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23 février
Qui l'eu crut ! Moi, Isée, encore réveillée à 3h00 du matin. Je devrais être entrain de rêver de Promothée. Malheureusement l'ironie ne peut apaiser le choc qui vient de frapper mon corps. Cela peut paraître bizarre mais lorsque j'apprends une triste nouvelle je tente de faire des blagues afin de me rassurer. Je me rends compte petit à petit que mes yeux sont inondés de larmes et que je suis assise à même le parquet de ma petite chambre. Je ne pensais pas que cela pouvais arriver si vite, si spontanément. Mon seul repère paternel, mon modèle, l'unique homme de ma vie vient de me quitter. Mon premier réflexe est d'enfiler mes chaussures et de sortir, j'ai l'impression d'être compressée et étouffée dans ce 17m2. Je mets mes écouteurs, prend une cigarette afin d'arrêter de penser. Je ne suis même pas étonnée que cela ne fonctionne pas. Une vague de souvenirs et de rires me submerge. Ce merveilleux homme est subvenu à mes besoins et a permis que je sois ici, à Paris, pour faire mes études. Mon grand père était quelqu'un de génial et je vous plains de ne jamais l'avoir connu. Je m'inquiète surtout pour ma grand mère qui doit être désemparée face à la situation.

Une fois retournée à l'appartement, je décide de tenter de dormir en vain.
Je me réveille en sursaut trempée de la tête aux pieds. Je décide d'aller sous la douche afin de me calmer et détendre mes muscles. Après quoi j'appelle ma meilleure amie, Agathe, pour lui annoncer que je pars quelques jours à Mitylène pour enterrer mon grand-père. Je décide de prendre un vol en fin de journée afin d'avoir les idées un peu plus claires que maintenant. Une chance que nous soyons en vacances car je ne sais pas si j'aurais pu partir. Je souhaite être conservatrice dans un musée car je suis passionnée d'histoire, j'ai réussi à décrocher une bourse à la Sorbonne.

Après avoir fermé ma chambre je prend la direction du RER B afin d'aller à l'aéroport. En 22 ans d'existence je ne me suis jamais sentie aussi stressée de retourner dans ma ville natale. Dans l'avion, j'aperçois de nombreux touristes, je n'aime pas trop les croiser alors je décide de fermer les yeux et de tenter de m'endormir.
Une voix sortant du microphone me réveille, je suis arrivée à Athènes. Malheureusement je doit encore prendre un ferry pour atteindre l'île. Je suis impatiente à l'idée de retrouver ma grand mère mais aussi dévastée par la mort de son mari.

Le ferry se gare doucement. En sortant, je n'arrive pas à contrôler quelques larmes qui roulent sur ma joue. Le vent me caresse le visage et je me rends compte que rien ne sera plus jamais comme avant. Je déambule entre les différentes maisons et arrive devant une petite maison avec de la peinture écaillée. Je ne perd pas de temps et ouvre la porte. J'aperçois alors une vielle dame au regard vide, au dos vouté. Elle m'affiche un sourire sincère comme pour me rassurer et me prends longuement dans ses bras. Après avoir discuter longuement sur lui et sur rien, je décide de me changer [media] prendre une vielle chemise de mon grand père comme j'ai l'habite de faire et partir sur la plage.

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Un temps, deux tempes, absents. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant