Chapitre 32 : Frustration

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Leandro

Dès qu'elle était allée voir les flics je m'étais levé discrètement. J'avais embarqué mon verre pour ne laisser aucunes traces. Et je me suis avancé vers la baie vitrée que j'ai poussée lentement. Alors je suis sorti. J'ai refermée la porte derrière moi et j'ai marché discrètement jusqu'à la clôture de l'autre côté de la piscine à débordement. J'entendais la voix d'un flic qui lui expliquait que ses amis avaient été drogués. Ils ne pouvaient pas me voir de la ou ils étaient, alors j'ai foncé. J'ai enjambé le muret qui servait de clôture et je me suis retrouvé dans la propriété voisine. J'ai jeté la flûte dans un buisson et je me suis mis à courir pour sauter le portail et disparaître dans la rue. Mes gars m'attendaient plus bas pour me récupérer.

Je ne lui faisais pas confiance. Et je savais que j'avais faiblis. C'était elle ou moi maintenant. J'avais été incapable de tirer, et avec ce qu'il s'était passé maintenant, je serai incapable de lui faire du mal, tout court. Elle m'avait comme ensorcelé... au début je m'étais dit que c'était que du plaisir charnel, rien de plus. Une petite friandise avant de régler le problème une bonne fois pour toute. Mais non. C'était bien plus profond que ça. Je n'arrivais pas à me l'expliquer. Il y avait une tension entre nous, c'était indéniable. Mais il y avait autre chose aussi. Qui vous paralyse. Qui vous fait ramollir. Et quand elle me regardait avec ses grands yeux jaunes, derrière ses longs cils noirs, j'avais beau essayer, je n'arrivais pas à m'imaginer lui faire du mal. Mais pourtant il le fallait !

Je pensais à mon oncle, qui m'en aurait tellement voulu d'avoir flanché. Il m'aurait dit qu'une femme ne devrait jamais avoir de pouvoir sur un homme, et il avait raison ! Je le savais qu'il avait raison ! J'avais été éduqué avec ces valeurs. Certes il fallait respecter sa femme, son épouse. La cherir, la combler de bonheur. Mais avec les autres, aucune pitié n'était tolérée. Don Siro devait se retourner dans sa tombe. Ça m'a fait frémir. Je m'en voulais. Notre politique était d'éradiquer toute forme de problème, en ratissant large. On avait toujours fonctionné comme ça. Et mon plus gros problème c'était Luke Bess. Et il devait souffrir comme moi j'avais souffert. Parce que oui, derrière mon air impassible j'étais brisé. Mon cœur saignait, ma tête me torturait.

J'ai couru sans m'arrêter, et j'ai fini par voir la voiture que nous avais prêté Francesco. Marco conduisait et Alessio m'avait laissé le siège passager. J'ai ouvert la portière et je lui ai ordonné de démarrer. Si on avait faillit se faire choper c'était leur faute. Ils auraient du s'occuper de boucles d'or quand ils l'avaient vu rôder. D'ailleurs je devrai peut être m'en occuper moi même. Je revoyais comment il m'avait dévisagé quand il m'avait vu avec elle. Non j'avais pas aimé son regard possessif, suffisant.

J'ai pas dit un mot. Et eux non plus. Ils savaient qu'ils avaient merdé. Encore une fois ils avaient été distraits par des petits culs. Mais Leandro, toi aussi tu te laisse distraire ...

On est arrivés à l'appartement que nous avais laissé Francesco. Il était simple et peu décoré mais il avait au moins l'avantage de disposer de 3 chambres parce que j'avais aucune envie de voir leurs sales gueules. J'étais épuisé et j'avais qu'une envie c'était me reposer. Je les défoncerait demain.

J'ai fermé la porte derrière moi et je me suis mis en caleçon pour me glisser sous les draps. Et putain en fermant les yeux je ne voyais rien d'autre que son visage. Elle était belle, c'était pas humain. Elle avait voulu cacher son corps devant moi, mais il ne fallait surtout pas ! Si j'avais pu la regarder toute la nuit je l'aurai fait. Elle sentait bon, un parfum féminin délicieux. C'était pour ça que j'adorais enfouir ma tête dans son cou. Qu'est ce qui t'arrive ?
Non non. La c'était trop grave. Je faiblissais trop. Ça m'empêchait d'avancer. Ça m'empêchait de tenir mes engagements. J'étais complètement déboussolé. Mais j'étais sur d'une chose. Jamais je n'arriverai à la tuer. Je ne pouvais pas vivre avec l'image de son visage sans vie dans ma mémoire.

Les princes de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant