Chapitre 7

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La perspective d'aller en cours de musique me déprime. La prof est totalement incompétente, et malgré les compliments de certains de mes amis sur ma jolie voix, je n'aime pas chanter ! J'ai donc une heure de torture à patienter avant que le cours soit terminé.

A 8h32, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je ne réponds jamais aux SMS quand je suis en cours, mais là, je fais une exception, et puis, comme je suis au fond, je ne risque pas d'être repérée par la prof.

« - Slt, toi aussi le cours te saoule ? »

C'est Matt qui est assis sur le rang d'à côté qui a la réputation de s'être fait confisqué son portable trente-quatre fois par les profs. Il est un peu débile, mais bon, si ça peut passer le temps...

« - Ouais, j'en peux plus. Elle est trop énervante c'te prof !

- Tu veux faire un jeu ?

- Ça dépend. C quoi ?

- Le but, c de viser la tête d'Alicia et lui envoyer un stylo dessus !

- Nn, je joue pas.

- Pk ? On peut se marrer un peu ! T tt le temps déprimée depuis la mort de tes parents ! Srx, faut que tu t'éclates. »

Je ne réponds pas, et je ne suis pas prête de lui parler à nouveau. Je dis ça, mais à chaque fois, il fait comme si de rien n'était, comme les autres... Ils sont beaucoup à rigoler aux sujet de mes parents, à me dire de me ressaisir, mais c'est plus facile à dire qu'à faire comme on dit. Je ne veux pas que ça leur serve d'excuse à chaque fois que je leur refuse quelque chose, sinon à chaque fois qu'un garçon me demande de sortir avec lui et qu'il se prend un râteau, il devrait dire « c'est pas parce que tes parents sont morts que tu dois gâcher ta vie, et puis si tu sors avec moi je pourrais t'aider. » ! C'est n'importe quoi, j'ai le droit de vivre, mais il me faut un peu de temps. Et puis, Alicia est tellement sérieuse qu'elle nous dénoncerait directement à la prof... (bien sûr, je n'approuve absolument pas le lancer de stylo sur mes camarades de classe !)

Enfin ! La sonnerie de délivrance. Maintenant, j'ai maths, mais j'ai fait mes exercices donc tout va bien se passer.

Les cours de maths, ça correspond un peu à la Terreur de Robespierre, parce qu'à chaque entrée en cours, tout le monde tremble comme une feuille. En effet, notre prof nous terrifie, et lorsqu'on corrige les exercices, quelqu'un est envoyé au tableau, et c'est le moment que l'on redoute tous.

En ce moment, on travaille sur les probabilités. C'est assez simple, en soi, mais lorsque c'est sur des problèmes, c'est tout de suite plus compliqué. Pour aujourd'hui, on devait faire seulement deux exercices simples, donc si je suis interrogée, ça ne me pose pas de problème.

- Jérémy, au tableau, avec ton cahier, dit Mme Herauz d'un ton sarcastique.

Jérémy, c'est l'un des élèves les plus nuls de la classe, donc je suis sûre qu'elle prend un malin plaisir à l'envoyer au tableau. En même temps, il n'a pas eu de chance. Ses parents ont divorcé lors de son entrée au lycée, et il l'a très mal vécu. Tout le monde est au courant qu'il fume et qu'il se drogue, mais personne ne dit rien, et puis comme son père est alcoolique, on sait que c'est difficile à vivre pour lui.

Après un long quart d'heure passé à corriger ces deux pauvres petits exercices, Jérémy retourne à sa place, Mme Herauz retourne à son bureau et elle lance :

- Océane, au tableau, avec ton cahier, exercice improvisé.

C'est pas vrai, j'ai rien compris, et elle, elle m'envoie au tableau. Heureusement, je dois résoudre un problème qui, une fois décortiqué, est très simple. Je retourne donc à ma place trois minutes plus tard, un léger sourire aux lèvres.

Ma vie est un roman policierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant