Tu restes avec moi ? (Haikyuu)

//flash back - Kageyama//

Tobio n'avait jamais été proche de ses parents. Ils étaient plutôt distant avec lui et presque jamais présent dans sa vie. Pour lui ils étaient juste M.Kageyama et Mme. Kageyama, presque des étrangers. Les seules choses pour lesquelles ils intervenait étaient pour "l'éducation" de leur enfants.

Très tôt ils avaient confié la garde de leurs enfants à Kazuyo, qui s'était occupé d'eux comme leur père. C'est lui qui s'est avéré être le vrai parent pour Tobio, il lui avait transmis sa passion pour le volley à lui et à sa sœur, Miwa, et il les avaient toujours encouragé dans les moments difficiles.

Mais tout à dérapé quand Kazuyo est mort.

Miwa avait l'âge pour passer à l'université et était partie à Tokyo dans une école de coiffure, pour réaliser ses ambitions. Ses parents n'ont pas changé et Tobio s'est retrouvé à devoir vivre seul dans une maison trop grande pour lui. Il a commencé à se renfermer sur lui même, à devenir plus agressif, jusqu'à ce qu'on lui donne le surnom de "roi du terrain".

La mort de son grand père avait sonné comme le jour ou sa vie avait pris un mauvais tournant et il fonçait dans le mur, il en était conscient, mais désormais trop borné pour changer.

Tout avait à nouveau changé quand il était rentré au lycée Karasuno.

Au début, il avait eu un sentiment amer car il avait été rejeté de Shiratorizawa et de Aoba Johsaï... Il s'était un peu rabattu sur le lycée corbeau pour le coach Ukaï, réputé pour "élever de féroces corbeaux". Sa déception avait été grande quand il avait appris son départ à la retraite, et encore plus grande quand il avait vu le nabot aux réflexes incroyables qu'il avait battu au collège et qui semblait avoir une dent contre lui.

Compliqué pour un roi tyrannique d'accepter un petit attaquant dont la seule qualité au volley était le fait qu'il "sautait haut".

Puis il y a eu la courte.

Il a commencé à considérer le roux comme un coéquipier, ainsi que tout les autres aussi...Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas sentis à sa place dans une équipe.

Petit à petit, presque inconsciemment, les deux joueurs sont devenus inséparable, si Tobio était quelque part, Shoyo n'était pas très loin et inversement. C'était presque si ils n'avaient pas besoin de mots pour communiquer, sauf quand ils se disputaient bien entendus... Au camps d'entraînement ils dormaient à côté, à table, soit ils étaient en face l'un de l'autre soit à quelques places d'écart, mais jamais bien loin.

Bien sûr cela n'échappait pas aux autres joueurs qui en riait entre eux, et qui parfois les taquinait, mais les deux corbeaux étaient un peu trop innocent pour comprendre leurs allusions.

Ensuite les sentiments ont évolué.

Quand les deux corbeaux en ont vraiment pris conscience, ils étaient déjà en première, un peu avant les éliminatoires inter-lycées. Tobio pensait tout d'abord qu'il avait un problème, il désirais son coéquipier et ami et c'était gênant et d'autan plus compliqué à cacher.

Mais ce l'était encore plus pour Hinata, pas vraiment habitué et doué pour cacher ses sentiments. Le roux se mit à fuir le passeur, feignant le naturel, ce qui bien évidemment ne l'était pas du tout.

Aimer quelqu'un du même sexe les avait remis en question.

Est-ce que c'était... contre nature ?

Depuis la nuit des temps les couples sont censé être formé par un homme et une femme, ceux qui franchissait la "règle" tacite étaient discriminé, même autrefois tué...

C'était donc normal pour des adolescents encore au lycée de se poser des questions.

Surtout que le Japon n'était pas un pays très ouvert sur la question...

Alors ils s'enfermaient dans un mutisme, dans le déni.

Mais on a beau essayer de contenir ce qui nous dépasse, tout finit par exploser.

Hinata fut le premier à craquer.

C'était lui qui les avaient poussés au-delà de la relation "d'amis" qu'ils entretenaient jusque là. Pourquoi ? Sûrement parce que Tobio s'était trop approché, au début il ne s'en était pas plaint, le moins du monde.

Il était heureux dans cette relation.

Lui, le roi solitaire avait quelqu'un à ses côtés, que demander de plus ?

Un soir, Shoyo avait insisté pour le raccompagner parce que sa mère était partie chercher sa mère chez une amie et qu'il n'y aurait personne chez lui quand il rentrerais. Alors autant utiliser le temps libre qu'il avait pour passer du temps avec son copain, non ? Tobio n'y avait opposé aucunes objections.

Mais ce qu'il ne savait pas c'est que ces parents étaient rentré exceptionnellement, et qu'ils les avaient vu s'embrasser rapidement sur le pas de la porte avant que l'attaquant n'enfourche son vélo.

Monsieur et Madame Kageyama étaient... très... "vieux jeu".

Ils ne supportèrent pas le fait que leur fils soit gay.

Ils le menacèrent de l'inscrire dans un autre établissement où il n'y aurais pas de volley, où il ne verrait plus jamais Hinata...

Ensuite ils lui firent du chantage :

"Si tu tient tellement à cet imbécile qui te sers de petit copain, arrête le volley !"

Comment osaient-ils ?

Ils avaient toujours, toujours été absent de sa vie !

Et quand ils revenaient, ils lui imposaient leurs choix pour sa vie !

Pour ses sentiments !

Il n'avait rien dit durant tout le long de leur dispute, il s'était contenté de les écouter crier leurs absurdités, et quand ils avaient terminé, il avait attrapé rageusement son sac et il était partis en claquant rageusement la porte.

Tobio avait marcher, ruminant pendant de longues minutes et sans s'en rendre compte, il s'était rendus à l'endroit où était enterré Kazuyo.

Quand il s'en rendu compte, cela remua le couteau dans la plaie.

Le jour de sa mort était clairement devenu le point de non-retour qui avait fait basculé sa vie...