Chapitre 23 :

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La phrase du prince tournait dans sa tête depuis des heures. Il lui en voulait certainement de lui avoir caché une telle information, et, en réalité, ce serait tout à fait compréhensible, mais il ignorait pourquoi elle avait fait ça, pourquoi elle lui avait mentit pendant près de cinq mois.
La jeune femme, épuisée à force de se torturer le cerveau, alla s'asseoir, le dos collé à la vitre de sa fenêtre. Elle souffla longuement laissant son regard divagué dans le gris pierre de son plafond. Puis, peu à peu, ses paupières se firent de plus en plus lourdes avant de totalement se fermer, laissant ainsi la louve allé se blottir dans les apaisants bras de Morphée.

Pendant ce temps, Legolas et Thranduil s'entretenaient vivement:

- Je ne comprend pas comment tu fais pour ne pas lui en vouloir! Même pas un tout petit peu. s'exclama le plus âgé

- Elle avait ces raisons et son propre passé l'a poussé à commettre des choses que nous trouvons immorales mais qui, pour elle, n'était liés qu'à sa protection.. Ce qu'elle a fait est pardonnable.

- Legolas, les erreurs sont toujours pardonnables; seulement si celui qui les a commises à le courage de les admettre. (Bruce Lee ouais bon j'avoue celle là c'était juste un kif personnel ;p) Or, elle n'a pas avoué nous avoir menti pendant des mois et des mois.

- Si, elle a accepté de se révéler à toi sous sa véritable apparence.

- Parce que je l'ai menacée! cria le roi à bout de nerfs. Il ne comprenais pas le pardon résolu et si gentiment accordé par son fils à cette menteuse. Elle l'avait pourtant manipulé pendant des mois. De colère, le roi quitta la pièce en claquant la porte tandis que son fils s'écroulait sur son lit en soupirant de lassitude. Si seulement elle s'était confiée à lui plutôt, il n'y aurait pas eu tout ce bazar à gérer.

Il s'accorda quelques minutes pour respirer avant de se relever pour partir en direction de la "chambre" de son amie. Quand il y pénétra, il la retrouva assise par terre, la tête posée sur la fenêtre et tournée vers le plafond mais les yeux clos et avec une respiration lente et régulière. Elle s'était endormie. Il sourit, son visage était si paisible. Doucement, par peur de la réveiller, il glissa ses bras sous ses genoux et sous son cou pour la porter et la poser sur le lit. Elle était toujours emmitoufler dans la longue cape de son père mais, malgré tout, elle semblait avoir froid. Ses lèvres était d'un rose très pale, presque bleuté et ses poils s'était hérissée sur ses bras.  Il rabattu donc la couverture sur son corps glaciale avant de passer doucement le revers de sa main sur sa joue.

- Je sais que vous nous cachez encore des choses mais je ne vous forcerais pas à nous le révéler. Pour l'instant, dormez, vous en avez besoin.

Il fit demi-tour mais un main vint délicatement lui saisir le poignet, le stoppant ainsi dans son élan.

- Attends. murmura une douce voix.

Il se retourna pour regarder la jeune femme qui, dans un bruissement de tissu, s'était redressée pour le regarder, les yeux encore bouffis de sommeil.

- Je... je suis désolé. souffla-t-elle en baissant les yeux.

Le jeune prince vint s'asseoir sur la lit, à côté d'elle, il glissa sous son menton pour relever son visage, plongeant son regard dans le sien.

- Vous n'avez pas à l'être. Vous avez des raisons propres que je ne peux me venter de connaitre. En toute franchise, se serait à moi de m'excuser.

Elle pencha la tête sur le côté, le regard brillant d'interrogation.

- Je vous ai faite enfermer ici.

- Ce n'est pas de ta faute. Ces brigands me cherchait moi et tu voulais me protéger.

- Pourquoi vous cherchait-il ?

- Je n'en ai aucune idée; mais ce ne sont pas les premiers à venir et à chaque fois ils ont échoué.

- N'avez-vous jamais essayer de les interroger ?

- A quoi bon ? Ils n'auraient jamais coopéré.

- Vous auriez pu essayer, pour au moins savoir pourquoi est-ce que vous êtes si rechercher.

Elle haussa les épaules d'un air indifférent qui choqua le prince:

- Cela ne vous intéresse même pas ? De savoir qui vous veut du mal ?

- Il y a tellement de personnes qui ont chercher à me tuer que même mes deux mains ne suffisent plus à les compter.

Un silence pesant s'installa entre les deux jeunes elfes. Cependant, après une très longue hésitation, Legolas le rompit:

- Puis-je vous poser une question ?

- Vas-y....

- Vous avez une bosse en bas de votre dos, qu'est ce que c'est ?

La louve se figea un long moment, sans prononcer un seul mot. Cinq bonnes minutes passèrent durant lesquelles elle sembla s'être plongée dans ses pensées, pesant le pour et le contre. Elle finit par lentement se pencher et, d'une main tremblante, relever le drap puis la cape qui recouvrait ses chevilles. Ses mouvements se firent de plus en plus hésitant, elle décrocha une espèce de sangle qui retenait quelque chose accroché à sa jambe avant de se lever.
Au début, tout semblait normal, aucun changement ne s'était opéré. Cependant, il la vit serrer les poings et, avec un air apeuré dans les yeux, soulever légèrement la cape au niveau de ses jambes. Le prince écarquilla les yeux de stupeur.

- Vous n'avez pas seulement la capacité de prendre une forme de loup. Vous êtes à moitié loup.

- Je... je...

Elle ne finit pas sa phrase avant d'éclater en sanglot, s'effondrant sur le sol, la tête cachée entre ses mains. Legolas ne s'attendait pas à cette réaction mais se précipita vers elle pour la serrer dans ses bras.

- Hé, ce n'est rien. murmura-t-il dans l'espoir de la calmer mais ses pleurs redoublèrent et entre deux sanglots, elle réussi à bégayer:

- Je... je suis né... né comme ça.  Je... je n'ai pas...pas choisi.

Il s'écarta légèrement d'elle pour essuyer ces larmes.

- Hé, hé regardez-moi. lui ordonna-t-il doucement. Il souleva son visage pour plonger son regard dans le sien. Être différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes assez courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

- Mais je ne suis pas moi-même, je me cache constamment et ça depuis plus de quatre cents ans.

- C'est pas pour autant que vous n'êtes pas vous même, vous protégez votre secret afin de vous protéger vous-même.

Un léger sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme qui doucement sécha ses larmes avant de s'écarter du prince.

- Je suis désolée.

Elle se leva brusquement les joues légèrement rosées, si légèrement qu'il ne le remarqua même pas.  Elle retourna s'asseoir sur le lit en soufflant. Lui, resta un instant au sol en réfléchissant avant de demander:

- C'est aussi pour ça que vous vous cachez sous cette cape !

Elle poussa un soupir, et lentement, leva ses mains en l'air afin de retirer le pan de tissu qui lui recouvrait la tête.

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