Chapitre 18. Merci de m'avoir abandonné.

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« Théa Chapman, ta mission en tant que mère était de protéger ton enfant mais tu m’as abandonné… Tu m’as laissé là, vulnérable pendant des jours et des nuits. Puis un jour de cet abandon est né l’amour d’une véritable mère. Ma mère, ma maman, c’est elle… Karen Payne. » -Liam-

 

PDV Liam.

La maison n’est pas dans cette direction mais encore beaucoup trop attristé par le spectacle qui s’était joué à moi toute à l’heure, j’ai décidé de rouler au hasard dans les rues de Londres. Cette ville je la connais sous toutes ses formes. Même si j’ai grandi dans la banlieue de Wolverhampton, c’est ici que je suis né. Dans un minable appartement. Ma mère droguée avait accouché dans la salle de bain. Je sais que Liam n’est pas mon prénom de naissance, je ne sais pas comment elle m’avait appelé ni même si elle m’avait donné un prénom. J’ai été recueilli à quatre ans et demi, Karen était le médecin pédiatre qui s’est occupé de moi après que le corps de ma mère ait été découvert. Elle m’a emmené avec elle, et elle ne m’a jamais plus abandonné. C’est Karen ma mère et elle le sera toujours. Tout comme Geoff sera toujours mon père. Nous n’avons peut-être pas le même sang dans les veines mais ils sont ma famille. J’ai roulé encore pendant une bonne heure, avant de me retrouver devant les grilles closes du cimetière public de Londres. La neige venait de commencer à réellement adhérer sur la chaussée, elle se fait de plus en plus épaisse. Sa couleur blanche tranchée avec la couleur noire du macadam. Elle rend ce lieu encore plus triste, sinistre et austère. Je sais que Théa Chapman est enterrée là. J’ai coupé le contact que la voiture, et j’ai commencé à déambuler dans les allées à la recherche de sa pierre tombale. Je me tiens la main tout seul. J’ai toujours compté dans ma tête étant enfant. Ça m’aidait à me rassuré quand ma mère avait trop bu ou alors trop fumée et qu’elle souhaité se défouler sur quelqu’un. Là encore, alors que je me rends sur sa tombe, cela a le don de me redonner du courage, une nouvelle fois. Je me suis arrêté à quelques mètres, troublé, comme si elle pouvait encore me faire du mal, de là où elle se trouve.

« C’est comment le paradis des drogués ? J’espère que tu t’éclates bien… » Ironisais je, devant la scène pathétique qui s’offrait à moi. « Je voulais te remercier. Merci de m’avoir mis au monde… et surtout merci d’avoir pris cette saleté de drogue. Grâce à toi j’ai trouvé Karen et Geoff. Pour eux, je n’ai peut-être pas toujours été le petit garçon idéal mais au moins ils ont toujours été là pour moi et ils ne m’ont jamais fait de mal. J’ai aussi deux grandes sœurs, avec lesquelles je suis proche. Mais rien ne change le fait que je te déteste de tout mon être, de toute mon âme. Tes tortures ont laissé des traces sur ma peau mais plus important encore, elles m’ont laissé des séquelles psychologique immense. » Continuais je, toujours sur un ton de reproche. L’air automnal qui venait de se lever, emporté par ci par là des petits flocons de neige, qui venaient se déposer sur le tissu noir de mes chaussures. Ces rafales me glaçaient le sang. La neige venait de redoubler d’intensité mais tant pis, j’avais tellement de chose à lui reprocher, que je pouvais rester là indéfiniment. « Tu t’es toujours bien moquée de moi, ton fils. Tu me laissais seul pendant des jours entiers… seulement avec une gamelle d’eau, tel un chien. Combien de nuit suis-je resté là, seul à pleurer, criant face à la peur de l’obscurité pendant que TOI tu batifolais avec tout tes prétendants. Je te déteste Théa Chapman. J’aurais aimé ne jamais avoir eu ton sang dans mes veines ; j’aurais voulu ne jamais être ton fils. J’aurais été tellement plus heureux. Tu m’as rendu allergique aux sentiments humains tels que l’amour, l’affection, le bonheur. Tu ne m’as transmis que la rage, la colère, la haine et le mépris de la vie. Je te déteste pour tout le mal que tu as pu me faire. Mais je continue de te remercier car sans toi j’ai pu accéder à une carrière musicale remplit de succès, alors qu’avec toi, je n’aurais été qu’un raté. J’ai un groupe fabuleux qui m’entoure mais je suis incapable de tisser une relation amicale avec eux. Tu vois même ça, outre-tombe tu arrives à me le saboter. Tu as fait de moi un individu malheureux dans cette société qui a pourtant tellement de belle chose à offrir. L’amour s’ouvrait enfin à moi et à cause de ton putain de caractère j’ai tout fichu en l’air. Elle m’aimait… et je l’aimais aussi mais plus rien n’a d’importance aujourd’hui, elle a trouvé les bras de son chevalier en armure blanche. Je te déteste Théa Chapman. Et crois-moi… il vaut mieux que cette saleté de drogue t’ait tué parce que si cela n’avait pas été le cas, je t’aurais assassiné de mes mains.» sanglotais je. La nuit était tombée depuis déjà un moment, quand je me suis enfin décidé à rentrer à la maison. Mes jambes étaient totalement ankylosées par le froid, et je ne sentais plus mes mains. Essayant de me réchauffer dans la voiture, j’ai essayé de ravaler les larmes qui menaçaient de couler à tout moment. Jamais auparavant, je n’étais venu ici, sur sa tombe. Cela ne m’avait jamais paru nécessaire de parler à un morceau de marbre. Mais savoir qu’aujourd’hui je pouvais enfin lui crachais toute ma haine, et ma colère, me faisait du bien. Savoir que je pouvais enfin la rendre responsable de ma tristesse, embellissait un peu plus mon univers. C’est la vérité. Elle était et elle sera toujours la cause de mon malheur.

Stole my Heart  - Tome 1. (Liam Payne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant