Chap 18: Retour en arrière.

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Je sirote un verre de vodka tout en me creusant la tête à trouver de nouveaux accords pour ma composition de piano.

L'alcool ne m'aide pas vraiment à trouver l'inspiration mais sépare au moins toutes mes idées confuses.

Hésitante, je survole les touches de mon piano sans vraiment jouer.

Encore un jour que je venais de sécher. Ça ne va pas améliorer ma moyenne de ce trimestre, qui se résumerait à une rédaction à moitié faite et une évaluation d'histoire.

Je me surprend à penser à Gary. Honteuse, je finis d'une traite mon verre et me lève, titubante.

Je m'assois sur le rebord de ma fenêtre, empoigne mon ordinateur portable, et continue de rédiger mon livre.

Je recopie les brouillons, ailleurs, et finis par ouvrir une nouvelle page blanche.

"Qui suis-je ?_"

Je ferme mon ordinateur et ferme les yeux un moment. L'alcool m'endort doucement.

"- Nadia, tu as déjà eu des chéris avant Papa ?

Ma belle-mère rougit mais finis par répondre à ma question.

- Oui, ma puce.
- Et tu étais heureuse ?
- Pas autant que je le suis avec ton papa.
- Maman aussi, elle aimait papa.

Nadia me regarde avec tristesse et continue de fouiller dans les rayons d'une boutique pour enfants, espérant me trouver quelque chose qui me plaise.

- Ça fait quoi d'être amoureux ?? Je demande.

Une vieille dame se retourne vers moi et me sourit gentiment. Nadia rougit violemment avant de souffler:

- Quand on est vraiment amoureux, il est impossible de pouvoir aimer une autre personne autant qu'on aime notre âme-sœur. Seule la mort peut espérer nous séparer.

Je frissonne à l'entente de ce mot désagréable. Je ne voyais pas vraiment ce que c'était, la mort, mais quand on en parlait, ce n'était pas pour rigoler.

Une jolie petite robe bleu ciel me tape à l'œil et je tire la manche de Nadia.

- Je la veux ! Je la veux !!
- D'accord, mais tu vas d'abord l'essayer.

Elle finit par l'acheter avec un serre-tête argenté.

Quand nous rentrâmes à la maison, Papa n'était pas arrivé. Nadia plissait le front par inquiétude.

Moi, je la regardai, des points d'interrogation dans les yeux ?

- Tu connais ton père, il peut avoir un retard à cause de l'avion.

Je hoche la tête et monte dans ma chambre, excitée de retrouver mon piano."

J'ouvre les yeux lentement avec un mal de crâne terrible.

Foutus souvenirs à la con. Je n'en peux plus.

Je décide de faire un saut au cabinet de mon psychologue.

Quand il me voit, il annule carrément le rendez-vous de la femme qui se trouve à côté de moi. Elle me regarde avec haine et le psy lui explique que la situation est "urgente".

Je ne suis pas folle à lier, non plus...

- Qu'est-ce qui vous amène, Kinney ? Surtout à l'improviste.
- J'ai bu 3 bons verres de vodka avant de m'endormir.

Il écarquille les yeux mais me laisse continuer.

- En fait, j'ai encore eu un maudit souvenir. J'aimerais en parler...

Le visage de Mr Pilat s'illumine.

-...Mais il m'est complètement impossible de le dire à haute-voix.

Mon psy ne semble pas pour autant déçu et propose des conseils.

- Peut-être devriez-vous faire un journal de souvenirs. À chaque souvenir revécu, il vous faut le mettre sur le papier. Quand vous serez prête, vous aurez le droit de me faire partager ce que vous voyez.
- Je peux vous affirmer sur ce ne sera pas demain que je vous confierai ma vie privée.
- Sans le moindre doute ! N'hésitez pas à m'envoyer des mails si vous avez besoin d'aide.

Je lui sers la main et sors du cabinet.

Durant le trajet du retour, je tombe sur Prune, qui rentre du lycée. Quand elle me voit, elle semble vraiment fâchée.

- Je ne vais pas prendre tes cours à chaque fois ! Cette fois, j'ai du dire aux profs que tu avais mal digéré le déjeuner. Pas très glamour.

Je la remercie encore et encore quand elle me confie des cours recopiés à la main et bien soignés et m'excuse.

Elle n'est pas la seule que je croise sur ma route: Dylan le bagarreur boit une bière avec ses copains à l'angle de la rue .

Ils me dévisagent comme si j'étais une extraterrestre.

Je passe mon chemin sans leur donner de l'importance.

Quand je rentre chez moi, le téléphone fixe sonne. À peine ai-je décroché qu'il n'y à plus personne au bout de la ligne.

Mais quand je monte les escaliers, ma tête commence à me tourner, et des flashs violents me surviennent.

Non, impossible. Ça ne survient que pendant la nuit !!

Les marches tanguent et se rapprochent dangereusement de mon visage.

La douleur de la chute ne se fait pas ressentir car je suis déjà en train de revoir Nadia, pleurant et hurlant tandis que des policiers essayaient de la réconforter.

"- Non ! C'est impossible !! Il...il ne peut pas...non !

Elle se cramponne au canapé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Avais-je risqué de demander à ma belle-mère.

Elle était indisposée à me répondre
Tellement elle pleurait.

Je ne comprenais pas.

Un policier s'était approché de moi, avait demandé où se trouvait ma chambre, et il était monté avec moi.

- Regardez ! Avais-je dit en montrant mon magnifique piano blanc. C'est mon papa qui me l'a offert ! Il est gentil mon papa.

Le monsieur m'avait regardé avec tristesse et s'était éclairci la gorge.

- Ton papa...Il devait rentrer en avion, n'est-ce pas ?

J'ai hoché la tête.

- Hé bien...le radar à perdu le signal de son avion.
- C'est quoi un radar ?
- C'est ce qui sert à repérer les avions dans le ciel. Tu comprends...?

J'ai fais oui de la tête, alors que je ne comprenais pas ce qui était arrivé à papa.

Le policier m'a laissé dans ma chambre tandis que je faisais chauffer mon cerveau en quête d'une hypothèse plausible. Je refusais de croire ce que ma conscience essayait de me dire."

Je me réveille, ayant un mal de ventre terrible. Je soupire, j'ai mal car je suis étalée dans les escaliers. Je me dirige vers la salle de bain la plus proche et je rejette tous les verres de vodka que j'avais engloutie.

La tête me tourne tellement...moi qui était habituée à être soignée par Nadia ou Gary.

Mais aucun des deux n'est là.

C'est la première fois que je me sens encore plus seule que quand mes parents m'avaient abandonnée.

Flocons d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant