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L'elfe s'empara de la casserole pleine d'eau bouillante. Elle s'avança vers la table derrière Hermione. Rogue regarda son elfe s'approcher, ne percutant pas ce qu'avait l'intention de faire celle-ci.
- Je rajoute un peu d'eau Miss dans votre tasse ? Demanda poliment l'elfe de maison.
- Non, je te remercie, répondit sèchement la jeune femme sans prêter attention à Krystaal.
- Permettez-moi d'insister, lança l'elfe en versant le contenu de la casserole sur les jambes d'Hermione.
Elle se leva en hurlant. Une douleur atroce s'empara d'elle. Elle sentait ses chairs brûler à l'intérieur de ses cuisses. Rogue se leva et beugla :
- MAIS QU'EST-CE QUI TE PREND ?!
- Maître je...
- Dégage ! Je ne veux plus te voir ! Dégage ! Hurla le professeur hors de lui.

Rogue accouru auprès d'Hermione et la souleva en prenant garde de ne pas toucher la partie où elle était brûlée. La pauvre pleurait, la douleur était insupportable. Elle agrippait les vêtements de Rogue avec force. Il la monta jusqu'à la salle de bain et souleva sa jupe. Il la déposa délicatement dans la baignoire et passa un jet d'eau froide sur la brûlure.
- L'eau froide permettra d'éviter aux chairs de continuer de brûler. Je vais chercher une potion qui vous soulagera de la douleur. Je reviens, dit Rogue à son élève.
Hermione continuait de pleurer et de serrer les dents à cause de la douleur. C'était trop, elle craquait.
Rogue revint avec une petite fiole et versa son contenu sur les jambes de la jeune femme. Quelques secondes après, elle arrêta de pleurer. Elle fixait ses jambes et semblait complètement abattue. Rogue soupira et s'assit à côté de la baignoire où se trouvait la jeune femme.
- Je vous avez prévenu, lança Hermione sans détacher son regard de sa blessure.
- Oui... Miss Granger je... . Je connaissais depuis longtemps la nature de ses sentiments.
- Pourquoi ne jamais en avoir tenu compte ? Libérez-là.
- J'ai beaucoup de sympathie pour cet elfe et m'en séparer serait vraiment dur.
Hermione se leva d'un bond dans la baignoire et cria :
- Vous n'en avez donc rien à faire ? Elle souffre ! Libérez-là ! Pensez pour une fois aux sentiments des autres ou lieu de les prendre comme des ...
- Comme des quoi Miss Granger ? Hurla à son tour le professeur.
- Des .. Choses. Rien de plus. Vous n'avez donc vraiment aucun cœur ?
Rogue et Hermione se regardaient. Elle avait encore les yeux rouges et lui le visage sévère.
- Il se pourrait que vous aillez raison Miss, finit-il par lancer. Sortez de cette baignoire maintenant.
Le professeur attrapa son élève en dessous des bras et la souleva. Il la posa à terre et il plongea ses yeux dans les siens. Elle avait de magnifiques yeux noisette, allongés et pétillants. Elle était belle, malgré son air triste et ses paupières gonflées par les pleurs. Elle était indéniablement ... magnifique.
Hermione, pouvait sentir le souffle chaud de son professeur caresser son visage. Elle avait l'impression que leur respiration respective se mêlaient l'une à l'autre. La jeune femme commença à se mettre sur la pointe des pieds et lui à se rapprocher encore plus d'elle. Il baissait la tête et leurs lèvres pouvaient maintenant presque se caresser.

On frappa à la porte.
Rogue et Hermione se redressèrent d'un coup et s'adressèrent un dernier regard. Le professeur ouvrit la porte et vit Krystaal l'air penaud.
- Pourrais-je m'entretenir avec Miss Granger je vous prie ? demanda l'elfe en frottant son pied nerveusement contre le sol.
- Si tu me promets de ne pas l'assassiner, fit Rogue sarcastique.
Il sortit de la pièce laissant les deux rivales en tête à tête. Krystaal s'avança vers Hermione qui elle, recula.
- Miss Granger, j'aimerais vous parler. Asseyiez-vous s'il vous plait.
La jeune femme et l'elfe s'assirent côte à côte sur le rebord de la baignoire.
- Je suis... terriblement désolée, Miss Granger, commença l'elfe honteuse. Je vous ai fait subir des choses complètement...
- Monstrueuses, continua Hermione.
- Oui, c'est le cas de le dire. Je suis éperdument amoureuse de lui, Miss.
Lorsqu'elle eut dit cela, des larmes s'échappèrent des yeux globuleux de l'elfe. Elle reprit un reniflant :
- Je... je suis jalouse. Terriblement. Je sers Severus depuis 15 ans maintenant et depuis je n'arrête pas de l'aimer. Si vous saviez Miss... Mais voilà, je le sais, un elfe ne peut aimer son maître d'une telle manière. L'amour entre elfe et sorcier est impossible.
Hermione regarda l'elfe avec peine. Krystaal continua :
- Il y a rarement eu de visites chez mon maître, mais là, je le sais, je le sens... Il éprouve quelque chose pour vous.
- Euh ...
- Ne le niez pas.
- Je le nie car tu te trompes. Il me déteste ...
- On dit souvent qu'entre l'amour et la haine et il n'y a qu'un seul pas à faire. Et vice versa !
- En tout cas Krystaal, sache que je te pardonne. Ça ne doit pas être facile de vivre en sachant que l'amour qu'on éprouve pour ... quelqu'un est impossible.
- Vous l'aimez ? Questionna l'elfe.
- Mais non ! S'écria Hermione embarrassée.
- Mais si ! Répliqua l'elfe
- Mais non !
- Mais si ! S'entêta t-elle.
- Je ... J'ai beaucoup ... enfin je veux dire... c'est mon professeur et ... Certes, il est intelligent. Mais...
- Et il a beaucoup de charme, rajouta l'elfe.
- Certes ... et une voix assez ...
- Sensuelle ?
- Oui ... Enfin je veux dire non ! Fit Hermione en secouant la tête.
- Ah non ?
- Enfin je veux dire qu'elle a quelque chose de particulier et que ça lui donne un petit quelque chose ... mais ! Oh !
- C'est bon lâchez-vous Miss! Je sais ce que ça fait de refouler ses émotions, alors tant que vous pouvez en parler à quelqu'un, faites-le.
- Bon d'accord ... Il a du charme, il est intelligent, il a une démarche assez ... et puis il a de bons centres d'intérêts, sans compter que c'est un grand sorcier et puis...
- Oui ?
- Rien.
L'elfe sourit à Hermione qui le lui rendit bien.
- Alors... plus de coups foireux ? Demanda la jeune femme.
- Non Mademoiselle. Il faut que je retourne à mes affaires maintenant, j'ai encore mille choses à faire.
Krystaal quitta Hermione, soulagée.

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Pendant ce temps, Dumbledore faisait les cent pas dans ses appartements. Harry était là, assis sur un des énormes fauteuils présents dans la pièce.
- Ce n'est pas bon signe Harry ...
- Que s'est t-il réellement passé professeur ? Questionna l'élève inquiet.
- L'elfe de maison du professeur Rogue est venue me voir hier, complètement affolée. Elle m'a raconté l'attaque des rafleurs sur nos deux amis.
- Hermione va bien ? S'exclama Harry en se levant de son siège. Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?!
- Calme toi Harry, ils vont bien tous les deux. C'est simplement, que ce n'est pas bon signe. Vraiment pas.
- Expliquez-moi s'il vous plait...
- Les rafleurs servent le ministère, et je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'il est tombé aux mains des mangemorts. Ils étaient surement là pour capturer Miss Granger et la livrer au Seigneur Des Ténèbres. Ce qui m'inquiète le plus c'est ... Dumbledore s'interrompit.
- Oui ... ?
- Qu'ils sachent maintenant que c'est le professeur Rogue qui la protège.
- En quoi est-ce un gros problème ? Ils savent très bien que tous les professeurs de l'école Poudlard surveillent leurs élèves.
- Bien sur ...
- Il y a quelque chose que vous ne me dîtes pas professeur ? Demanda Harry suspicieux.
Dumbledore fit un sourire à ce dernier et rétorqua :
- Tu devrais aller te coucher mon garçon, il se fait tard. Ne te fais pas de soucis.

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Hermione s'allongea sur son lit, pensive. Elle songeait à la conversation qu'elle venait d'avoir avec Krystaal. Elle se questionnait sur ses propres sentiments. Et si elle aimait son professeur ? Est-ce que ça pourrait être réciproque ? Bien sur que non ! L'elfe inventait n'importe quoi ... la jalousie l'aveuglait c'est tout. Hermione ferma les yeux. Les draps étaient doux, frais, soyeux. Sa main se glissa le long de son corps. Elle pensait à Rogue. Elle le voyait marcher vers elle, il la prenait dans ses bras et lui murmurait qu'il l'aimait. Ils étaient dans sa chambre... La main d'Hermione caressait maintenant son ventre puis se glissa jusqu'à son intimité. De rares fois la jeune femme avait ressenti ce besoin. Mais là, elle le faisait naturellement, elle ne s'en rendait presque pas compte. Les yeux clos, elle continuait de se donner le plaisir qu'elle ne pouvait assouvir qu'elle-même...
Oui elle était bonne élève, oui elle aimait les livres et était avide de connaissances. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de se comporter comme tout être humain. Mais lorsqu'elle eut sa dernière pointe exquise de plaisir, elle ne put s'empêcher de penser qu'elle était malsaine. Penser à son professeur ? ... Elle fantasmait voilà tout... Mais c'était Rogue bon sang ! Le monstre des donjons, le maître des cachots, la chauve-souris géante, l'homme froid sans cœur qui prend plaisir à rabaisser ses élèves et tous ceux qui l'entourent... Comment pouvait-elle ...?
Le cours de ses pensées s'interrompirent lorsqu'un hibou maladroit se jeta contre la vitre de sa fenêtre. Elle se leva et ouvra à l'oiseau. Il avait dans son bec une lettre qui provenait d'Harry. Hermione se jeta sur le lit et s'empressa de dévorer la lettre :

« Chère Hermione,
Comme tu le vois je ne t'oublie pas et je continue à t'envoyer de mes nouvelles. J'ai appris ce qu'il s'est passé pour l'attaque des rafleurs. Je ne suis pas rassuré et Dumbledore ne le semble pas non plus malgré tous les efforts qu'il fait pour le dissimuler. Il dit que le plus gros problème dans cette histoire c'est que les rafleurs savent maintenant que c'est Rogue qui te protège. Il y a quelque chose de pas clair dans cette affaire ! Je crois que Dumbledore pense à te faire rapatrier chez lui plutôt que te laisser chez Rogue. Enfin, je suppose que c'est une bonne nouvelle pour toi.
Il faut aussi que je te dise que Ron et Lupin se sont fait attaqués par ce qui semble être la même bande de rafleurs que celle qui vous a agressé. Ils vont bien, mais apparemment Ron y a échappé de peu... Nous pensons qu'il y a un imposteur parmi nos « alliés » et je ne serais pas étonné que ce soit Rogue. En tout cas, cache cette lettre, je n'aimerais pas qu'il tombe dessus. Fais bien attention à toi d'accord ? Au moindre problème, n'oublie pas, je suis là, près à intervenir.
Je t'adore, à bientôt.
Harry »

Hermione plaça la lettre dans le tiroir de sa commode et s'affala sur le lit. Il semblerait qu'elle, elle avait confiance en Rogue. Elle ne voulait pas partir, sans compter qu'il ne restait plus qu'un semaine de vacance ! Elle voulait profiter de chaque instant « d'intimité » avec lui... Enfin... elle ne voulait pas reprendre cette place de Miss-Je-Sais-Tout assise au premier rang. Du moins, elle voulait être autrement aux yeux de son professeur...

- Je l'aime, je l'aime... murmura-t-elle avant de s'endormir.

Quelque chose d'inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant