Les champs de cotons soufflés par le vent.
Les pétales des roses rouges emportés par le vent frais du crépuscule.
La fine lumière solaire transperçant les feuilles verdâtres et chauffant le visage endormi des gardes japonais faisant leur pause. Leurs oreilles se laissant bercer par le chant des oiseaux réveillés.
Certains hommes scrutaient sans grande conviction l'horizon. Leur lourde armure rouge et argentée flamboyante reflétait la lumière et aveuglait chaque œil curieux.
—Tu as vu quelque chose ? Un jeune homme, lustré de sueur et avec un carquois attaché à son dos, regardait son supérieur harnaché avec un air morne.
—Quelques passants, une livraison de saké. Aucun assaillant.
—Comme d'habitude, il soupira en triturant son arc en bois.
—Comme d'habitude, confirma l'homme.
Celui-ci se tourna, descendit du mirador et attendit que le jeunot dégringole l'échelle. Il ricana quand ce dernier atterrit avec fracas sur son coccyx. Ce dernier se remit debout puis réajusta son casque encombrant en souriant d'un air gêné.
—Est-ce aujourd'hui qu'on reçoit la livraison de riz ?
—Les esclaves doivent amener les sacs, donc oui. Ouvre bien les yeux, Kasamatsu. Nous ne sommes pas à l'abri d'une attaque rebelle.
L'homme retira son casque rouge, laissant apparaitre ses courts cheveux bruns.
Il plaça son imposant couvre-chef sur un tonneau de saké.
—J'ai faim, se plaignit le jeune homme au carquois.
—Comme tous les hommes ici.
—Les esclaves arrivent bientôt ?
—Dans peu de temps. La nuit tombe. La récolte doit être fini à l'heure qu'il est.
—J'envie les maitres de rizières, il soupira avec un air rêveur. Ils ont un domaine, des omégas, des esclaves coréens.
—Prévois-tu de devenir un samouraï ?
—J'aimerai. Je n'ai pas de descendance ni d'oméga à la maison. Vous en avez, vous ?
—Je n'ai malheureusement pas plu, personne n'a voulu faire de moi un seigneur. Je suis devenu un simple capitaine. Mais cette vie me va, j'ai un enfant et un foyer maintenant.
—Vous avez donc rencontré un oméga ?
—Non, une jeune beta. Mais elle me comble parfaitement.
—Avez-vous déjà pensé à commettre un adultère ? La voix du jeune homme se fit curieuse et une lueur de malice rayonna dans ses yeux.
—Jamais.
—Même pas quand vous avez-vu toutes ces belles omégas présentes dans la demeure du shôgun ?
—Jamais, il se fit hésitant.
L'archer se rapprochait de plus en plus de son supérieur. Celui-ci déglutit en regardant les hanches de son interlocuteur rouler sensuellement.
—Même pas maintenant ? Nôtre période de rut arrive à grand pas non ? Que diriez-vous de passer cette période dans le baraquement de l'un l'autre ?
—Nous ne devrions p...
—Je vois que même les plus fidèles finissent par céder.
Une voix grave résonna dans l'espace clos du mirador.
Le capitaine sursauta, écartant de lui le corps frêle de l'archer beta.
Ils déglutissèrent tous deux en remarquant qui se tenait devant eux.
—Seigneur Jeon, le teint de l'homme devint livide.
—Vos hommes m'ont dit que je vous trouverais ici. Mais je ne pensais pas vous rencontrer dans cette situation.
Le dénommé Jeon marcha dans leur direction, sa fine armure en fer et tissu cliquetant. Un masque noir en fer forgé ornait son menton et ne laissait voir que son front ainsi que ses yeux noisettes perçants. Ses cheveux bruns étaient coupés courts, un bandeau les maintenait en place pour qu'ils ne gênent pas. Son visage enfantin contrastait avec la fermeté de ses paroles et de la façon qu'il avait de les délivrer.
Sa carrure imposante laissa les deux hommes en face de lui penaud.
Le brun ouvrit la bouche pour parler mais il n'en sortit aucun son, comme s'il allait dire quelque chose mais qu'une autre inattendu l'avait retenu.
Il pivota sa tête, ses sens rentrant soudainement alerte.
—Un intru, il dit d'une voix blanche. Dans les herbes hautes, environ 75 kilos pour 1m79.
Ses yeux devinrent rouges, et il s'empressa de se ruer vers la seule sortie du mirador.
—Oméga coréen, sa voix se fit plus sombre et ses yeux devinrent d'un rouge plus vif.
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L'Ombre du Démon
Hayran Kurgu« Mon cher Taehyung, tu as traversé tellement de choses. Entre ton passé et ton avenir, tu perds doucement le contrôle de toi-même. N'as-tu donc pas compris ? Tu es peut-être un oméga, mais ta force n'en est que moindre. - Qui suis-je ?! - Oh mais...