9 : Jouer avec des allumettes

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" L'orgueil blessé d'un enfant peut devenir une force  à briser les empires. "


Kylo, vingt ans plus tôt. Chandrilla, domaine des Solo.

« Pourquoi papa n'est pas là ? Il était censé venir me chercher... demanda-t-il en accrochant sa ceinture à l'arrière et Therry aperçut simplement la déception sur son visage.

Je suis désolé, il a eu un empêchement.

Quoi comme empêchement ? Tu peux me le dire 3PO... rétorqua-t-il mécontent en s'affaissant sur son siège.

Il est très occupé en ce moment...

 — Ouais, comme d'habitude. Je passe toujours après.

C'est faux et tu le sais. C'est juste qu'avec la réception de demain, tu...

 — Oui je sais ! Papa et maman se sont disputés à propos de cette fête toute la semaine. Ils font que crier en ce moment et papa est souvent absent, marmonna le petit garçon puis il se rapprocha du conducteur. Ils vont pas divorcer, hein 3PO ?

Non, jamais de la vie enfin ! Je t'assure, tu n'as pas à t'inquiéter. Ça arrive dans un couple parfois et avec leur travail...

Je m'en fiche de leur travail ! s'exclama-t-il, fatiguée d'entendre inlassablement cette même excuse. C'est toujours pareil. On devait aller sur les quais, comme avant. Il avait promis...»

Therry observa le petit brun dans le rétroviseur, il regardait désormais par la vitre et le reste du trajet jusqu'à la maison se fit dans le silence. Il captura de la tristesse dans les yeux du petit garçon fixés sur l'extérieur. 3PO savait à quel point les escapades sur les quais entre lui et Han lui étaient précieuses. Mais elles n'avaient pas eu lieu depuis longtemps. Et l'homme à lunettes pensa, malgré tout le respect qu'il avait pour son patron, qu'il n'aurait jamais dû faire cette promesse à son fils.

Une fois la voiture garée dans l'allée, l'enfant en sortit en trombe et courut vers sa maison avant que Therry n'ait le temps d'ouvrir sa portière. À l'intérieur de la demeure, Leia et Renée parcouraient la maison dans tous les sens . Comme à son habitude, Renée ne dégageait pas le moindre stress contrairement à sa patronne et amie qui semblait en ébullition. Heureusement, elle eut un moment de répit quand elle aperçut sa progéniture débarquer dans le salon. Il revenait de l'école, débraillé avec son manteau tombant sur ses épaules, ses boucles noires décoiffées et son cartable à la main qu'il laissa choir lorsqu'il fut face à sa mère. Elle avait toujours ce même tambourinement dans son cœur et ses tripes quand elle avait son fils près d'elle, une sensation qui, malgré l'adversité du quotidien, continuait de l'ébranler comme de minuscules contractions. Sa respiration se fit plus calme et elle lui sourit avant de s'approcher de lui. Pour un soir de vacances, il n'affichait pas sa mine radieuse et ne semblait pas prêt à lui énumérer toutes les choses qu'il avait l'intention de faire pendant les deux prochaines semaines, contrairement à son habitude. Il adoptait une moue à la fois triste et résignée.

« Mon prince... murmura-t-elle en l'embrassant sur le front. Alors, c'est enfin les vacances de Noël, content ?

Non, elles commencent mal. Papa n'est pas venu...

Je sais mon chéri, il a eu une urgence au travail. Il se rattrapera très vite. »

Le petit garçon ne chassa pas sa déception, mais se blottit contre sa maman pour chercher un peu de réconfort.

crépuscule ≈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant