Chapitre 64 : Le procès

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Maddie

Le  10 octobre

Un peu plus d'un mois s'est écoulé depuis mon arrivée en Californie. Passée la douleur des premières semaines j'ai peu à peu réussi à prendre sur moi et à me bouger. Je ne me sentais pas prête à reprendre un cursus scolaire pour le moment, alors j'ai pris le temps pour moi, pour le retrouver.
J'essayais de rester la plus active possible pour ne pas penser à ma vie et au chaos qu'elle représentait.
Alors tous les matins après ma balade quotidienne sur la plage, je rejoignais un groupe de femmes pour faire un cours de yoga. Elles étaient gentilles, et ne posaient pas trop de question. Ça m'allait très bien.

Je poursuivais mes journées en explorant la ville, parfois je faisais les boutiques pour me changer les idées, où alors je me rendais seule au cinéma et j'entrai dans la première salle où un film était diffusé. Je restais assise quelques minutes avant de me lever et partir. J'avais du mal à rester concentrée. Fallait que je bouge, constamment. Et le soir quand je retrouvais le chemin de l'appartement, les mêmes pensées reprenaient possession de mon cerveau. Lui, lui et toujours lui.

Je n'avais aucune information, je ne savais pas si il avait survécu à l'attaque de la basilique. Les infos des États Unis ne couvraient plus l'événement et je ne comprenais pas l'italien quand j'essayais de regarder sur mon iPad les locales.
J'essayais de tourner la page, non vraiment je faisais de mon mieux, mais c'était bien plus dur que ce que je pensais.
Peut être étais-je bien plus amoureuse que ce que je pensais.

Et pour couronner le tout, je continuais d'être malade. Je me pourrissais la santé avec le soucis. J'avais l'estomac fragile et à la moindre contrariété je partais vomir aux toilettes.
J'étais sure que c'était à cause du stress. Parce que le test avait été négatif. Alors je ne m'inquiétait pas, j'attendais juste que ça passe.

Et aujourd'hui était un jour important. Aujourd'hui avait lieu le procès Bess. J'aurai voulu être aux côtés de ma mère dans la salle d'audience, mais c'était impossible. Et je sais pas si j'en aurait eu la force. Je n'étais pas comme elle, je n'avais pas son courage. Je lui ai envoyé un message de soutien en lui demandant de me tenir au courant.

L'audience n'était pas ouverte au public, elle n'était pas non plus diffusée donc je devais me contenter d'attendre le verdict. Qui comme le pensait ma mère, ne serait pas brillant.
Ça faisait très longtemps que je n'avais pas parlé à mon père. Je le voyais comme un inconnu maintenant. Et après tout s'en était un. Parce que cet homme que je pensais connaître, n'était pas celui que je pensais. Sa double vie l'avait éloigné de nous, elle l'avait menée la où il était aujourd'hui. Et la où il resterait un bon bout de temps. Alors je me faisais violence pour essayer de ne garder que nos bons souvenirs, mais je pense qu'elle c'était encore trop tôt. Et comme toujours, j'attendrais que le temps fasse son boulot et me lave de ces tourments.

Et comme si le temps s'était accordé à mon humeur, il pleuvait aujourd'hui. Rares étaient les jours où le soleil ne brillait pas à Los Angeles, et dès que c'était le cas, la vie tournait au ralenti. Je n'avais pas envie de sortir de chez moi, alors je me suis fait livrer un fast food et j'ai essayé de regarder une émission à la télé. Mais comme je vous l'avais dit, je n'arrivais pas à me concentrer.

Je pensais à toute ma vie, à mes amis que j'avais perdus de vue. Je sais pas ce qu'ils savaient ou non, mais j'avais préféré les bloquer pour l'instant. J'étais vraiment pas prête à leur expliquer, à faire face à tout ce bordel.  Un jour il allait bien falloir que je le fasse, mais pour le moment je n'en ressentais ni le besoin, ni l'envie. J'était enfermée dans ma bulle de tristesse que je ne voulais partager avec personne. 

Les princes de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant