Chapitre 28:

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Le roi était parti quelques minutes après la révélation laissant son fils ruminer seul.  Il passa d'ailleurs la totalité de sa matinée dans sa chambre. Jetant de temps en temps un regard vers l'une ou l'autre des nombreuses représentation d'Anor. Son visage lui semblait familier. Mais, pour autant, il n'arrivait pas à se souvenir d'où il le connaissait.

A midi, il fut coupé dans ses pensées par un serviteur qui entra dans sa chambre en tenant un plateau de bois dans la main. A l'interieur y était disposé une assiette ainsi qu'un simple verre d'eau.

- Mon Seigneur, votre père le roi m'a demandé de vous apporter votre repas dans votre chambre.

Le prince inclina juste légèrement la tête en signe de remerciement avant de se déconcentrer totalement du garde pour se reperdre dans ses pensées. Il n'en sorti réellement que deux bonnes heures plus tard. Se rendant compte de l'heure avancée, il avala rapidement son assiette avant de quitter sa chambre pour se rendre dans celle de la jeune femme. Il toqua doucement à la porte et attendit qu'elle lui autorise l'entrée. L'elfe resta donc planté la pendant dix bonnes minutes. Pensant qu'elle ne voulait pas visite, il allait faire demi-tour pour repartir, déçu, quand il l'entendit pester de l'autre côté de la porte.

- Maudit elfe égoïste! Entre, je ne peux pas ouvrir!

Le prince abaissa la poignée avant d'ouvrir la porte en se pinçant les lèvres, se retenant de rire devant la mine colérique de la louve.

- Sérieux c'est quoi votre problème ?! s'écria-t-elle. Vous avez tellement peur que je parte au point de m'enfermer dans cette pièce! Je n'ai pas senti le goût du vent sur ma peau depuis plus d'un mois!

- Voulez-vous le ressentir ? demanda-t-il, un léger sourire accroché sur les lèvres.

- Ne te moque pas de moi! Ton père ne voudras pas.

- Je ne lui en laisse pas vraiment le choix de toute manière. Allez, venez.

Elle avait mise une de ses robes laissant sa queue à l'air libre mais sembla, malgré tout, vouloir prendre la cape de son père avec laquelle elle recouvrit sa tête. Mais, alors qu'elle passait devant le prince, il la lui prit en disant:

- Vous n'aurez pas besoin de ça. murmura-t-il

- Mais... Je me fais déjà remarqué naturellement ce n'est pas forcément...

- Est ce réellement grave?

- Je ne veux juste pas t'apporter d'ennui.

- Alors restez comme vous êtes.

Elle sortit totalement de la chambre rapidement suivi du prince qui vint se placer juste à côté d'elle. Au début, et pour le plus grand bonheur de Liliana, il ne croisèrent personne mais bien vite, quand il quittèrent l'endroit isolé dans lequel le roi l'avait recluse et, peu à peu, ils commencèrent à passer à côté d'autre personne. Pour commencer, ce n'était que des serviteurs bien trop pressés pour remarquer quoique ce soit. Mais bientôt des elfes qui vaquaient à leurs occupations se mêlèrent à la danse. Un par un, les regards se tournèrent vers elle tandis qu'une traînée de murmures se répandait entre ces gens. La louve ne se sentait pas dans son élément, tous ces gens qui la dévisageait, ils la prenait tous pour un monstre. Sa queue commença à fouetter l'air tandis que son regard d'argent lançait des éclairs. Soudain, un chuchotement dépassa les autres:

- Que fait notre prince avec ce monstre !

Legolas sentit la jeune femme se crisper à côté d'elle. Il se souvient du dessin où son frère lui caressait la main. Par réflexe, il fit la même en chose en lui disant doucement à l'oreille de les ignorer. Elle sursauta au contact de sa peau contre la sienne mais ne fit aucun mouvement pour le repousser. Au contraire, elle se rapprocha même très légèrement de lui en baissant les yeux pour éviter de croiser leur regard haineux.

Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant