Chapitre 6:

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Jour après jour, l'hiver s'écoula doucement, la neige fondit laissant place à des mares de boue gigantesques recouvertes de feuilles mortes. Les arbres reprirent couleurs et les premières plantes sortir du sol. Mais l'arrivée du printemps signifiait aussi l'arrivée des grosses pluies.

Voilà maintenant trois jours qu'il pleuvait non-stop. Le prince, couché sur son lit, les yeux fermés, se laissait bercer par les légères percutions que créaient les gouttes d'eau qui s'éclataient sur la vitre. Il repensa à la jeune fille de la clairière pour la millième fois depuis qu'il était rentré. S'imaginant à quoi elle pourrait ressembler sans sa cape, et le passé qu'elle avait dû subir pour devenir solitaire et aussi froide. Il avait décidé qu'à la fin de la saison des pluies, dans quelques semaines, il retournerait la voir pour essayer de briser sa couverture de glace. Mais pour l'instant il ne pouvait rien faire à part garder patience. A force de supplier son père il avait tout de même réussi à lui soutirer l'autorisation de retourner dans cette clairière mais il n'avait pas le droit de partir avant que deux semaines se soit écoulée et il lui restait encore dix jours à attendre.

Lentement, ce temps passa bien qu'il semblait être ralenti, comme si on avait bouché l'orifice d'un sablier et que les grains de sable, étant ainsi bloqués, avaient beaucoup de mal à s'écouler, faisant donc tourner le temps au ralenti.

Le matin du onzième jour, Legolas se réveilla tôt et en pleine forme. Il s'habilla rapidement d'une tenue de voyage et se précipita pour rejoindre son père qui s'était déjà positionné sur son trône.

- Où crois-tu aller comme ça? demanda-t-il quand son jeune fils arriva.

- Il y a maintenant onze jours, vous m'aviez dit "Si le soleil est de retour à partir de la semaine prochaine, tu pourras retourner dans cette clairière à condition qu'une fois par semaine tu acceptes qu'un garde vienne voir comment tu vas." Et j'ai accepté cette condition, et puis, maintenant qu'il fait beau je peux y retourner.

Le roi soupira longuement mais fit un geste de la main vague lui donnant ainsi son accord. Sautant presque d'excitation, Legolas partit en courant vers la sortie non sans avoir mille fois remercié son père avant. Quant au roi il l'avait regardé partir avec un sourire de coin mais le regard triste.

- Prends un cheval! cria le monarque alors quand son fils détalla comme un lapin étant poursuivi par un loup.

Le prince fit donc un rapide détour à l'écurie, prit son cheval et s'en alla au galop rejoindre le loup et cette mystérieuse jeune femme.
Si à pied il fallait une dizaine d'heure pour arrivée à la clairière, aujourd'hui il n'en mit pas plus d'une ou deux. Descendant de son destrier à une centaine de pied de la clairière (soit une trentaine de mètres), il avança doucement dans cette direction tandis que l'équidé parti faire sa vie dans la forêt.

Legolas se percha près de l'arbre où il avait dormi cette hiver pour contempler l'endroit. Rien n'avait changé ou presque. La clairière était plus lumineuse et les arbres et arbustes autour avait repris leurs feuilles et quelques bourgeons de fleurs commençaient à les orner. Mais la chose qui lui attira le plus le regard fut la silhouette qui marchait tranquillement pour rentrer dans la petite maisonnette en bois. Ce qui frappa le prince fut le fait que pour la première fois elle ne portait pas sa grande cape même si malgré tout, un assez étrange couvre-chef recouvrait le haut de sa tête. Cependant, il ne vit pas son visage pour la simple et bonne raison qu'elle lui tournait le dos! Donc la seule information qu'elle avait en plus c'était la couleur de ses cheveux. Ils étaient d'un blond si clair qu'on pourrai plus les qualifier de blanc. Même son père, qui pourtant avaient les cheveux très clairs, semblait être plus foncé que les siens. Comme la plupart des elfes, elle les retenait attachés par des tresses mais malgré ça ils lui descendait jusqu'en bas du dos.

 Comme la plupart des elfes, elle les retenait attachés par des tresses mais malgré ça ils lui descendait jusqu'en bas du dos

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Soudain, elle s'arrêta semblant avoir remarqué quelque chose d'inhabituel. Elle rentra rapidement dans la maison fermant la porte derrière elle. Legolas attendit qu'elle ressorte mais ce ne fut pas le cas. Au bout d'une dizaine de minutes à regarder fixement la porte, une voix venant de derrière lui le fit sursauter.

- Je commençai à douter de ta venue.

Le prince se retourna brusquement surpris de sa présence derrière lui. Il mit quelque temps à reprendre ses esprits avant de faire une légère révérence.

- Mon père ne m'a pas laisser partir facilement.

- En réalité tu tombes à pique.

- Pourquoi cela?

- Je dois m'en aller pour quelques temps mais je ne voulais pas laisser la louve toute seule.

- Autrement dit vous voudriez que je reste avec elle.

- Si cela ne te dérange pas bien-sûr; mais j'avoue que ça m'arrangerai beaucoup. Ces animaux ne sont pas faut pour vivre seul.

- Non, bien sûr que ça ne me dérange pas.

- Mille merci. dit-elle avec un léger sourire tout en s'inclinant légèrement.

- Quand partez-vous?

- Demain matin normalement. Pendant mon absence, viens dans ma maison, un lit sera sûrement plus confortable que les racines d'un vieil arbre.

- Merci Madame.

Elle commença à partir vers chez elle avant qu'elle ne rajoute tout en s'éloignant:

- Mais ne ferme pas la porte à clef que la louve puisse rentrer quand elle veut.

- D'accord.

Puis elle disparut dans la cabane de bois tandis que le prince restait figé sous le doux soleil du midi. Refermant les yeux, il visualisa le visage de cette femme. Même parmi les hauts-elfes il était rare d'avoir une beauté comme celle-ci. Un nez fin légèrement retroussé, de grand yeux gris-argenté, une bouche fine avec de belles lèvres rosées qui s'accordait parfaitement avec son teint aussi pâle que la neige, de longs cheveux blancs dont les mèches rebelles venaient camoufler ses oreilles. Le seul point négatif de ce tableau était la fine cicatrice blanche qui marquait un arc de cercle sur le haut de sa joue, partant de l'œil et se dirigeant vers l'oreille. Elle avait aussi une étrange manière de parler. On avait l'impression qu'elle n'ouvrait qu'à peine la bouche, pourtant ses paroles étaient tout à fait compréhensible. Il soupira, en tout cas si elle partait il ne pourrait pas en apprendre beaucoup sur elle mais il lui restera le loup à étudier. Il alla s'asseoir entre les racines de l'arbre avant de se perdre profondément dans ses pensées.

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Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant