Bonne lecture !
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Daishou était meilleur avec une arme à feu dans les mains : ils avaient donc séparé leurs trouvailles assez facilement. Kuroo prenait les couteaux, avec lesquels il était agile, et Suguru gardait l'automatique, au cas où leur tentative d'infiltration tournerait au vinaigre.
— Chut, pas un bruit.
Son chuchotement, murmuré à l'oreille d'un homme affolé dans le renfoncement du pont principal, ne sembla pas vraiment le calmer. Kuroo croisa le regard de Daishou, et ce dernier haussa les épaules.
— On a une question, d'accord ? Vos deux autres amis n'ont pas vraiment voulu nous répondre.
En vérité, Daishou avait éclaté la tête du premier, et Kuroo avait tranché la carotide du second. Celui-là, ils avaient réussi à l'attirer dans un coin en lui mettant un couteau sous la gorge.
L'homme sembla fusiller Suguru du regard, car ce dernier haussa un sourcil arrogant.
— Me regardez pas comme ça. Chacun ses problèmes.
Leur pitié s'était envolée le jour où les infectés étaient arrivés dans leurs appartements respectifs.
— Pourquoi est-ce que vous êtes venus ? demanda Kuroo. Pourquoi ici ?
L'homme serra la mâchoire, il le vit sur le côté. Kuroo était plus grand que lui, et surtout plus fort : il le maintenait en place sans grande difficulté.
— On... avait pas le choix. Aucun camp ne pouvait nous accueillir. On avait nulle part où aller. Et un jour, l'un de nous a croisé votre groupe pendant qu'ils prenaient des provisions. Il les a entendu parler de votre île.
Il déglutit, tandis que la lame touchait sa peau jusqu'à faire naître une petite goutte de sang.
— C'est la loi de la jungle, les gars. Chacun pour sa peau.
Daishou plissa les yeux et pencha la tête. Lentement, il hocha la tête.
— Ouais, dit-il. Ouais, effectivement.
Son regard croisa celui de Kuroo, et il n'eut pas besoin d'un mot de plus : sa main lui trancha la gorge rapidement, dans un geste sec.
L'homme s'écroula sur les planches du bateau, à jamais silencieux.
— Merde, ils sont combien encore ? Je pensais qu'ils laisseraient trois gars sur leur bateau, histoire de le surveiller un peu. J'ai l'impression qu'ils sont quinze.
— On est bientôt aux canaux de sauvetage. Une fois qu'on se sera glissé sous les bâches, on pourra déguerpir de là.
Au coin d'une allée, sur la tranche gauche du bateau, Kuroo vérifia rapidement qu'il n'y avait personne avant de s'engager, son couteau à la main.
Mais presque aussitôt, il sentit qu'on l'attrapait, qu'un objet froid se posait sur sa tempe, et que quelqu'un lui tordait le bras. Le visage de Suguru lui fit face tandis qu'on le retournait en lança d'une voix pleine de colère :
— Toi, le petit malin avec le flingue : lève les mains, c'est compris ?
Les yeux écarquillés de Daishou furent presque tout ce que Kuroo aperçut avant de comprendre qu'ils étaient dans la merde. Même l'arme qui le menaçait ne lui parut pas aussi réelle. Tout son corps se refroidit brutalement, son cœur s'arrêta, sa bouche s'assécha.
Kuroo déglutit, et son couteau tomba à terre.
En une seconde à peine, deux armes le pointaient : celle de son meilleur ennemi qu'il avait enfin eu le courage d'embrasser, et celle du type qui les avait surpris en train de tuer un gars qui était très certainement son ami.
Il ferma les yeux, puis les rouvrit.
— Daishou..., laisse-t-il échapper.
Ce dernier plissa les yeux.
— Tais-toi.
— Taisez-vous, vous deux ! Et toi, lâche ton arme avant que ton pote ne se retrouve avec un trou sur le côté du crâne !
— Suguru...
— Kuroo, la ferme ! Tu me déconcentres.
Il visait. Kuroo s'en rendit compte au moment où Daishou afficha son expression concentrée : depuis sa hache favorite jusqu'à ce petit automatique, Daishou Suguru s'était entraîné jusqu'à tout pouvoir utiliser parfaitement.
Et en ce qui concernait les armes à feu, c'était un véritable sniper.
— Petit, lâche ton arme, je vais pas me répéter. Vous êtes des réfugiés, non ? Je serais peut-être indulgent si tu...
Le coup partit si fort que le corps de Kuroo se figea : il resta quelques secondes droit sur ses jambes avant de s'écrouler au sol, l'oreille en feu. Sa tête tourna, sa main toucha un morceau de cerveau, et son estomac se retourna : il vida tout ce qu'il put à côté du cadavre du gars que Daishou venait de neutraliser.
Quand il eut fini, ce dernier vint l'aider à se relever.
— Je suis désolé, dit-il tout bas, et Kuroo se rendit compte que son oreille sifflait très fort. J'aurais pas tiré si j'étais pas certain que...
— C'est bon, le coupa-t-il. T'as eu raison, merci. Heureusement que c'est toi le plus doué de nous deux.
— Ça t'a arraché la bouche, n'est-ce pas ?
— T'imagine même pas.
Les jambes encore tremblantes, Kuroo fit quelques pas, prit une grande inspiration, puis ramassa son couteau.
— Allez, dit Daishou en lui donnant un petit coup d'épaule. On y est presque.
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La mort à genoux || Haikyuu
Fanfic| IwaOi | MikaYachi | KuroShou | Fiction terminée | L'Ancien Monde est mort à présent, et les survivants ne sont pas si nombreux. Oikawa, Kuroo, et Mika. Ils ne se connaissent pas, et ne se connaitront certainement jamais. Mais à leur manière, il...