𝟿 | 𝙾𝙸𝙺𝙰𝚆𝙰 (𝟷)

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Bonne lecture !

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Le feu avait pris dans presque tout le campement, et par les fenêtres brisées de la villa, il put apercevoir un groupe essayer de s'enfuir par un nouveau trou dans la petite muraille qui les avait pendant longtemps protégées.

Les pas d'Oikawa ralentirent, et il fut aux premières loges pour les voir se faire tirer dessus par ses propres sous-fifres. Le mot Colonel résonna en lui quelques secondes, avant qu'Iwaizumi vienne lui attraper le bras.

— Oikawa, siffla-t-il, à bout de souffle. Il faut qu'on se dépêche.

— Cette femme, qui vient de tomber. Elle avait une fille, je crois.

Il ne vit pas le visage d'Hajime, mais le petit soupir qui passa ses lèvres fut encore plus parlant. Sa main se resserra autour de son poignet, tandis que les cris se faisaient de plus en plus fort.

— Ils ne comprennent pas ce qui se passe. Ils pensent qu'il a des traîtres. Que c'est une attaque. Ils... tirent sur tout le monde. Et ces infectés... ils se sont enfuis des sous-sols, tu crois ?

Cette fois, Iwaizumi le retourna vers lui en lui attrapant les épaules. À l'intérieur d'Oikawa, ce froid qui s'était installé progressivement alors qu'il courait pour sa vie se figea. Sa bouche se tordit.

— Iwa...

— Non. Arrête. Pas de ça, pas maintenant. Tu peux pas faire ça maintenant.

Leurs yeux se croisèrent : ceux d'Iwaizumi brûlaient de douleur et d'inquiétude.

— Kenma et Hinata ont réussi à partir. Alors c'est pas le moment d'avoir des états d'âme. Tu sais très bien qu'aucun d'eux n'est innocent, alors s'il-te-plaît... s'il-te-plaît. Continue de marcher, d'accord ? Faut qu'on se tire d'ici.

Ses mains lui broyèrent presque les épaules et Oikawa grimaça. Il s'en voulait, pour presque tout : pour n'avoir rien fait pendant tout ce temps, et pour avoir fait quelque chose à présent.

Soudain, le feu reprit de plus belle et quelque chose dans sa vision s'embrasa presque complètement. Des rideaux tombèrent en lambeau, à l'autre bout du couloir. Des voix crièrent des ordres, plus distinctement que les autres, et Oikawa tourna la tête vers le camp en contre bas, vers ses tentes et sa fosse meurtrière.

Atsumu Miya pointait les trous du doigt, en ordonnant à ses hommes.

— On va passer par la sortie de secours, à l'arrière de la villa, acquiesça Tooru.

Lentement, il releva la tête, et Iwaizumi relâcha sa poigne. Il posa son front contre le sien quelques secondes à peine, mais ce fut suffisant.

— Elle était complètement barricadée, non ?

— J'ai dégagé l'extérieur il y a des jours. On aura plus qu'à virer ce qui la coince à l'intérieur. Atsumu m'attend très certainement dehors : soit il se doute que je suis mêlé à tout ça, soit il pense que je vais le rejoindre pour prendre le commandement des opérations. Dans les deux cas, je suis sûr qu'il en profitera pour se débarrasser de moi, et faire croire à un accident plus tard, quand le Président posera la question.

Il prit une grande inspiration, et se recula d'un pas. Son cerveau était reparti, et le froid de son corps faisait à présent marche arrière.

— Quant à Osamu, il a très certainement dû se poster sur le toit. Un seul geste de son frère, et on se retrouve avec une balle dans la tête.

Séparément, les jumeaux Miya n'étaient pas si dangereux. Atsumu était caractériel et impétueux, tandis qu'Osamu était désintéressé et silencieux. Les bêtises de l'un étaient ignorées par l'autre, et le Président Aindreas fermait les yeux car ils étaient plus utiles que n'importe qui d'autre. Ensemble, en revanche, il valait mieux les éviter ; Oikawa observa celui qui donnait les ordres en contre-bas, puis hocha lentement la tête.

— Iwa, souffla-t-il simplement avant se se mettre en route.

Et Hajime le suivit, aussi soulagé qu'effrayé, en proie avec son adrénaline montante.

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La mort à genoux || HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant