𝟼 | 𝙾𝙸𝙺𝙰𝚆𝙰 (𝟸)

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Bonne lecture !

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Les couloirs de la villa étaient larges et clairs, d'un blanc un peu cassé par le manque de ménage et d'entretien. Tooru détestait ces longues galeries pleines de tableaux et de rideaux sombres, surtout lorsqu'elles étaient aussi silencieuses.

Ses pas lourds résonnaient entre les murs, sa respiration calme montait à ses oreilles, et Tooru ne put s'empêcher de plisser les yeux en apercevant un garde au bout, qui venait d'apparaître depuis un embranchement.

Puis il aperçut une teinture blonde ratée, un sourire mutin, et une allure fière : Oikawa serra la mâchoire et redressa son menton. Atsumu Miya arriva à sa hauteur avec un air amusé.

— Alors, Colonel, on se promène ?

Discrètement, Oikawa serra son poing. Il regarda le bras droit du Président avec irritation, et ravala son dégoût. Il pencha la tête sur le côté.

— Cette aile est accessible, je n'ai pas à demander ta permission.

— Ce n'est pas ce que j'ai dit, sourit-il. Je suis simplement étonné de te voir ici à cette heure. Tu t'entraînes toujours d'habitude, non ?

C'était vrai : Oikawa était bon partout, que cela soit au corps à corps ou au tir d'arme à feu. C'était son entraînement intensif qui lui avait valu d'être repéré par le Président en personne. Enfin ça, et son joli minois, il n'en doutait pas une seconde.

— Tu as quelque chose à me dire, où tu m'as simplement arrêté pour ça ?

Atsumu sourit à nouveau, toujours avec ce rictus irritant.

— Comment va Shoyo ?

Ce nom, prononcé dans sa bouche, fit bouillir son sang. Oikawa tenta de prendre une inspiration, mais l'expression sur son visage ne fit que se durcir encore plus.

— Rien de ce qui le concerne ne te regarde, c'est clair ?

— Oh, Oikawa. Tu me brises le cœur. Je voulais aller le voir aujourd'hui, de toute façon.

Oikawa avait bien des choses à dire. Des choses comme « ne t'approche pas de lui », « laisse le un peu tranquille espèce de malade », « je vais te foutre mon poing dans la gueule ». Cela faisait des mois, presque des années qu'Atsumu Miya était obsédé par Hinata. Il lui ramenait des fleurs, l'invitait toujours sur l'estrade derrière la fosse pour toutes les exécutions, essayait de lui parler à la moindre occasion, et le coinçait parfois dans des endroits déserts pour lui parler seul à seul.

Personne ne disait rien, personne ne s'y intéressait, et le Président laissait couler car ce n'était pas grave. Et qu'Atsumu Miya était, comme tout le monde le savait, son bras droit.

— Laisse le respirer, Miya.

Ce dernier haussa négligemment les épaules.

— Ce n'est plus qu'une question de temps, dit-il avec enthousiasme. Ne sois pas jaloux.

Oikawa serra le poing. Il aurait voulu l'attraper par le col de sa chemise, et le menacer jusqu'à ce qu'il finisse par réellement laisser Shoyo tranquille.

Mais le visage d'Hajime apparut dans son esprit, et il soupira gravement.

— Laisse tomber. J'ai pas le temps de me disputer avec toi. Encore.

Atsumu sourit de plus belle.

— Non, ça, c'est sûr.

Oikawa fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Je veux dire que t'as pas le temps, c'est clair. En fait, j'étais venu te dire que le Président t'attend dans son bureau. Immédiatement. J'ai peut-être un peu oublié. Oops.

Ne pas mettre son poing dans la tronche d'Atsumu Miya.

Oikawa tourna les talons et marcha rapidement jusqu'à l'escalier.

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La mort à genoux || HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant