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DRACO AVAIT TOUJOURS ADMIRÉ SON PÈRE, il avait toujours souhaité devenir comme lui plus tard, depuis son plus jeune âge. Il aimait cet homme noble et digne, il appréciait la manière dont il s'exprimait. Sa façon de toujours piquer là où ça faisait mal.
Au fond, il aspirait à lui aussi devenir quelqu'un de si prestigieux. Cependant, il savait qu'à présent plus rien ne serait pareil, en un instant tous ses souvenirs enfantins et naïfs s'étaient brisés. Puis, la lueur dans ses yeux avait fini par se ternir, il n'était que l'ombre de lui-même.
Or, il devait rester fort, s'il l'avait déjà été, ou alors en donner l'illusion, ne pas se laisser aller car c'était maintenant que tout se jouait. L'honneur de sa famille, la fierté de son père, l'appréhension intense de sa mère et cette chose au fond de lui qui ne le quittait plus, cette chose qui le terrorisait. La peur. La pression. Cette crainte qui lui avait arraché nombreuses larmes, qui l'avait fait hurler de rage, après tout il n'était pas comme l'Élu. Comme celui-qui-avait-survécu. Pas aussi courageux qu'un de ces satané Gryffondor, lui qui se laissait abattre à la première difficulté.
Mais, ça avait changé. Maintenant il ne laisserait plus personne le détourner de sa mission. Il avait rejoint un camp, il devait revêtir un comportement exemplaire.
Seulement jusqu'à quand tiendra-t-il ? Ça, c'était une bonne question. Allait-il mourir ? Lui qui n'était qu'une bombe à retardement. Quand allait-il exploser ? Il ressentait de la peur au travers de cette perspective, encore et toujours de l'effroi.
« - Comment vas-tu, Draco ? questionna une douce voix. C'était sa mère.
- Bien et toi ? mentit le garçon.
- Draco... commença Narcissa.
- Je vais le faire, la coupa-t-il.
- Sois courageux, mon garçon, lui dit-elle simplement, la voix brisée. »
Le fils n'osa pas répondre, ni croiser le regard de sa génitrice. Il allait probablement fondre en larmes s'il le faisait. Le courage ? Ce n'était pas pour rien qu'il était à Serpentard. La force ? Il ne l'avait pas. Mais il n'avait pas de choix non plus. C'était ça ou il les tuerait tous. Il était simplement un garçon qui n'avait pas de choix.
Draco se dirigea dans sa chambre après avoir salué sa mère, qui avait un regard tendre. Sa présence maternelle lui faisait du bien et il se sentait rassuré quelques instants, bien qu'au fond il était toujours anxieux. Il ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur en la refermant.
Sa chambre était immense, comme toute la maison en réalité, richement décorée et la couleur principale restait le vert. Un sombre vert. Il avait toujours aimé ce coloris. Les murs l'étaient par ailleurs, un vert impérieux. Un vert de richesse, un vert noble. La chose qui était la plus marquante c'était tout de même son lit, il était massif et à baldaquin, des rideaux en satin permettaient un isolement total. Il se sentait bien quand il était enfermé entre ses morceaux de tissu. Il aimait cette intimité. Celle-ci même qui lui permettait de se morfondre tranquillement dans son oreiller et de penser à sa vie.
