Maddie
Il plongea la pièce dans l'obscurité et j'ai entendu le bruit des draps et des lattes bouger. Il avait du se coucher. Mes yeux n'étaient pas encore habitués à la pénombre mais un faible halo de lumière pénétrait dans la pièce à travers les rideaux semi-opaques qu'il avait nonchalamment tirés. Mon poignet me faisait atrocement mal et la position dans laquelle je me trouvais était très inconfortable. Je n'allais pas tenir comme ça toute la nuit. Mais j'avais décidé de changer de stratégie. Alors j'ai fermé ma bouche.
Sur la route qui nous avait menés jusque là, ce que j'interprétais comme étant leur vrai repère, j'avais eu le temps de bien réfléchir. Et j'en avais déduit qu'ils ne me ferait probablement aucun mal. Non, j'avais une valeur à leurs yeux. Ils pourraient me malmener un peu physiquement, un peu plus mentalement, mais il faudrait que je sois capable d'y faire face. Alors je l'ai testé dans la voiture. Je lui ai demandé son prénom, comme ça. Comme s'il n'était pas un dangereux mafieux. Comme si j'avais pas peur de lui. Et j'ai vu qu'il a été surpris. J'ai vu que je l'ai... déstabilisé. J'avais donc eu ma réponse, et malgré ce que ça m'en couterait, il faudrait que je soit forte et que je leur montre que je ne les craignait pas. De toute façon, qu'est ce que je pouvais bien faire d'autre en attendant que quelqu'un me sorte de là ?
J'avais compris aussi qu'il y avait eu un imprévu. Et que jamais je n'aurai du me retrouver ici. Peut être que j'en avais trop vu ... Au point où j'en étais de toute façon ! Les paillettes de l'Upper East Side étaient loin derrière moi. Plus rien ne serait jamais comme avant. Et mon anniversaire semblait déjà n'être qu'un lointain souvenir...
J'avais eu le temps de bien l'observer, et putain dans un autre contexte, je crois que ... Non mais Maddie tu es folle ou quoi de penser ça ! J'avais envie de me mettre des claques sérieux ! Mais c'était incontrôlable, il avait une telle aura, que mon corps réagissait à la moindre de nos interactions. Et quand il a déposé ses lèvres mouillées dans mon cou en traversant ce restaurant, j'en ai eu la chair de poule. Mais j'ai vite sentis le canon de son glock dans mon dos et ça m'a ramené les pieds sur terre. Je priais pour qu'il n'ait rien remarqué, parce que je détestait mon corps pour cette trahison physique.
Mais le pire venait après. Ouais là, je me suis vraiment haïe. Et si j'avais pas eu mes putains de mains attachées, je me serais giflée pour de bon. Il s'était déshabillé devant moi dans une lenteur ... provocante et sans jamais me quitter de ses yeux bleus autoritaire et ... indécents, il s'était tranquillement savonné. 10. Dix. C'est le nombre de piercings qu'il avait. Ses 2 aux narines. 3 à chaque oreilles. Conch, tragus et anti-helix. Mais les derniers, ceux qui ont apparut quand il a enlevé son t-shirt. Ceux là, je m'y attendais pas. 1 dans chaque tétons. Douloureux. Agressifs. Et quand je les ai vus, j'ai sentis une décharge électrique parcourir mon échine. C'est eux qui ont eu raison de moi. J'avais arrêté de le regarder parce que ses yeux aussi me testaient.
J'avais faim. Mal. Sommeil. Envie d'aller au toilettes. Mais je ne lui ferais certainement pas ce plaisir là. Celui de le supplier. J'avais vu comment il avait fait avec la bouteille d'eau. Il adorait soumettre. Alors je me retiendrai, autant de temps que je le pourrais. Il le fallait. Et comme à chaque fois que je reprenais mes esprits, je pensais à mes parents. Je n'étais pas inquiète, la police devait être à ma recherche depuis plusieurs heures maintenant. Mon visage devait passer en boucle sur les chaînes de télévision locales et nationales. Je savais où on était, j'étais déjà venu à Little Italy. C'était un quartier très touristique et je savais que ma présence ici était provisoire et surtout improvisée. Il faudrait trouver un autre endroit et en reprenant la voiture, un passant me reconnaîtrais forcément, j'en étais persuadée. Et dans ces pensées pleines d'espoir, je sombrais petit à petit dans une sorte de sommeil inconfortable.
VOUS LISEZ
Les princes de la ville
RomanceQuand on est la fille d'une des plus riches familles de Manhattan , la vie est souvent synonyme de luxe et d'excès. Mais entre démesure et insouciance il n'y a parfois qu'un pas. À l'aube de ses 21 ans, Maddie sera forcée de constater que derrière...