La Magie du Silence. Tome I : Le début du bruit.

Chapitre XI :

_ Ama ! Descends, on a de la compagnie ! hurla Silver un beau matin.

Ama tomba de son lit, elle avait eu le droit à se première nuit complète depuis des années et Silver venait l'importuner ? Elle se releva en grimaçant et en jurant avant d'aller se changer pour ne pas accueillir « la compagnie » en pyjama.

Une fois changée dans sa tenue la plus élégante, c'est-à-dire une jupe noire ornée de broderie argenté, une chemise blanche, des bottes marron lustrées et ses cheveux étaient attachés en tresse, tresse dans laquelle elle avait dû mettre plusieurs fleurs pour cacher ses nœuds. Elle devait porter cette tenue à la suite d'un gage de George qu'elle risquait d'étriper s'il lui faisait une remarque.

Ama descendit donc avec une démarche grâcieuse et légère comme le vent pourrait-on dire, démarche qui s'associait à la perfection avec sa tenue, mais contrairement à cette dernière la démarche était naturelle. Elle dû se faire violence pour ne regarder personne dans les yeux, tous avaient le regard rivé sur elle. Silver qui semblait sur le point de perdre sa mâchoire, son frère qui souriait fièrement et les sorciers qui la regardaient d'un œil admiratif, à l'exception de Fred qui la regardait d'un regard qu'Ama n'avait jamais vu, mais qui pourtant lui donna chaud.

_ Bon c'est quoi cette histoire de compagnie ? finit-elle par demander.

_ On parle de moi ! répondit une jeune fille qui arriva en tornade sur Ama.

Ama faillit perdre l'équilibre, étant en jupe elle préféra ne pas tomber ou se laisser surprendre. La jeune fille qui était arrivé sur elle était rousse, des tâches de rousseurs décoraient son teint hâlé et ses yeux bleu-vert faisaient ressortir sa beauté naturelle d'elfe.

_ Lise ! Ta mission est enfin finie ! s'exclama Ama.

_ Oui ! Je suis de retour ! répondit-elle prêtant très peu d'intention aux sorciers.

Ama ne parvint pas à offrir un sourire à Lise, malgré le fait qu'elle soit parvenue à sourire une fois à Fred et George, elle souriait toujours aussi peu. Jamais en réalité, son cœur semblait bloqué, non, pas bloqué, il semblait verrouillé. Comme s'il suffisait que quelqu'un ai en sa possession la clé qui redonnera un sourire éternel à Ama. Mais à quoi bon rêver de choses qui n'arriveront jamais ?

_ Bon, mis à part le retour de Lise on a aussi un nouveau ENCORE, expliqua Silver en désignant un jeune homme.

Le jeune homme avait une carrure haute, des cheveux bruns, des yeux bleu électrique que les filles qualifieraient de regard de tombeur. Ama comprit donc qu'il était un elfe, ça se voyait à son regard bleu si perçant, son allure de « joli garçon » aucun doute, c'était bel et bien un elfe.

_ Tu es un elfe toi, déclara-t-elle avec un hochement de tête poli.

_ Mi- elfe, mi- sorcier, corrigea-t-il. Je suis Léonard Digorry.

_ Enchantée, je suis Silver, la tête d'un peu moins déterrée qu'avant c'est Ama et je pense que tu connais les sorciers, déclara Silver.

Ama soupira exaspérée par cette expression de « déterrée » elle était associable, silencieuse, désagréable et peu abordable, mais elle avait quand même un cœur et sans s'en rendre compte Silver blessait Ama profondément, cette dernière n'en montrait rien, même ses yeux ne montraient plus d'éclat de tristesse ou douleur tant elle était habituée. Elle se leva sans un mot et salua le nouvel arrivant.

_ Bienvenue chez nous en tout cas ! dit-elle pour ne pas montrer plus longtemps sa faiblesse.

_ Merci, répondit Léonard en souriant.

Ama rendit à Léonard un regard bienveillant avant de se détourner de lui. Elle était déjà attachée aux jumeaux et Ace, bien évidemment, elle ne voulait pas prendre encore des risques de souffrir en son amour propre ou en voyant ces personnes qu'elle s'était mise à aimer souffrir.

_ Ama on peut parler s'il te plait ? demanda Fred qui était, comme toujours, suivit de George.

_ J'imagine, suivez-moi, dit-elle en quittant la maison d'une foulée légère.

Une fois dehors elle aurait voulu courir pour se délivrer des lourds secrets qu'elle avait sur son cœur, mais c'était impossible, elle voulait courir pour oublier les soucis et les défis, mais c'était également impossible. Et puis sa robe l'empêchait de faire de mouvement trop élégant.

George je me vengerai ! Cette tenue est une vraie plaie !

_ Bon vous vouliez ? demanda Ama.

_ Pourquoi tu portes une tenue comme ça pour commencer ? Si c'est pour gagner notre défi ce n'est pas juste parce que... ! commença Fred.

_ Calme-toi c'est un gage de ma part ! l'interrompit George à la hâte.

Ama haussa un sourcil intrigué, que voulait-il dire ? Elle voulait savoir la fin de cette phrase, mais elle était bien trop froide de base pour demander.

_ Oui c'est un gage de ton cher jumeau ! renchérit-t-elle avec un air blasé.

_ Ah heu ok, bah heu ça te va bien, dit Fred visiblement confus.

_ Sinon on voulait te dire, que maintenant on avait une nouvelle mission te faire sourire encore plus souvent ! Tu n'as souris qu'une seule fois, maintenant on va tout faire pour que tes sourires deviennent quotidiens ! expliqua George pour couper au court le malaise.

_ Ah bah super ! J'ai vraiment hâte de voir ça ! s'exclama Ama hésitant à sourire.

_ Tu vas voir on est les meilleurs ! Personne ne gagne contre nous ! riposta Fred avec entrain.

_ Mais oui c'est cela ! Tu vas voir qui va gagner notre défi, répondit-elle avec un clin d'œil malicieux.

_ Tu tomberas la première, dit-il un sourire en coin.

_ Peut-être que je tomberai, mais je me relèverai contrairement à toi, dit-elle déterminée.

Je ne tombe jamais en première, je ne suis jamais tombée et je ne tomberai pas avant longtemps. Je n'ai aucune raison de tomber, surtout à quoi bon tomber lorsque l'on a aucune chance ? Je ne veux pas me donner de faux espoirs, mais pourtant, avec l'un de vous deux, sans que je ne sache lequel, mon coeur semble bondir d'espoir.