Maybe I love you VF

4. All against one

Le soleil commençait seulement à se coucher et Joyce pouvait sentir le petit vent du soir lui chatouiller la nuque, ses poils se mettant au garde à vous.

Elle se trouvait près de la porte d’entrée de sa maison, les bras posés sur la nouvelle rambarde en bois devant elle.

Elle ferma les yeux en souriant face au soleil afin de pouvoir apprécier ce moment de calme. Elle ne les ouvrit que lorsqu’une odeur familière pénétra ses narines. Hopper était là, depuis toute à l’heure. Il fumait une cigarette tout en l’observant en silence.

Will et El étaient dans la maison en train de choisir un film qu’ils regarderont plus tard. 

- "Tu leur as parlé de la proposition que je t’ai faite hier?

- Heu… non... Je pensais le faire au retour de Jonathan mais il est au cinéma avec Nancy.

- Il rentre bientôt?

- Je crois, oui.

Un petit silence s’installa entre eux puis Joyce lança un regard en biais à Hopper qui l’observait toujours appuyé, lui aussi, contre la rambarde.

Elle lui fit un regard interrogateur pour qu’il se décide enfin à dire ce qu’il avait sur le bout de la langue.

- Je serais content que tu acceptes de venir.

Elle sourit, elle savait qu’il n’aimait pas parler de ses sentiments. Il avait changé. Il était différent. Et parfois elle pensait que peut-être elle l’aimait d’une autre manière. Elle le voyait différemment et lorsqu’elle le surprenait en train de la regarder elle se disait que peut-être lui aussi la voyait différemment. 

Joyce pensait depuis la semaine dernière à ce qu’El lui avait dit et ça la hantait.

Ensuite, elle pensa au fait que Hopper lui avait ramené une bouteille d’eau hier parce qu’il avait peur qu’elle ne se déshydrate et il fallait dire qu’elle trouvait ça plus qu’étrange.

Et soudain elle réalisa que ses pensées étaient toutes liées vers une seule et même personne : Hopper.

Et c’était pour ça qu’elle ne voulait pas aller à ce week-end. Son coeur le voulait, mais pas son cerveau. Elle avait peur de tomber. Mais c’était trop tard, c’était lui... 

Elle avait peur de se tromper une nouvelle fois. Et cette fois ça ferait beaucoup plus mal que les fois précédentes, car c’était Hopper. Il faut dire qu’elle n’avait pas eu beaucoup de chance avec les hommes… 

Mais ça sera différent, lui répétait une petite voix dans sa tête. Il était différent.

- Joyce est ce que tu m’écoutes?

- Heu… quoi? Excuse moi…

- Pourquoi tu souriais comme ça? 

- Je souriais? Non je-je pensais seulement à to-ça n’a pas d’importance.

- Ça en a pour moi.

- Comment ça?

Elle fit des yeux ronds au même moment qu’un sourire s’élargissait sur le visage de Hopper. Son visage… avec ses yeux bleus. C’était un beau bleu, profond. Et sa barbe… elle avait envie de passer sa main dedans, juste pour… savoir.

- J’aime bien savoir ce qui se passe dans cette tête, comme avant.

- Je-heu…

- Et je me demande surtout ce qui est plus intéressant que ce que je dis.

- Ah oui, c’est vrai que tu dis toujours des choses tellement intéressantes." Plaisanta-t-elle en levant les yeux au ciel.

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- "S’il te plaît, maman. Ça a l’air génial!

Les Byers, Les Hopper ainsi que Nancy Wheeler étaient installés autour de la table et discutaient de la proposition de Hopper pour le week-end.

Will et El ne cessaient pas de sourire en pensant à tout ce qu'ils pourraient faire une fois près du lac.

Jonathan parlait tout bas avec sa petite-amie. Et ils semblaient tous les deux favorables à l'idée de passer un week-end tous ensemble.

Une seule personne ne semblait pas apprécier l'idée à leur table. Et cette personne était celle que Hopper avait le plus envie d'emmener là-bas : Joyce.

Il pensait au départ que l’idée allait lui plaire, il l'espérait même… Mais Hopper la connaissait et elle ne semblait pas emballée par l’idée.

Pourtant, quand il lui en avait parlé la première fois, un énorme sourire était apparu sur son visage... avant de s’effacer peu de temps après et qu’elle ne le fasse sortir sous prétexte qu’elle allait se faire renvoyer par sa faute. Il n’avait cependant rien dit. 

Puis toute à l’heure, quand il lui en avait de nouveau parlé lorsqu’ils étaient tous les deux dehors, Joyce lui avait encore une fois fait son beau sourire et il aurait juré voir ses yeux briller, bien que cela aurait pu être dû au soleil mais il était persuadé que non. 

C’était comme si une partie d’elle voulait venir mais lorsque l’autre partie prenait le dessus, elle ne voulait plus. Elle ne lui avait pas clairement dit qu’elle ne voulait pas mais il le savait, il ne la connaissait que trop bien.

Will et El observaient Joyce de leurs petits yeux, la suppliant à travers leurs regards d’accepter. Jonathan et Nancy semblaient aussi attendre sa réponse et Hopper était suspendu aux lèvres de Joyce.

- Très bien… c’est d’accord, craqua-t-elle.

Hopper déversa toute sa joie dans un grand sourire vers Joyce tandis que les deux adolescents sautèrent de leur chaises respectives au même moment pour se taper dans la main de l’autre.

Puis, ils se dirigèrent dans la chambre de Will pour préparer ses affaires.

- N’oubliez pas les maillots de bain! cria Hopper avant que Will ne franchisse complètement la porte de sa chambre.

Joyce leva ses sourcils d’un air étonné.

Qu’est ce que tu as? Demanda Hopper en voyant le regard que Joyce lui lançait.

 - Tu es sérieux?

- Joyce, on va camper près d’un lac, c’est l’été, il fait extrêmement chaud. Qu’est ce que tu croyais? Qu’on allait regarder le reflet du soleil sur l’eau pendant tout le week-end?

- Mon père a une tente deux places à la maison, je peux la ramener pour nous deux. Dit Nancy en désignant Jonathan et elle du doigt, faisant cesser les éclairs que Joyce jetait à Hopper depuis sa dernière remarque.

- Oui, ça m’arrangerait car je n’en ai qu’une de quatre places. Comme ça ça fait le compte.

Nancy hocha de la tête quand Joyce souffla. Jonathan échangea un regard avec sa petite-amie qui hocha une nouvelle fois la tête, ils se levèrent en même temps et sortirent de la maison.

- Qu’est ce que tu as, Joyce?

- Je ne pense pas pouvoir supporter le fait de devoir être sous la même tente que toi pendant toute une nuit.

Hopper fit des yeux ronds. Mais qu’est ce qui lui prenait à la fin? Il s'apprêtait à le lui demander quand elle éclata soudain de rire.  

- Qu’est ce qu’il y a de si drôle?

- Ta tête. C’était une simple blague, calme toi Hop.

- Oh… dit-il en laissant échapper un petit soupir de satisfaction. Il avait vraiment cru avoir fait quelque chose de mal durant un instant.

- C’est à se demander si tu as de l’humour…"