Leandro
Qu'est ce qu'elle était belle.
Non vraiment. Elle venait de se réveiller et même fatiguée je la trouvais magnifique. On était attablés dans la cuisine en train de prendre le petit déjeuné que j'étais aller chercher chez un boulanger du coin que je connaissais. Cette situation semblait irréelle. Nous deux, là. Partageant tranquillement un repas dans le silence. C'est vrai qu'on ne se parlait pas trop, la plupart du temps je savais pas quoi lui dire. Et même si certaines personnes auraient pu trouver ça gênant, en réalité ça ne l'était pas. C'est comme ça entre nous.
- Tu m'as dit que tu allais me présenter quelqu'un alors ? demanda t-elle en mordant dans sa tartine de pain grillée.
Et voilà, direct de retour dans la réalité.
- Ouais, répondis-je simplement
Elle m'a fait les gros yeux pour que je continue.
- On va voir ma tante.
Elle a pouffé de rire et se cachant derrière sa main avant de lâcher :
- Ah ouais carrément ! C'est une rencontre officielle ? Genre tu me présentes à ta famille et tout ?
Je savais qu'elle rigolait mais moi ça m'a fait enragé. Quelque part, elle avait un petit peu raison, fin pas dans ce sens là, parce que j'arrivais pas à mettre les mots dessus, mais d'un autre côté ça me soulait de me sentir vulnérable comme ça face à elle. Alors j'ai pas eu d'autre choix que de la piquer.
- Reste à ta place, la seule femme que je présenterai à ma famille ça sera une italienne.
Je l'ai fusillée du regard et j'ai eu le résultat que j'espérai. Elle a fermé sa bouche et elle bu une gorgée de café.
C'était pas mon but de la blesser, mais j'étais comme ça. Et mine de rien c'était pour la protéger un peu. Parce que c'était la vérité. Je le savais, je ne pourrai jamais faire autrement. C'est notre monde à nous. Un Ventura avec une italienne.- T'as vraiment pas d'humour, me dit-elle en se levant pour aller chercher un fruit dans le frigo.
J'arrivai pas à détacher mes yeux de sa silhouette. J'ai repensé à hier soir sur cette terrasse. Ce qu'elle me faisait, elle me rendait hors de contrôle, elle avait ce pouvoir sur moi que jamais aucune autre n'avait eu avant. Je la regardais faire, analysant chacun de ses gestes, ses petites mains qui s'activaient à éplucher cette clémentine, tout chez elle était parfait. Pourtant c'était impossible.
- J'ai un tâche ou quoi ?
Merde.
- Non non, répondis-je en reprenant mes esprits.
- Alors pourquoi tu me fixes comme ça ? dit-elle en me regardant avec insistance
J'avais pas d'autre choix que d'être honnête. Après tout, c'était la vérité.
- Rien, t'es belle c'est tout.
Mais quel connard sérieux. J'avais envie de me gifler. Depuis quand j'étais comme ça moi ?
La phrase est restée en suspens. Elle mâcha tranquillement son morceau de clémentine sans me lâcher du regard. Elle était forte putain. Son visage ne laisser trahir aucune émotion et pourtant j'aurai pu jurer la voir frémir sous mes mots. Mais elle ne laissa rien s'échapper. Pas un sourire, pas une pointe de brillance dans les yeux. Pas un geste. Et alors que j'avais arrêté d'attendre une réponse, elle me dit :
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Les princes de la ville
RomansaQuand on est la fille d'une des plus riches familles de Manhattan , la vie est souvent synonyme de luxe et d'excès. Mais entre démesure et insouciance il n'y a parfois qu'un pas. À l'aube de ses 21 ans, Maddie sera forcée de constater que derrière...