𝐙𝐈𝐈𝟕𝟗𝟔-𝟏𝟐𝟖
❝ 𝐥𝐚 𝐯𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞 ❞
L'obscurité est quelque chose d'oppressant, de pesant, et Denki avait toujours eu peur de cette dernière. C'est ridicule, mais tant pis.
Comme à chaque fois qu'il ferme les yeux, ses boyaux se tordent, son sourire se fane, ses yeux s'humidifient, tandis que l'anxiété le ronge de plus en plus. Il sombre encore une fois, perdu dans le passé et dans les histoires futiles qui l'ont aidé à vivre. À force, il a fini par s'y habituer, car ici, sa vie ne compte plus, ses souvenirs n'existent plus.
- Je sais que tu es là, ne te cache pas.
Il aimerait qu'il arrête ça, qu'il le laisse tranquille. Car au fond, il n'en peut plus. Sa présence est devenue insupportable, dégoûtante et infernale. Il ne peut plus croiser son regard sans avoir envie de vomir. Même sa propre existence n'est rien, comparé à ce qu'il ressent.
- Penses-tu réellement être libre, à l'intérieur de ton propre esprit ?
D'un coup, il sent des cheveux humides se coller contre son dos et un sourire naître à l'arrière de son cou mutilé. En un instant, Denki se tend. L'autre effleure ses cheveux d'une caresse presque imperceptible, paresseuse, mais pourtant, il le sent. Il est là, et il ne veut pas s'en aller.
- Est-ce que tu es venu pour me tuer ?
Le jeune garçon est terrorisé à cette idée saugrenue. Il a peur. Son souffle s'accélère tandis que son cœur bat à la chamade à l'intérieur de sa poitrine. Soudain, son visage se tord en une grimace folle quand les mains de son meilleur ami attrapent les siennes. Il souffre, pleure, crie tout en ayant l'impression de mourir quand tout cela s'arrête. C'était trop. Trop ! La douleur n'est plus là, mais cela ne change rien. Il ne ressent plus que cette présence près de son échine qui l'étouffe davantage au fur et à mesure que les secondes passent.
Après quelques minutes, ses lèvres se mettent à saigner et ses petits pieds sont complètement gelés. Pars. Pars. Je t'en supplie, laisse-moi et ne reviens pas. Je ne veux plus être ce que je suis. J'ai changé, j'ai changé, mon ami. Après son geste, les yeux de Denki se brouillent de larmes, alors que la pression sur son estomac se renforce.
- Je n'ai plus de raison de vivre, souffle-t-il tandis que son meilleur ami presse son corps contre son dos.
- Je sais que tu penses encore à moi, ne pleure pas.
C'est la même chose toutes les nuits. Il le rejoint dans ce grand lit et lui murmure à quel point il est inutile, lui répète pourquoi il devrait disparaître. Dans cette chambre rongée par le temps et l'humidité, il l'observe, le juge depuis chaque recoin sans pouvoir s'en empêcher, car le blond est son jouet, son esclave depuis toujours.
- J'ai envie de te voir crever, Denki.
- Je le sais, Hitoshi.
Il n'existe pas. Enfin, il n'existe plus. Il est mort depuis longtemps, et pourtant, il continue de lui rappeler sans cesse à quel point il le hait. Denki sait pertinemment qu'il a raison, mais une petite partie au fond de son coeur lui hurle, lui souffle que tout cela n'est qu'un cauchemar. Un rêve dont il aurait dû se réveiller, autrefois.
- Pourquoi est-ce que tu n'acceptes pas la vérité ? Le garçon à ses côtés hurle, et sa voix lui tiraille les oreilles. Cela fait mal. Terriblement mal.
- Tu n'existes pas, Hitoshi, il tente de lui répondre alors que sa voix se fane, alors que son espoir part en lambeaux.
- On est morts, Denki. Les monstres nous ont déjà dévorés.
Ses yeux violets le dévisagent. De là où il se trouve, Denki peut remarquer que ses dents sont serrées. Il lui fait peur, et pourtant, il doit résister. C'est son meilleur ami, alors pourquoi est-ce qu'il se sent aussi mal en sa présence ?
Parce que ce n'est pas lui, en fait. Il n'a jamais été là, bordel. Hitoshi ne dirait jamais cela. Hitoshi n'est pas méchant. Je ne pourrais jamais le détester. Va-t'en, s'il te plaît. C'est beaucoup trop dur à supporter. Je veux pleurer, je veux me réveiller. Je regrette tellement de les avoir laissés mourir.
- C'est trop tard, je te l'ai dit. On ne pourra jamais remonter le temps.
D'un coup, Hitoshi disparaît, et tout autour de lui le suit. Les murs de la chambre éclatent et se dissipent en de petites particules violettes, avant de tourbillonner dans le vide. La voix de Mama, chaleureuse, se fait entendre, comme un écho douloureux, et Denki ne peut pas retenir le sourire qui apparaît sur ses lèvres en entendant la voix de la femme qui les avait tous trahis et dirigés vers la mort.
- Je finirai par renaitre, et je me vengerai, Hitoshi. Je te le jure. Ses poings sont serrés. Et si jamais je n'y arrive pas, quelqu'un le fera à ma place. C'est comme ça.
Pour toi, Hitoshi, et pour tous les enfants qui ont péri dans cet univers abject, répugnant et sordide.
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