois le dîner fini, Amalia couche son frère dans la chambre qu'ils se partagent pour qu'il puisse dormir, elle, elle doit faire la vaisselle et ses devoirs

- « Chante-moi une chanson s'il te plait » Amalia s'agenouille devant le visage de son frère et commence la chanson qu'elle lui chante presque tous les soirs depuis 4 ans, en lui massant le crâne

- « Hey brother
There's an endless road to rediscover
Hey sister
Know the water's sweet but blood is thicker
Oh, if the sky comes falling down, for you


There's nothing in this world I wouldn't do

Hey brother
Do you still believe in one another?
Hey sister
Do you still believe in love, I wonder?
Oh, if the sky comes falling down, for you
There's nothing in this world I wouldn't do

What if I'm far from home?
Oh brother I will hear you call
What if I loose it all?
Oh sister I will help you out
Oh, if the sky comes falling down, for you
There's nothing in this world I wouldn't do

Hey brother
There's an endless road to rediscover

Hey sister
Do you still believe in love, I wonder?
Oh, if the sky comes falling down, for you
There's nothing in this world I wouldn't do

What if I'm far from home?
Oh brother I will hear you call
What if I loose it all?
Oh sister I will help you out
Oh, if the sky comes falling down, for you
There's nothing in this world I wouldn't do

Max s'endort paisiblement. Amalia l'embrasse et descend pour faire la vaisselle. Elle remarque alors que son père est rentré et qu'il est, comme à son habitude, avachi dans le canapé, une bouteille à la main.

- « Pourquoi la vaisselle est pas faite gamine ?! »

- « Max voulait que je lui chante une chanson pour s'endormir »

- « C'est une tafiole s'il a besoin de t'entendre chanter pour dormir » Il rigole et essaye de dévisser le bouchon de sa bouteille

- « Il n'a que 4 ans ! »

- « Baisse d'un ton ! Je suis ton père tu me dois le respect j'te rappel ! » Il colle son poing dans le ventre d'Amalia à ce moment-là, puis il enchaîne avec sa tête, son dos et ses bras. Il part en claquant la porte et la petite fille, roulée en boule contre le sol, laisse ses larmes couler le long de ses joues. Elle a mal, très mal, mais elle doit rester forte alors elle se lève, non sans grimacer, et part laver la vaisselle et faire ses exercices pour le lendemain.

Une fois de retour dans la chambre pour dormir, elle remarque que son petit frère ne dort plus, il est assis en tailleur au milieu du lit serrant contre lui sa petite peluche en forme de chat.

- « Hey bonhomme, tu devrais dormir il est tard » Elle s'assoit à côté de lui et le prend par les épaules pour le coller contre elle.

- « Pourquoi papa t'as encore fait du mal ? C'est à cause de moi ?...» Il a les larmes aux yeux et se jette au cou de sa sœur

- « Ne t'inquiète pas bonhomme, le plus important c'est qu'il ne t'en fasse pas à toi, j'te protégerai toujours c'est promis. Et un jour, on partira d'ici tous les deux, tu auras ta propre chambre et tu pourras manger des pâtes au chocolat tous les jours si tu veux. Je prendrai toujours soin de toi Max, je te le promets. » Elle lui embrasse le haut du crâne à la fin de sa phrase.

- « T'es la grande sœur la plus forte du monde entier, plus tard je veux être comme toi » Amalia ressert son étreinte sur son frère et le couche dans le lit quand elle se rend compte qu'il commence à s'endormir. Max s'endort la tête contre l'épaule de sa grande sœur, à ce moment-là, personne ne pouvait leur faire du mal, ils étaient dans une bulle de bien être que personne ne pouvait éclater.


Amalia a 14 ans, son frère est mort depuis maintenant 2 ans.

Elle marche dans la rue, elle a encore eu des soucis au collège. Elle n'est pas vraiment populaire et le fait qu'elle ne parle pas beaucoup aux autres n'aident pas. Alors les autres adolescents s'amusent à se moquer d'elle, Amalia est harcelée, elle n'a aucun moment de répit dans ses journées depuis que son frère n'est plus là.

Elle marche dans la rue, en direction du cimetière, elle n'y est allée que le jour de l'enterrement, pas après. Elle ne voulait pas y retourner, elle ne voulait pas revoir cette tombe avec le nom de son frère, elle ne pouvait pas voir cette tombe en sachant son frère à l'intérieur. Devant le portail noir, elle s'arrête, ses jambes veulent continuer mais son cœur veut faire demi-tour. Elle lève ses yeux larmoyant vers la poignée et l'actionne, le grincement émis par la porte est digne d'un film d'horreur mais elle n'y fait pas attention. Ses pas la guident sur l'un des chemins recouverts de cailloux blancs et de pétales de fleurs fanées.

Amalia se demande pourquoi les gens apportent des fleurs aux morts, peut-être pour décorer cet endroit terne ? Pour montrer qui est le plus riche avec la taille du bouquet ? Ou alors parce que les gens regrettent de ne pas avoir été gentils avec leurs proches et que le seul moyen qu'ils ont trouvé pour s'endormir le soir c'est de se dire qu'ils prennent soin d'eux en leurs apportant des fleurs ?

Allée 12, tombe 19. Amalia est devant. Elle n'a pas besoin de lire l'épitaphe, elle l'a connait : Max White, un ange parti trop tôt. Elle tombe à genoux en larmes à cette pensée. Tous les sentiments qu'elle a refoulé pendant ses deux longues années : la solitude, la tristesse, la colère, la culpabilité, la rancœur : un véritable festival explose en elle à ce moment.

- « Pardon Max....je suis désolée....j'ai pas réussi à te protéger....tu étais mon p'tit frère, ma grande responsabilité....c'est moi qui devrait être à ta place, toi tu devais vivre... » Les sanglots qu'elle a refoulée au fond d'elle-même viennent se bloquer dans sa gorge. « Chuis désolé....je t'avais promis de veiller sur toi et de...et de...te protéger....je t'avais promis.....qu'on partirait un jour tous les deux et qu.....et que tu pourrai manger ce que tu voulais....chuis désolé de ne pas avoir respecté ma parole... »

Amalia est restée sur la tombe de son frère pendant 4 heures, c'est la gardienne qui l'a trouvé endormi contre celle-ci quand elle faisait sa ronde, les yeux gonflés et rougis par ses larmes. Mais Amalia s'était fait une promesse d'or : celle qu'elle tiendrait dorénavant toutes ses promesses pour que son frère soit fier d'elle, quitte à mourir.

Un feu de noisettes et d'émeraude [ABANDONEE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant