Chapitre 17:

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Les jours qui suivirent, le roi rendit visite à la louve et à son fils matin et soir, il passait près d'une heure à chaque fois dans la chambre. Au début il faisait juste un monologue devant la louve sur ses inquiétudes pour son fils. Sa plaie ventrale s'était rouverte plusieurs fois et, le moindre mouvement que le prince faisait dans son sommeil agité brisait la croute protectrice formée dessus. Les soignants avaient essayé plusieurs onguents aux odeurs acres pour le soigner mais tout, jusqu'ici, avait échoué. Mais le dernier  qu'ils avaient testé semblait marcher un minimum. Il s'agissait en réalité juste d'une sorte d'argile qui se figeait autour de la plaie s'empêchant de se rouvrir. Si cela n'accélérait pas du la cicatrisation ça aidait tout de même le blessé à ne pas se vider de son sang.
A chaque fois que le roi venait, la louve relevait la tête et semblait même l'incliner comme le ferait un de ses sujets à son passage. Elle aussi avait toujours la patte avant droite bandée mais sa blessure semblait guérir facilement et malgré la profondeur, les médecins ne lui donnait plus que deux ou trois jours avant qu'elle ne soit tout à fait cicatrisée. Ils disaient aussi que, normalement, elle aurait déjà pu courir comme bon lui semblait pourtant, elle passait le plus clair de son temps à veiller le prince. Elle ne semblait pas dormir, jamais. Même en pleine nuit quand la blessure se rouvrait elle se mettait toujours à hurler à la lune pour appeler de l'aide et à chaque fois c'est ce qui avait sauver le prince et, à chaque fois que le roi venait et se mettait à parler, elle semblait l'écouter et le comprendre. Parfois, quand il évoquait des moments tristes, elle se levait et venait frotter gentiment sa tête sur ses jambes comme pour le réconforter. Malgré tout, il n'oubliait pas ce qu'il avait vu chez elle cette étrange nuit de pleine lune.

Mais en ce moment il avait un nouvel objet d'inquiétude, la louve refusait de manger. Ils avaient tout essayer. Au début, Thranduil pensait qu'il lui fallait un ou deux jours pour se remettre et qu'elle mangerait après mais il s'était fourré le doigt dans l'œil. Les jours étaient passés et elle n'avait pas bougé du lit. Au bout du troisième jour, il avait essayer de lui parler, aucune réaction puis de la forcer à aller dehors mais la seule chose qu'il avait gagné était une belle morsure. Il avait ensuite ordonnée à ses gardes d'aller tuer un lapin et quoique cela les aient dégoûtés, ils ont tout de même obtempéré. Quelques heures plus tard, l'animal mort avait été déposé devant la louve. Elle avait lancé un regard vers le roi qui, à ce moment, avait eu un élan d'espoir. Mais elle se détourna bien rapidement pour reposer sa tête sur le ventre de son fils. Il a ensuite essayé de le couper en morceau et de lui faire avaler mais il n'a jamais réussi l'attraper. C'est donc en poussant un long soupire de lassitude qu'il abandonna la partie après plus d'une semaine à essayer de lui mettre quelque chose dans le gosier.

Deux autres semaines passèrent sans qu'elle n'avale le moindre petit bout de viande. L'animal maigrissait maintenant à vue d'œil. De plus, elle passait son temps à dormir même quand le Seigneur Thranduil rentrait dans la chambre, elle ne faisait même plus l'effort de lever la tête. Maintenant c'était à peine si elle levai le regard pour voir qui entrait.

Une autre semaine passa. Demain, cela ferait un mois que Legolas était dans son profond sommeil et que la louve se laissait mourir de faim à côté de lui.
Tôt, le Seigneur Thranduil se rendit, comme à son habitude, dans la chambre de son fils. Pour la première fois depuis longtemps, la louve leva la tête vers lui. Dans ses yeux brillaient une drôle de lueur. On aurait dit un mélange d'espoir et de joie qui lui donnait, de nouveau, un air humain. Le roi vint s'asseoir sur le lit à côté d'elle et passa sa main sur le haut de son crâne.

- Tu as l'air de bonne humeur aujourd'hui.

L'animal était toujours couché, les pattes repliées sous lui mais au moins il avait la tête redressée.

- Y a t'il une raison particulière? demanda le roi.

La louve produisit un drôle de bruit semblable à l'aboiement d'un chien avant de mettre un léger coup de museau dans le bras de son fils.

- Ça à un rapport avec Legolas? Et bien si il y a le moindre changement, préviens moi. sourit-il

Bizarrement il lui faisait confiance là dessus. Il aurait pu douter de l'authenticité de ses "paroles" mais non, il était persuader qu'aujourd'hui allait être un jour heureux. Il caressa une dernière fois la tête de la louve avant de partir en direction de la salle du trône. La bonne humeur du roi étonna ses sujets qui, depuis plus d'un mois, le voyais toujours en pleine dépression ou extrêmement énervé pour des raisons qui leurs étaient inconnues.

Effectivement, alors que le soleil commençait à décliner, un long hurlement résonna dans tous le château. Aussitôt, le roi se leva de son trône et abandonna les gardes avec qui il s'entretenait pour se précipiter dans la chambre de son fils. Les gens d'arme se regardèrent étonnés de s'être fait ainsi abandonner par leur souverain et il leur fallut une dizaine de minute pour faire le rapport entre la louve et son fils. Après tout, personne n'avait vu l'animal depuis le jour où le prince était rentré blessé. Certains, surtout ceux qui ne l'avaient jamais vue mais en avaient seulement entendue parler, croyais qu'elle n'avait jamais exister. Après tout une louve qui traine un corps blessé sur de nombreux miles dans le but de l'emmener là où des milliers de personnes étaient capable de lui faire du mal n'était pas réellement courant. Les autres la pensait, la plupart du temps, morte, ayant succomber à ces blessures. Bref, tout ça pour dire qu'il ne s'attendait à l'entendre hurler à ce point.

Pendant ce temps, Thranduil avait eu le temps d'arriver dans la chambre de son fils. Il avait couru tout du long et avait même dû s'aider de la porte pour tourner. Une fois arrivée, il ne remarqua aucun changement. La louve était couchée dans la même position que plus tôt ce matin et le regardait exactement de la même manière mais son fils lui n'avait pas bouger d'un pouce. Le souverain soupira et commença à s'énerver:

- Tu es sérieuse!! Ne m'appelle pas pour rien! En plus de perdre mon temps, je viens de laisser mes gardes en plan pour toi! Tu...

Il ne put jamais terminer sa phrase car la louve, qu'il avait mis en colère, émit un profond grognement. Quand elle se tut, Thranduil ne savait pas quoi faire. D'un côté, on ne l'avait jamais agressé de la sorte et il ne voulait pas se laisser marcher dessus de la sorte par la louve mais de l'autre il savait, qu'en cas de grosse colère, elle serait aussi susceptible de le tuer. Alors qu'il ouvrait la bouche pour répliquer, un bruit de tissu se fit entendre. Le roi se figea avant que ses yeux se pose sur son fils. Il bougeait... Pour la première fois depuis un mois il bougeait!

OôO

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