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~ Tandis qu'il s'approchait davantage, la panique en mon cœur se réveilla encore plus. Mes yeux se fermèrent automatiquement lorsque, soudainement, la porte de la chambre s'ouvrit et le médecin moustachu apparut à l'embrasure, accompagné de deux autres doctoresses et de deux policiers plutôt baraqués. Jonnichou fit un bond en arrière et s'écarta immédiatement du lit en levant les mains au ciel, comme pour dire « Je n'ai rien fait ! ». Un des policiers s'approcha de lui, lui mit les mains dans le dos et lui passa les menottes en disant d'une voix autoritaire :
« You're under arrest for misappropriation of a minor. You can speak, but whatever you say can be used against you. You've the right to ask a lawyer. »

Et les policiers sortirent en emmenant Jonnichou. ~

Mes cris n'arrangèrent rien. Les trois médecins présents dans la pièce firent tout pour me calmer, mais en vain. Je leur hurlais dessus :
« MISAPPROPRIATION OF A MINOR ?! ARE YOU FUCKING KIDDING ME ?! I CAN'T EVEN BELIEVE THIS FUCKING THING ! WHAT'S THAT SHIT ?! WHAT DID YOU DO, YOU FUCKING DOCTORS ?! NO, YOU'RE NOT EVEN DOCTORS, YOU'RE JUST PIECES OF SHIT ! OF FUCKING SHIT ! »
( DÉTOURNEMENT DE MINEURE ?! ÊTES-VOUS EN TRAIN DE VOUS MOQUER DE MOI PUTAIN ?! JE NE PEUX MÊME PAS CROIRE CETTE PUTAIN DE CHOSE DE MERDE ! QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE MERDE ! QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT, VOUS PUTAIN DE DOCTEURS ?! NON, VOUS N'ÊTES MÊME PAS DES DOCTEURS, VOUS ÊTES JUSTE DES GROSSES MERDES ! DES PUTAIN DE GROSSES MERDES ! )

J'étais essoufflée, comme après avoir fait un grand effort. Mon cœur s'emballait, mais je m'en fichais. Je me levai brusquement de mon lit, poussai violemment les médecins qui me barraient le chemin et sortis précipitamment de cette chambre de malheur.

En essayant de courir après les policiers qui m'avaient brutalement arraché ma raison d'être, les larmes me brouillèrent la vue, mais je n'y prêtais aucune attention. Dans ma poitrine, tout lâchait. Mais je continuais de courir. Même Usain Bolt serait étonné de ma capacité de course. Mon sprint sur des centaines de mètres paraissait interminable.

Arrivée à la sortie de l'hôpital, j'ouvris les portes pour me rendre compte que la voiture de police sortait juste du parking et s'engageait sur la route principale pour rejoindre le centre-ville. Mes jambes plièrent sous mon poids et je n'arrivais plus à reprendre ma respiration.

J'essayai tant bien que mal de me tenir debout, mais le Désespoir me tenait fermement et ne m'abandonnait pas. Je me pris la tête dans les mains, laissant mes larmes couler le long de mes joues et s'écraser rudement sur le goudron. De mes poings, je me frappai la tête, tout en hurlant à la mort :
« NOOO ! NO ! No ! No... This can't be true... This FUCKING SHITTY THING can't be FUCKING TRUE ! »
( NOOON ! NON ! Non ! Non... Ça ne peut pas être vrai. Cette PUTAIN DE CHOSE DE MERDE ne peut pas être vraie, PUTAIN ! )

Je criai à m'en déchirer les cordes vocales. Lorsque ma voix me quitta, je tombai au sol. Ma tête toucha violemment le goudron.

Je restai là pour je ne sais combien de temps. Une voix que j'avais déjà entendue auparavant me parut aux oreilles :
« Zilya ? LilPooh ? Is everything alright ? »

Une voix de femme. J'ouvris prudemment les yeux pour constater que c'était Elizaveta. Je me précipitai dans ses bras, sans pour autant pouvoir indépendamment me tenir debout. Étonnée de me voir dans un état aussi terrible, elle me demanda aussitôt :
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Ils ont pris... PRIS... Jonnichou..., essayai-je d'expliquer.
- Qui ont pris Jonnichou ?
- Les policiers... Deux hommes... Ils sont arrivés dans ma chambre et lui ont mis les menottes. Ils sont partis en ENLEVANT JONNICHOU !
- Pourquoi donc ? Viens, on rentre... Mais, calme-toi LilPooh, ça ira mieux d'accord ? »

Daignant répondre, je hochai simplement de la tête comme pour dire oui. Ma grande sœur m'aida à me relever et me porta jusqu'à la voiture. Une petite voiture blanche qui passait inaperçue.

Elizaveta m'aida à y grimper puis s'installa au volant et me conduisit à la maison. Sans savoir ce qui se passait, mes larmes coulaient incessamment et je continuai de me frapper la tête et de me griffer les bras. Je voulus crier à plusieurs reprises, mais aucun son ne sortait de ma bouche.

Ma grande soeur paraissait inquiète à mon sujet mais, tant bien que mal, elle tentait de le cacher, car elle ne voulait pas me perturber de plus.

Arrivée à la maison, elle me prêta main-forte pour sortir de l'automobile, pour monter les escaliers et pour me mener dans ma chambre afin de me coucher dans mon lit. Elle partit durant quelques minutes, puis revint avec une tasse de thé bien chaude et un paquet de mouchoirs blancs. Puis elle s'assit à mon côté, posa sa main gauche sur la mienne et me rassura :
« Zilya... Ça va aller d'accord ? »

Je daignai répondre. Elle continua :
« Je vais faire tout ce qui est en mon possible pour le sortir de là. Compris ? »

Je ne réagissais toujours pas. Elizaveta reprit :
« Écoute Zilya, te voir ainsi me fait mal au cœur... Vraiment... Ça me détruit... Alors, s'il te plaît, ô grand s'il te plaît, réponds-moi... Prouve-moi que tu as assez de courage pour surmonter cela et que tu n'es pas venue ici pour rien... Exprime-toi... Dis-moi ce que tu ressens, je t'en supplie du fin-fond de mon cœur...
- Ils... m'ont... pris... Jonnichou..., murmurai-je difficilement.
- Je sais LilPohh, je sais... Je vais faire tout ce qui est en mon possible pour le sortir de là et pour t'aider... Mais, à part ça, ça va mieux ? Ton cœur te fait-il toujours mal ? »

Je hochai la tête. En effet, la douleur qui s'était logée sur le côté gauche de ma poitrine ne me quittait pas. Elizaveta m'observa tendrement, puis déclara :
« Tu ne peux pas rester comme ça... Il faut que tu te soignes. Je vais t'acheter des médicaments...
- Non.
- Si ! Écoute, soigne-toi et tout ira mieux...
- Non. Je veux Jonnichou.
- Tu auras Jonnichou, je te le promets, mais d'abord, soigne-toi. S'il te plaît, ajouta-t-elle en voyant mon air contradictoire.
- Non. Tu me fais du chantage pour que je prenne ces médicaments de merde, mais je ne céderai pas.
- Bien. Je suis d'accord avec toi. Reste bornée ainsi, mais ne compte pas sur moi pour sortir ton petit-ami de prison. Après tout, ce n'est pas avec moi qu'il est accusé de "détournement de mineure"... », répliqua furieusement ma grande sœur en sortant brusquement de la pièce.
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C'est tout pour le chapitre 20 ! 🙃
J'espère que vous l'aurez apprécié ! 💚
Kiss 🥰
✞ 𝕒𝕫𝕒𝕫𝕖𝕝 ✞

~ Saved ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant