XXIV

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PDV KEN
Je me dépêche de rejoindre la jolie maison de mes grands parents. Je sonne et aperçois Bapi ou Aéthlios, comme vous préférez.
-Mon enfant ! Ça fait longtemps, t'es cheveux ont poussés, c'est beau ! me dit  il aussi calmement que d'habitude.

Je prend mon sac et traverse le long couloir qui mène au salon. Toujours là ces cadres ignobles qui trône dans les couloirs.
-Mon Kenny! me crie ma grand mère, comme tu as grandis !
-Je crois que ma croissance est finie lui dis je en pouffant et en la serrant fort dans mes bras.
-Installe  toi, Aéthlios a pêché du poulpe  et en a fait une salade.
-J'arrive, je vais juste poser mon sac dans ma chambre lui dis je montant quatre à quatre les marches.
Cette chambre pleine de souvenirs n'a pas changé, je la partage avec Irène, ma sœur. Mais  la plupart du temps on a du mal à venir en même temps.
J'envoie rapidement un message à Isée et redescend à la cuisine.

A Isée :
On se rejoint vers 23h, tu viens me prendre ?
Oublie pas une veste hein

-On regarde un film ce soir Agapí ?  me demande ma grand mère
-Je suis désolé yaya,  je dois rejoindre Isée, tu te souviens ?  C'est celle que j'avais rencontré y'a pas longtemps
-Ah oui ! Ça a avancé ? Vous êtes en couple ? J'aimerai bien la rencontrer !!
me dit elle toute enthousiaste
-On est seulement très bon amis, sa grand mère veut aussi nous rencontrer on fera un repas tous ensemble ! Bonne nuit bapi, bonne nui yaya dis je un à un en leurs faisant un bisous sur le front.
-Rentre pas trop tard Ken me dit mon grand père
Je souris face à sa typique phrase, j'enfile ma veste et appelle Isée pour qu'elle vienne me chercher.

PDV ISÉE
Je reçois un appel de Ken signe qu'il est prêt. Un plaid dans les bras, un bisous à ma grand mère, je pars en direction de l'adresse indiquée.
J'aperçois une casquette et un survet, pas de doute sur qui c'est.
-Ken ! lui dis je en sautant dans ses bras
-Isée ! Ça va ? On va sur la plage ?
-Oui j'ai pris un plaid pour être mieux installés, lui dis je en lui faisant un clin d'œil.
On part côte à côte en direction de la plage
-Ken, ma grand mère veut te rencontrer toi et tes grands parents, ça te dit ? On peut faire un déjeuner dimanche ?
-Bonne idée ! Viens on prépare tout, ça leur évitera beaucoup de tâches.
J'hoche la tête signe d'accord
-On va se poser aux rochers ? Comme la première fois ?
-Allons-y, on y va
Après une marche de 10min sur la plage, on s'installe sur les rochers polis par la mer, et on s'allonge côte à côte.
Après de longues minutes à être dans un silence apaisant:
-Pour une fois que la mer est calme me dit Ken
-Pour une fois que TU es calmes lui dis je en le taquinant
Pour réponse, Ken prend ma main et l'entrelace avec la sienne. Je le regarde avec surprise mais ne dis rien.
Une boule chaude se loge dans mon ventre et ce contacte m'apaise encore plus.
Le silence retombe et je ferme les yeux.
-Isée, me dit Ken en me faisant sursauter, je viens d'y réfléchir, tu m'as toujours écouté, entendu mon histoire mais moi je ne connais rien de ton passé, tu veux bien me le raconter ?
-J'ai toujours vécue avec mes grand parents. Je n'ai jamais connu mon passé jusqu'à il y'a très peu de temps. dis je en prenant une pause

Mon grand père m'a laissé une lettre, une longue lettre. Elle était sous mon oreiller. C'était comme une lettre d'au revoir, simple et pudique. Une belle définition de notre relation fusionnelle. Dans cette lettre, il m'a rappelé tous les plus beaux souvenirs que j'ai avec lui, ceux qui s'étaient rangés dans la case « oubliés » de mon cerveau. Comme quoi, la mémoire de mon grand père était incroyable. Dans cette lettre, il m'a raconté mon histoire, une histoire sordide mais simple et efficace. Une bonne image de mes « parents ». Dans cette lettre, il me raconte un unique souvenir avec mon géniteur, celui qui était censé m'élever. Un souvenir d'abandon et de cris. Un souvenir traumatisant pour mon grand-père.

Après une pause de quelques secondes, sentant mon cœur se serrer et ma respiration s'accélérer, je pris la parole. Même si je ne l'avais jamais connu, je le détestais et parler de lui me rendait nerveuse.

-Ma mere est morte en me mettant au monde, hémorragie interne. Mon père ne pouvait pas supporter de m'élever seul, sans sa femme, alors il m'a déposer ici, à Mytilène. Plus aucunes traces de lui, plus aucunes nouvelles de lui.
-Quel con.
-C'est mieux comme ça, vaut mieux un père absent qu'un père présent mais mauvais.
-Chaud, mais maintenant que Samaras est là, plus besoin d'un père dit il arrogamment
-De toute façon, entre nous deux, c'est toi qui as le plus besoin d'une mère. Vu tes conneries, vaut mieux qu'elle vienne habiter à Paname
-Sale conne me dit il en rigolant et en me tapant l'arrière de la tête.

PDV KEN

Quelle galère me dis je en me frottant le visage, je suis vraiment la seule personne comme ça.
Posé sur le balcon depuis plus de 2h à gratter tout ce qui me passe par la tête. Prévisible vous me diriez, je suis connu pour ça. Mais là je gratte pour gratter sans pourvoir m'arrêter. J'arrive pas à organiser mes idées et sentiments, j'arrive pas à les figer et à les ranger dans des cases. Beaucoup trop complexe. En levant la tête, j'aperçois les premières lueurs du jour.J'ai besoin de me détendre, ou de me calmer. Le résultat est le même. Une seule chose me le permet. Mais non. Pas envie de revivre mes heures de cauchemars a batailler contre mes putains de démons. Enfaite on en revient au même point: mes démons. Ils cassent les couilles, vous voulez pas prendre des vacances ? sans billet de retour.
Je me lève une bonne fois pour toute et descend vers la cuisine pour me faire couler un café. Je lis sur l'horloge en forme de poisson: 5h26, une nouvelle journée.
Je file prendre une douche froide pour me réveiller et me revigorer.
Mes paires de Veja aux ieps, je tourne la clef dans la serrure et je commence à déambuler dans mon joli village. Le marché commence juste à s'installer, les premières animations commencent. La ville se réveille. Y'a une bonne vibes j'ai l'impression. Je me pose sur un banc proche de la place principale. Et continue d'écrire sur mon fidèle ami. Je vois le stylo déambuler sur le carnet et retourner à la ligne en laissant derrière lui de nombreuses ratures.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 27, 2020 ⏰

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Un temps, deux tempes, absents. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant