Quelque chose d'inattendu

16

Rogue prit la lettre et la décacheta.

Il lut attentivement. Quelques minutes plus tard il leva les yeux vers Hermione qui l'observait.

- Alors ? Questionna t-elle impatiente.
- Il me semble que cette lettre ne vous est pas adressée. D'ailleurs, si on lit bien il y a écrit "Severus Rogue". Si je ne m'abuse, vous savez lire n'est-ce pas ?

Rogue d'un geste rapide, manqua de fouetter le visage de la jeune femme en dressa la lettre devant elle.

- Voyez-vous ? reprit le professeur d'un air exagérément idiot, "Se-ve-rus Ro-gue".
- Qu'est-ce qu'il vous prend tout à coup ? lança Hermione sidérée par l'attitude de son professeur.

Rogue darda un regard brûlant à son élève et garda le silence. Elle reprit :

- Rien ne me concerne dans cette lettre ?
- Tout vous concerne, répondit-il sèchement.
- Alors ?
- Alors vos affaires seront là demain matin.
- C'est tout ?
- Quoi c'est tout ? Dégagez Miss Granger ! Dégagez avant que je vous métamorphose ! Hurla t-il hors de lui.

Hermione resta plantée devant lui et le regardait droit dans les yeux. Rogue, le sang chaud, gifla la jeune femme. Quelle insolence ! Pourquoi restait-elle là ? Elle se doit de lui obéir non? Non ..?
Hermione replaça ses cheveux en arrière et lança avec assurance :

- Votre geste est injustifié, de plus je vous rappelle que vous n'avez pas le droit de frapper vos élèves, ni de les métamorphoser. Le professeur McGonagall sera mise au courant, croyez-moi.

La main du professeur s'abattit une seconde fois sur la joue de la jeune femme qui vacilla et tomba sur les genoux. Elle poussa un petit gémissement. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était traitée ainsi. Que lui avait-elle fait ? Qu'avait-elle dit ? Que lui avait écrit Dumbledore pour le mettre dans une telle rage ?
Rogue froissa la lettre dans sa main et quitta la pièce à grand pas, laissant Hermione au sol.
Lorsqu'il eut claqué la porte, Hermione se relâcha et ses larmes coulèrent à flot. Elle voulut courir loin de cet espèce de brute, aussi loin qu'elle pouvait. En reprenant son souffle et ses esprits, elle se rendit compte qu'il ne restait plus que quelques jours à rester enfermer ici avec lui. Trois pour être précise. Elle pouvait le faire, elle avait enduré bien plus que ça auparavant, et elle était forte. Trois jours comparés à ces semaines ce n'était rien du tout.
Elle se leva avec peine et monta jusqu'à sa chambre où elle s'enferma à clef pour la nuit.

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Le lendemain matin, Hermione descendit plus tard que d'habitude prendre son petit déjeuner. Lorsqu'elle fut dans la salle à manger, le petit déjeuner était servi. La tasse dans laquelle buvait habituellement son professeur était vide et encore propre. La petite cuillère n'avait pas non plus été utilisée.
Hermione en faisant ces constatations s'assit et commença à se servir dans les plats. Elle prit son temps et resta près de trois quarts d'heure à table. Lorsqu'elle eut fini sa tasse de thé, le professeur n'était toujours pas descendu.

Un peu plus tard dans la matinée, un énorme bruit se fit entendre. Cela provenait de dehors. Hermione était assise dans le salon un bouquin à la main. Elle releva le nez de sa lecture et entendit Krystaal se diriger vers l'entrée. Quelques instants plus tard, l'elfe cria à travers la maison :

- Miss Granger ! Miss Granger !
- J'arrive ! Hurla-t-elle à son tour.

Hermione accourut. Sa valise était là, sur le seuil de la grande porte. Elle se jeta dessus et la monta avec peine jusqu'à sa chambre. Cette tâche faite, elle se déshabilla et enfila ses propres vêtements. La jeune femme mit les affaires prêtées par son professeur en boule et alla lui ramener.
Elle toqua plusieurs fois à la porte de la chambre de Rogue. Elle n'obtint aucune réponse. Intriguée, elle poussa la porte, qui, étrangement, s'ouvrit. La chambre était sombre, comme à son habitude, mais vide. Etrangement vide. Hermione s'avança dans la chambre et ressentit tout de suite un malaise. L'atmosphère dans la pièce était lourde, pesante, oppressante... Elle fut prise d'une bouffée de chaleur et commença à trembler. Elle s'assit sur le lit pour ne pas tomber au sol. La jeune élève posa sa main sur son front humecté de sueur puis regarda vers l'entrée et poussa un cri de stupeur en apercevant Krystaal appuyée sur l'encadrement de la porte.