6. Camping

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Hopper se gara devant un magasin se trouvant à cinq minutes du lac.

Il sortit de la voiture et bougea ses articulations qui n’y étaient plus habituées à cause de la longue route qu’il venait de faire. Il leva sa tête pour apercevoir un ciel bleu sans aucun nuage à l’horizon. Les feuilles des arbres semblaient flotter, accompagnées par un léger vent. Il inspira l’air pur de la forêt et claqua sa portière avant de franchir les portes du magasin. Il fut rapidement rattrapé par sa petite troupe.

- "Qu’est ce qu’on fait ici, papa?

- J’achète juste de quoi manger pour ce soir, dit-il en lui faisant un clin d’oeil, tu peux faire un tour dans les rayons avec Will pour voir si vous voulez quelque chose en particulier.

- D’accord.

Elle s’éloigna de lui en entraînant Will près des biscuits.

Hopper saisit un paquet de chamallows ainsi qu’un paquet de gaufres déjà grillées.

Joyce le rejoignit en se frottant les yeux.

- Désolée pour ce matin… dit-elle d’une petite voix.

- Ce n’est rien. Tu as le droit d’être énervée, mais j’aimerais bien savoir pourquoi, encore plus si j’en suis la cause.

- La cause? Je-non… Tu n’as rien fait de mal, Hop. Rien fait de mal…

- D’accord mais… tu sais que tu peux me parler, n’est ce pas? De tout ce que tu veux, je t’écouterai…

Joyce s'apprêtait à lui répondre mais Hopper tourna la tête en entendant Will discuter avec El un peu plus loin d’un jeu de cartes qu’il tenait dans ses mains.

- Tu as forcément déjà dû y jouer! C’est avec des couleurs et des chiffres. El fit non de la tête et Will n’avait jamais semblé aussi étonné. C’est dommage j’en avais un paquet à la maison mais Lucas ne me l’a toujours pas rendu. Il faut absolument que tu essaies, je suis sûr que tu vas adorer.

Joyce attrapa la petite boîte rouge et la retourna dans ses mains, il n’y avait que trois lettres qui indiquait: UNO sur la pochette. Elle se rappela y avoir déjà joué, Will était même très doué pour ce jeu, c'était à se demander s'il trichait.  

- Je vais l’acheter, comme ça on pourra y jouer tous ensemble. Dit sa mère en souriant.

- Joyce, je peux l’acheter, je prend déjà ça. Répondit Hopper en désignant le paquet de chamallows et les gaufres.

À la vue de ces dernières, un grand sourire apparu sur le visage d’El.

- Tu nous invites pour un week-end, je peux au moins acheter un jeu de cartes."

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H

opper et Joyce venaient tout juste de terminer d’installer leur tente. El et Will étaient déjà dans l’eau et jouaient à se faire des passes avec un ballon quand la voiture de Nancy apparut.

Hopper aida Jonathan à installer leur tente tandis que Joyce et Nancy préparait l’intérieur de celle déjà prête. 

El arriva peu de temps après. Joyce l'enroula dans une serviette quand elle vit les poils de ses bras se redresser.

- "Merci… heu… Joyce?

- Oui, chérie?

Les trois filles s’asseyèrent à l’intérieur de la tente, sur les quatres duvets étalés sur le sol.

- Est ce que tu veux bien me faire une tresse? Comme celle que tu avais faite quand nous étions à Starcourt la semaine dernière.

- Oh bien sûr. Mais je ne crois pas avoir d’élastique…

- J’en ai dans mon sac, dit Nancy en sortant de la tente, laissant Joyce et El seules à l’intérieur.

- Merci.

- Attends, je n’ai encore rien fait. Je ne vais peut-être ne pas réussir. Répondit Joyce en souriant.

- Non je voulais dire, merci d’avoir bien voulu venir.

- Oh…

- Papa est content.

Joyce n’avait pas encore trouvé quoi répondre qu’un rire les tirèrent de leur discussion. Elles échangèrent un regard avant de sortir pour voir Nancy devant la tente se tenant le ventre.

- Qu’est ce qui se passe? Lui demanda Joyce, perdue.

Nancy pointa du doigt la tente que les garçons étaient censés avoir terminé de monter ce qui, visiblement, n’était pas le cas.

Le visage de Hopper était rouge, il tenait des fils entre ses dents et dans ses mains, Jonathan se battait avec un crochet qu’il voulait enfoncer à l’aide d’un marteau dans le sol.

- Je crois qu’ils ont un peu de mal.

- Je crois aussi, soupira Joyce, mais il ne veut pas de mon aide alors il se débrouille avec Jonathan. Jim n’a pas arrêté de me râler dessus pendant qu’on montait la nôtre avant qu’il ne se rende compte que j’avais raison.

Nancy rit avant de lui tendre des élastiques bleus qu’elle tenait dans sa main.

- Merci. Allez donne moi un peigne, on va te faire une tresse", dit-elle en retournant une nouvelle fois à l’intérieur.

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Ils étaient tous installés autour d’un feu de bois sur le sable, à quelques mètres du lac.

Ils avaient mangé du poulet avec des chips et enfin des chamallows grillés. Joyce était appuyée contre le tronc d’un arbre et se laissait tomber peu à peu dans un profond sommeil tandis que les autres se racontaient des histoires.

Finalement, Hopper se leva et proposa que tout le monde parte dormir s’ils voulaient être en forme pour profiter de leur journée, le lendemain.

Jonathan et Nancy se dirigèrent donc vers la plus petite des deux tentes. El et Will le devancèrent en courant avant qu’il ne se rende compte que Joyce n’était plus là. Il tourna la tête pour la voir appuyée contre le même tronc d’arbre, les yeux clos. Son visage penché légèrement vers la droite. Il sourit en la voyant ainsi. 

Il s’est alors penché vers elle posant sa main sur son épaule, Joyce a fait ce qui se rapprochait le plus d’un grognement. Hopper qui ne voulait finalement pas la réveiller, plaça un bras sous son dos et le second sous ses jambes pour la porter jusqu’à la tente, espérant ne pas dépasser leur limites invisibles. Il réussit à la poser sur un duvet sans la réveiller. Il se retourna pour voir les enfants endormis à sa droite.

Il reporta ses yeux sur Joyce, il ne pouvait pas la laisser dormir comme ça. Il ouvrit son duvet afin de la glisser à l’intérieur mais elle avait encore ses chaussures, il se dirigea lentement vers ses pieds et entreprit de délacer sa basket droite sans la réveiller. Il la déposa sur le côté pour qu’elle la retrouve à son réveil. Il délaça ensuite la gauche et tirant doucement sa cheville vers l’arrière sentant la chaleur de sa peau contre sa paume de main. Il posa la basket à côté de la première, et entreprit de glisser Joyce à l’intérieur de son duvet, posant délicatement sa tête sur l’oreiller.

Il se plaça ensuite sur le sien et ferma les yeux en se passant les deux mains sur le visage. Bon sang c’était si dur de l’observer toute la journée et prétendre que rien de spécial ne se passait dans sa tête, de prétendre qu’il n’était pas complètement tombé sous le charme alors qu’il ferait n'importe quoi pour elle. 

Il se glissa à son tour dans son duvet, se tournant afin de se placer sur le ventre, maintenant encadré des deux personnes qu’il aimait le plus au monde, sa fille à sa gauche et sa… et Joyce, et sa Joyce à sa droite.

Il ferma les yeux en pensant qu’il ne pourrait probablement jamais ressentir une plus grande joie qu’à cet instant.

Maybe I love you VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant