𝟼 | 𝙾𝙸𝙺𝙰𝚆𝙰 (𝟷)

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Bonne lecture !

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Oikawa Tooru claqua la porte de sa chambre en entrant d'un pas furibond. Les mains tremblantes et la respiration haletante, bouillonnant de rage, et jeta un coup d'œil à l'intérieur, à sa fenêtre entrouverte qui laissait entrer les cris de l'extérieur.

En bas, dans la cour, autour de la fosse, les réfugiés du camp hurlaient encore à s'en décrocher la mâchoire, réclamant une punition digne de ce nom.

Debout au milieu de sa chambre, Oikawa inspira un grand coup et secoua légèrement la tête. Un mal de crâne pointait derrière ses tempes, et il eut à peine de temps de lever ses doigts pour les poser dessus que sa porte, qu'il devait juste de fermer, s'ouvrit à la volée.

Dans un réflexe alarmé, il porta sa main à sa ceinture, là où se trouvait son arme, mais croisa le regard de son meilleur ami. Hajime s'avança dans la pièce en refermant derrière lui, et arriva rapidement à sa hauteur.

— Oublie ça tout de suite, grogna-t-il tout près.

Pendant une seconde, Oikawa voulut se rapprocher encore plus. Le serrer dans ses bras, fort. Sentir son cœur se libérer enfin de cette colère, qui le faisait trembler de la tête au pied.

Hajime avait l'air inquiet, avec un petit éclat de rage dans ses yeux. La même que la sienne, il le savait. Il se mordit la lèvre.

— Je t'ai vu partir, et je sais que le Président t'a vu aussi. Oikawa, arrête tes conneries, tu peux pas...

— Si ! Si, je peux ! Merde, tout ça me...

Il avait envie de taper dans quelque chose. De se laisser exploser, pour une fois. De foutre en l'air ces foutues règles et de mettre son poing dans le visage d'un bon nombre de gens.

— J'en peux plus, Iwa... Ce camp est en train de me rendre dingue, et je ne... je peux plus...

À sa grande surprise, les deux mains d'Hajime se posèrent sur ses joues, et essuyèrent des larmes qu'il n'avait même pas senti couler. Les contacts comme ça étaient rares et doux, et Iwaizumi les choisissait avec soin : si quelqu'un les voyait ainsi, ils auraient sûrement des problèmes.

— Tu ne peux pas te laisser aller maintenant, entendit-il. Tu peux pas me laisser, d'accord ?

Iwaizumi était toujours là, dans son ombre, quand il s'apprêtait à craquer. Il ne pouvait pas faire ça seul, et il ne pouvait pas le laisser seul.

Un cercle vicieux, qu'Oikawa n'aurait jamais pu briser.

— Je vais partir, annonça-t-il d'une voix rauque. Hajime...

Il fallait qu'il parte avec lui. Il fallait qu'il soit tous les deux.

— Maintenant, insista-t-il. Je peux pas attendre la prochaine expédition, en plus ils nous mettent jamais tous les deux. Iwa, il faut...

Iwaizumi posa sa main sur ses lèvres le faire taire, et afficha un air peiné.

— Tu... t'es vraiment décidé, hein ?

Il ne retira pas sa main pour le laisser parler, et approcha son visage du sien. Les yeux grands ouverts, Oikawa le regarda poser son front contre le sien.

— Ne fais rien pour l'instant, d'accord ? Laisse-moi faire. Attends-moi. Je te le pardonnerai pas si tu me laisses seul.

Oikawa le regarda avec des yeux brillants, puis hocha lentement la tête. Iwaizumi retira sa main, mais tout à coup il n'avait plus rien à dire.

— Dors un peu. Sois en forme, et souris. Personne ne doit se douter de rien.

Dans la pénombre de la chambre, la dernière chose que Tooru vit fut le dos de son meilleur ami, tandis qu'il refermait doucement la porte derrière lui.

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La mort à genoux || HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant