Chapitre 17

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J'avais vraiment hâte d'être samedi. Parce que le samedi, c'est le premier jour de weekend. Parce que c'est aussi un jour que je vais passer aux côtés de Clément. Parce que c'est un jour qui commence par un S, et que j'adore cette lettre. Bon, il faut vraiment que je me stoppe. En gros, je suis aux anges, et Clément en est responsable.

A 9h, il m'appelle sur mon téléphone pour me dire qu'il m'attend en bas de chez moi pour m'emmener à son match de football. Je trouve ça adorable qu'il prenne la peine de venir me chercher alors qu'il devrait être aux côtés de ses coéquipiers pour se préparer au mieux à la rencontre avec l'équipe d'un club stéphanois qui ne leur fera aucun cadeau. Même les petits clubs lyonnais et stéphanois se détestent, ce n'est pas réservé aux clubs professionnels, comme l'Olympique Lyonnais et l'AS Saint-Etienne, même si avec eux, c'est vraiment la guerre. Mais du coup, en bonne lyonnaise et petite amie que je suis, je soutiendrai l'équipe de Clément quoiqu'il arrive, quitte à me battre avec des Stéphanois !

Je quitte donc ma maison sans croiser mes parents adoptifs, et je rejoins Clément, que j'enlace pendant deux bonnes minutes, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il va être en retard si je continue, et que son coach n'acceptera pas une excuse telle que « J'étais en train d'embrasser ma copine ». On file donc jusqu'au Stade Edgar Quinet, situé dans le 6ème arrondissement de Lyon, et on l'atteint à 9h30.

Clément m'embrasse une dernière fois, puis me laisse dans les gradins, tandis qu'il va retrouver son équipe dans les vestiaires. A 10h, je commence à stresser un peu. Le stade se remplit, et la couleur verte du maillot des supporters stéphanois (oui, on dirait que tous les clubs stéphanois sont obligés d'arborer du vert, et les lyonnais du bleu...) commence à envahir l'espace. Heureusement, vu les tensions entre les clubs, et en particulier entre les supporters de ces clubs, les organisateurs ont placé les supporter stéphanois dans deux quarts du terrain opposés, avec les supporters lyonnais dans les deux autres quarts. Cela fait donc une belle alternance de couleurs, et je suis vraiment rassurée de na pas être prise au milieu des Stéphanois qui sont si recouverts de vert que l'on dirait qu'ils travaillent pour Cetelem.

Je balaie donc la foule du regard, en cherchant à imaginer à quel point ces gens sont prêts à se battre pour leur équipe. Je remarque aussi qu'en réalité, ce ne sont pas le Lyon Croix-Rousse Football et le FC Saint-Etienne qui s'affrontent aux yeux du public, mais l'OL et l'ASSE. La plupart des supporters arborent en effet les maillots de ces deux équipes, et non ceux des équipes qui vont pourtant jouer ce matin. C'est fou que deux équipes se détestent autant !

Alors que je suis plongée dans mes pensées, quelqu'un me tapote l'épaule. Je me retourne, et vois les beaux yeux verts de l'homme que j'aime. Il me sourit en me tendant une écharpe aux couleurs de l'OL, m'embrasse sur le front, et repart en direction du terrain. Je suis ravie, et je ne le quitte plus des yeux une seule seconde.

Pendant 45 minutes, le match est vif, captivant. En tant que légère amatrice de football, j'apprécie la plupart des matchs que je vois à la télé, mais assister à l'un d'eux en vrai n'a rien à voir. L'ambiance est totalement différente, même s'il s'agit d'un match amateur, et les chants des supporters auxquels je me joins sont terriblement enivrants. A la mi-temps, le score est de 1-0 pour les Stéphanois, mais j'ai confiance en mon équipe ! (Ça y est, je m'approprie une équipe que je connais seulement depuis une heure !)

Après la mi-temps, lorsque les joueurs reviennent sur le terrain, je vois dans le regard de Clément qu'il est plus que déterminé à remporter ce match. Il a 17 ans, et dans un an, il espère intégrer l'Olympique Lyonnais dans les équipes de jeunes espoirs. Il faut donc qu'il gagne ses matchs, ou au moins qu'il tente de belles actions. Et c'est ce qu'il fait. Les 10 dernières minutes, Clément fait une passe décisive mais marque aussi un but extraordinaire, de son pied gauche. Quand je disais que c'était un jeune Griezmann, je ne me trompais pas ! Les Lyonnais l'emportent donc, au bout de 93 minutes de jeu intense, et les maillots bleus sautent de joie dans les gradins.

Ma vie est un roman policierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant